Certains lecteurs de ce blog nous ont reproché de ne parler que dans un seul sens, ce qui ne permet pas de se construire une opinion en toute connaissance de cause.
Nos différentes sources d'information sont indiquées en référence, et notamment la revue indépendante Prescrire, disponible sur abonnement.
Voici le communiqué de presse [1] qu'elle a diffusé en octobre dernier à propos de la varénicline, dénomination commune internationale d'un produit en cours d'introduction en France par la compagnie Pfizer sous la marque commerciale déposée Champix°.
D'après nos informations, Pfizer n'a pas déposé de dossier de remboursement par l'Assurance Maladie. Il se pourrait que ce médicament innovant ne confirme pas les promesses marketing rapportées ici ou là.
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Sevrage tabagique : motivation et soutien psychologique d'abord,
et, si nécessaire, nicotine
La place du médicament dans le sevrage tabagique reste mineure. Si une aide médicamenteuse est jugée nécessaire, autant en rester en première intention à la nicotine.
L'objectif de l'aide au sevrage tabagique est l'arrêt définitif du tabac. Lors du sevrage tabagique, la motivation du patient et le soutien psychologique jouent un rôle essentiel dans le résultat. Les médicaments occupent une place mineure et, si une prescription médicamenteuse paraît souhaitable, la nicotine, qui existe sous de multiples formes et dosages, est le médicament dont la balance bénéfices-risques est la plus favorable.
La revue Prescrire rappelle que le bupropion (Zyban°), médicament amphétaminique à balance bénéfices-risques défavorable, est à éviter dans le sevrage tabagique. Il n'est pas établi aujourd'hui que la balance bénéfices-risques de la varénicline soit plus favorable que celle de la nicotine, en l'absence de comparaison directe des deux médicaments. Les effets indésirables de la varénicline paraissent modérés, mais on a encore peu de recul. L'association nicotine + varénicline augmente les effets indésirables de la nicotine.
Au total, la place du médicament dans le sevrage tabagique est modeste. La nicotine reste le médicament de choix quand une aide médicamenteuse est jugée utile.
Référence
- © La Revue Prescrire numéro 276, octobre 2006 p.645-648
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