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Le Ministre en charge de la Santé interpellé par Dr Emmanuel KHALATBARI (Médecins sans nicotine)

Le Dr Emmanuel KHALATBARI, président de l'association Médecins sans nicotine a adressé le 25 septembre dernier à Monsieur Xavier BERTRAND, Ministre de la Santé et des Solidarités, une lettre ouverte demandant l'arrêt de la propagande en faveur de la vente de la nicotine pharmaceutique.

En voici un extrait, le courrier et la réponse de l'autorité compétente étant lisibles ici.

Objet : produits pesticides, toxiques et cancérigènes en vente en pharmacie sans avertissement sanitaire sur leur emballage, sans respect de la règlementation.

Monsieur le Ministre,

Dans un souci de cohérence et de transparence, nous sollicitons de votre bienveillance, une nouvelle évaluation scientifique par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, du rapport bénéfice/risque des produits nicotiniques encore en vente en pharmacie.

En effet, ces produits étiquetés de « qualité ! » et considérés malheureusement comme médicaments, ne sont autres que des toxiques, pesticides et cancérigènes vendus dans un emballage convenable sans aucun avertissement sanitaire.

Les risques et nocivités de ces produits sont de 100 % pour les systèmes nerveux, cardio-vasculaire, endocrinien, métabolique et immunitaire. Leurs bénéfices dans l'aide à l'arrêt du tabac n’étant que de 10 % (soit 90 % d'échecs).

Ainsi, dans une attitude irresponsable et honteuse, les laboratoires pharmaceutiques valorisent sans aucun fondement scientifique l’utilisation des produits nicotiniques en concomitance de la consommation de cigarettes et l’encourage haut et fort en vue d'une préparation à l’arrêt du tabac.

Cette propagande qui incite et encourage le fumeur à entretenir « un double empoisonnement », ne se heurte à aucune sanction de la part des instances responsables et garants de la santé publique.

La mention de substance toxique, pesticide et cancérigène n'est même pas indiquée sur l'emballage des produits nicotiniques. Cette ambigüité manifeste est inadmissible et ce manque de cohérence renforce la confusion persistante sur la nocivité réelle de ces produits.

- Pourquoi persévérer à cacher aux fumeurs cette vérité indiscutable sur la toxicité de la nicotine?

- Pourquoi la mention « Nicotine tue » n’est pas obligatoire pour ces patchs et gommes pesticides ?

- Pourquoi les médecins qui fument dans les mêmes proportions que la population générale, n’adhèrent-ils pas à ces produits toxiques pour leur propre désintoxication ?

- Si la nicotine pesticide est une substance utile dans l'aide à l'arrêt du tabac, pourquoi ne pas commercialiser en pharmacie le THC (Tétrahydrocannabinol) afin d’aider les consommateurs de cannabis à cesser leurs intoxications aux joints ?

Les fumeurs ne méritent pas d'être victimes de telles aberrations thérapeutiques.

Docteur Emmanuel KHALATBARI

Source : http://www.nicotinepesticide.com/Lettre_au_Ministre.html

Les géants mondiaux de la pharmacie défiés

Yusuf Hamied, l'homme qui défie les géants mondiaux de la pharmacie est le premier de la série :

Ces groupes et ces patrons qui vont compter en 2007

publiée par le quotidien écononomique La Tribune en date du 26 décembre 2006.

Le président du groupe indien de génériques Cipla est vu comme un bienfaiteur depuis qu'il a proposé un traitement antisida à 320 dollars (à comparer aux 13 000 $ d’une trithérapie en occident). Ses concurrents le considèrent comme un ennemi peu scrupuleux…

Si la Chine est devenue l’atelier du monde, voici l’Inde en passe de devenir le centre mondial de l’économie de la matière grise. N’oublions pas que les chiffres arabes – et le zéro – sont nés en Inde il y a quelques millénaires… On n’a pas fini d’en entendre parler.

Une histoire d'aveuglement médical

Petite histoire circulant sur un forum de médecins généralistes. Quand on ne veut pas voir la réalité...

Le docteur et son assistant

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- Hassoun, demain je vais à la chasse, mais je ne veux pas fermer la clinique, donc tu vas t'occuper des patients.

- Certainement docteur, répond Hassoun.

Le docteur va à la chasse, revient le lendemain et demande à son assistant :

- Alors, comment a été ta journée ?

Hassoun lui dit qu'il a eu 3 patients. Le premier avait une migraine et il lui a donné de l'aspirine.

- Bien Hassoun et le deuxième ? demande le docteur.

- Le deuxième avait des brûlures d'estomac, je lui ai donné du Mallox, monsieur.

- Bravo, bravo, tu as été un pro, et le troisième ?

- Ben, j'étais assis quand soudain la porte s'ouvre et une femme entre comme une furie. Elle se déshabille complètement, se couche sur la table d'examen et crie :

" Aidez moi ! ça fait 5 ans que je n'ai pas vu un homme !"

- Et tu as fait quoi Hassoun ? dit le médecin étonné.

- Je lui ai mis des gouttes dans les yeux…

Troubles de la motivation : enfin une solution médicamenteuse

Voila pour les lecteurs abonnés à ce blog – et les autres – un petit cadeau de fin d’année venant du bout du monde. Bonnes fêtes !

  http://www.youtube.com/watch?v=RoppJOtRLe4

Tabac.gouv.fr (suite) : promotion de « consultations de groupe »

 

« Pour aider concrètement les fumeurs à s’arrêter, le Gouvernement a décidé d’adopter une démarche d’envergure pour développer l’accompagnement humain au sevrage en démultipliant les deux modes de consultations de tabacologie. »

Pour un buget de 8 millions d’euros en année pleine sont déployées des "consultations de groupe" sans rendez-vous.

« Elles permettent aux fumeurs de se rencontrer, d’échanger et d’instaurer une dynamique collective motivant l’arrêt. Il en existe actuellement 26. L’objectif pour l’année 2007 est de multiplier par 8 leur nombre pour atteindre le chiffre de 260. »

Question : qui a validé ces dispositifs ? Personne à notre connaissance ! Nos autorités de Santé s’autorisent à organiser des dispositifs non évalués scientifiquement. 

On se moque de nous :

1. d’un côté l’AFSSAPS, gardienne du temple des zélateurs de la nicotine pharmacologique en première intention dénigre les approches collectives en groupe parce qu’elle ne sait pas ou ne veut pas les ‘valider’ ;
2. de l’autre on fait la promotion de « consultations de groupe » animées par les infirmières, histoire de répondre à la demande.

Nos autorités de santé sont prises la main dans le sac à s’asseoir sur les recommandations de l’AFSSAPS. C’est ce que nous faisons depuis belle lurette… Au plus grand bénéfice de nos clients.

Selon tabac.gouv.fr "les traitements disponibles d’aide à l’arrêt sont plutôt efficaces"

Le site tabac.gouv.fr est mis en ligne ce jour. On y apprend, dans le chapitre L’aide et la prévention que les traitements disponibles d’aide à l’arrêt seraient « plutôt efficaces » (sic !). Voila qui est nouveau, ça vient de sortir ! Le Gouvernement français inclinerait-il à ne plus cautionner les discours commerciaux des fabricants de nicotine pharmaceutique ?

Les mêmes pages ensuite affirment en effet plus loin :

  « Au-delà des traitement nicotinique de substitution et des médicaments d’aide au sevrage, le Gouvernement préconise une analyse approfondie de l’ensemble des thérapeutiques disponibles dans l’aide au sevrage tabagique. »

A la demande du ministre de la Santé et des Solidarités, la Haute autorité de santé devra se prononcer sur l’efficacité et l’efficience de l’ensemble des thérapeutiques disponibles dans l’aide au sevrage tabagique et sur les stratégies thérapeutiques à privilégier. »

Voila une bonne nouvelle. Nous saurons en 2008 si les dispositions de 2006 étaient pertinentes, après avoir fait la sssssourde oreille à tous ceux qui affirment depuis des lustres que les prétendues "thérapeutiques" médicales pour l’aide à l’arrêt sont d’une lamentable médiocrité, ce que le grand public sait bien.

Nous ne demandons dans ces lignes qu’une chose depuis des mois : qu’une évaluation comparative indépendante soit effectuée. Indépendante : comprendre indépendante des mandarins du système hospitalo-universitaire dont les recherches et publications dépendent des intérêts de l'industrie pharmaceutique. Nous avions sollicité la Haute Autorité début 2006 : il nous avait été répondu que ses priorités étaient les médicaments remboursables et donc que les palliatifs nicotiniques ne pouvaient pas faire l’objet d’une étude…

La HAS saura t-elle s’affranchir du lobbying des laboratoires ? Voila qui serait oeuvre de santé publique...

La HAS mettra t-elle en évidence la pharmacollusion des recommandations de l’AFSSAPS datant de 2003 sur les aides à l’arrêt du tabac ? Il suffit de lire le texte pour s’en apercevoir !

Varénicline ou Champix° : maousse innovo, tout rikiki

Certains lecteurs de ce blog nous ont reproché de ne parler que dans un seul sens, ce qui ne permet pas de se construire une opinion en toute connaissance de cause.

Nos différentes sources d'information sont indiquées en référence, et notamment la revue indépendante Prescrire, disponible sur abonnement.

Voici le communiqué de presse  [1] qu'elle a  diffusé  en octobre dernier à propos de la varénicline, dénomination commune internationale d'un produit en cours d'introduction en France par la compagnie Pfizer sous la marque commerciale déposée Champix°.

D'après nos informations, Pfizer  n'a pas déposé de dossier de remboursement par l'Assurance Maladie. Il se pourrait que ce médicament innovant ne confirme pas les promesses marketing rapportées ici ou là.

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Sevrage tabagique : motivation et soutien psychologique d'abord,
et, si nécessaire, nicotine

La place du médicament dans le sevrage tabagique reste mineure. Si une aide médicamenteuse est jugée nécessaire, autant en rester en première intention à la nicotine.

L'objectif de l'aide au sevrage tabagique est l'arrêt définitif du tabac. Lors du sevrage tabagique, la motivation du patient et le soutien psychologique jouent un rôle essentiel dans le résultat. Les médicaments occupent une place mineure et, si une prescription médicamenteuse paraît souhaitable, la nicotine, qui existe sous de multiples formes et dosages, est le médicament dont la balance bénéfices-risques est la plus favorable.

La revue Prescrire rappelle que le bupropion (Zyban°), médicament amphétaminique à balance bénéfices-risques défavorable, est à éviter dans le sevrage tabagique. Il n'est pas établi aujourd'hui que la balance bénéfices-risques de la varénicline soit plus favorable que celle de la nicotine, en l'absence de comparaison directe des deux médicaments. Les effets indésirables de la varénicline paraissent modérés, mais on a encore peu de recul. L'association nicotine + varénicline augmente les effets indésirables de la nicotine.

Au total, la place du médicament dans le sevrage tabagique est modeste. La nicotine reste le médicament de choix quand une aide médicamenteuse est jugée utile.

Référence

1. © La Revue Prescrire numéro 276, octobre 2006 p.645-648

 

Pas de produit miracle pour l'arrêt du tabac

Voici un extrait de l'article Tabagisme, un nouveau traitement, mais peut-être rien d'extraordinaire sur le site canadien indépendant  Médecine et Santé :

Le produit miracle qui remplacera la motivation, qui évitera l’état de manque, aura probablement des effets secondaires très semblables à ceux de la nicotine.

« Quelle différence avec les patchs à la nicotine ? se demande l'auteur.

« En principe aucune. Il n’y a aucune raison que le produit apporte d’autres effets ou plus de résultat que le patch à la nicotine. Par contre l’association des deux risque d’être dangereuse. Donc patch à la nicotine ou agoniste nicotinique, même combat, le choix n’est qu’une affaire de goût ou de tolérance (allergie à la colle des patchs par exemple). »

Avec des arguments mieux établis, c'est à une recommandation similaire qu'arrive la revue Prescrire en octobre 2006 : les palliatifs nicotiniques - biens connus et d'effets secondaires modérés - devraient rester le traitement de référence si une prescription est envisagée.

Nous attendons l'avis de Que Choisir Santé, qui ne manquera pas de réagir aussi à ce miracle annoncé.

[Mise à jour 28.03.2011]

• Champix et Zyban dans la liste de 31 médicaments à éviter selon UFC-Que Choisir

Alors Champix : ça fait pschitt ?

Les patchs gagnent pas le match… et Champix ne fait pas mieux.

Champix°, c'est le nom commercial de la varénicline, nouvelle molécule miracle annoncée par le premier laboratoire pharmaceutique mondial, censée mettre les tabacologues au chômage technique... Nous verrons bien ce qu'il en est. Les campagnes d'information auprès des médecins ont commencé. Les médecins fumeurs qui ne croyaient pas aux palliatifs nicotiniques pour cesser leur tabagisme insupportable vont-ils mieux réussir avec une molécule plus innovante que le poison instillé à doses supportables ?

Il serait intéressant en effet de suivre le taux de réussite de ces médecins à 12 mois : si le 'traitement' est efficace ils seront à même de le prescrire avec conviction. A défaut, ils continueront à faillir à leurs obligations de conseil : il a été montré que les médecins fumeurs (le nôtre fume dans son cabinet réputé local 'privé' et non 'à usage du public' !) rechignaient couramment à inciter à l'arrêt... Précisément c'est une étude financée par le laboratoire commercialisant la varénicline qui l'a montré cette année.

En attendant des détails à venir sur le dossier d'autorisation de mise sur le marché de ce produit révolutionnaire, nous vous proposons de lire un papier ancien de la très sérieuse revue L'Expansion sur les malheurs des laboratoires : Le business des produits miracles en une du n° 692 de décembre 2004.

Médecins sous perfusion

L'indépendance des médecins n'est pas pour tout de suite. Sous couvert d'un « Code de bonnes pratiques », le ministre de la Santé Xavier Bertrand vient d'officialiser la tutelle de fait des laboratoires sur la formation médicale continue. Hors de  prescription de médicaments, peu de salut...

L'article de Anne-Sophie Stamane dans Que Choisir En ligne du 01/12/06 développe :

Le lobby du médicament a fait du bon boulot. Signé le 22 novembre avec le ministère de la Santé, le « Code de bonnes pratiques » censé organiser l'intervention des laboratoires dans la formation continue des médecins laisse délibérément l'essentiel de côté : le financement de cette formation. Les firmes, de longue date investies dans ce domaine, vont pouvoir continuer à subventionner massivement les organismes de formation, y compris agréés. Une carte blanche bienvenue dans un marché en pleine expansion : la formation continue s'impose peu à peu à chaque médecin, notamment pour valider les pratiques professionnelles. Et la contribution publique est très faible : dans un rapport daté d'avril dernier, l'Inspection générale des affaires sociales l'a estimée à 70 millions d'euros par an... contre 300 à 600 millions d'euros côté labos. Qui ne sont donc pas près de perdre leur emprise sur le corps médical.

Bien sûr, pour la forme, le « Code de bonnes pratiques » affiche une foule de louables intentions : le respect de l'indépendance scientifique des organismes de formation agréés, la transparence sur le financement des formations, l'évaluation des sessions par les participants. En outre, les formateurs sont priés de faire savoir s'ils sont ou non liés à un laboratoire. « Dans la mesure du possible, la multiplicité des financements doit être privilégiée pour une même action », ose même le texte. Légères, ces contraintes restent de principe : l'application du code sera appréciée tous les 2 ans par le ministère et... l'industrie pharmaceutique.

Pour André Perrin, président de MG-Form, organisme de formation proche du syndicat de médecins MG-France, la transparence, c'est déjà mieux que rien. Mais les rares structures totalement indépendantes, comme le Formindep et la Société française de thérapeutique du généraliste, n'y croient pas. Leurs responsables dénoncent un leurre et estiment que l'industrie pharmaceutique, légitimée dans son rôle de financeur, continuera à attendre un retour sur investissement sous forme de prescriptions de leurs produits. De fait, qui osera ruer dans les brancards, trouver à redire aux contenus des formations, alors que le fonctionnement des organismes dépendra toujours de « mécènes » aussi puissants ? La formation médicale reste, et pour un bon moment, sous influence.