Dans un louable effort de communication en direction des jeunes, la MILDT et l’INPES ont mis en ligne leur document d’information.
Consultons la page relative au ‘tabac’.
Les photos du bandeau indiquent à qui les messages sont destinés.
Tabac et dépendance
La dépendance au tabac est confirmée chez la plupart des fumeurs.
Voila pour l’entrée en matière. « Jeunes fumeurs, nous avons le regret de vous confirmer que vous êtes dépendant. » Pour établir le contact et susciter une démarche de prise en main, on fait mieux. Bien évidemment, si l’on agresse le jeune adulte avec une atteinte à son vécu, à l’image qu’il se fait de lui fumeur, il est probable qu’il enverra paitre les donneurs de leçon.
Le fumeur régulier privé brutalement de sa consommation ressent une sensation de manque. Il est tendu, nerveux, irritable, angoissé, voire déprimé. Il peut trembler et avoir des sueurs.
Deuxième couche ! Vous risquez des syndromes du manque le plus terrible, comme ceux des camés. Nous vous le disons, donc c’est vrai, c’est sûr, même si vous n’avez jamais ressenti cela.
Comment faire pour s’en protéger ? Eh bien :
Il est possible de s'arrêter de fumer sans aide particulière, ni médicament ou substitut.
Mais vous avez essayé, et comme vous n'y êtes pas arrivé, vous en avez conclu que c'était difficile comme un problème de mathématiques. Mais comme les maths c'est pas votre fort, miracle, la médecine est là pour vous aider :
Cependant, on peut trouver auprès d'un médecin de ville ou d'une consultation spécialisée en milieu hospitalier des conseils et des aides pour cesser de fumer.
Une mention des alternatives, et notamment de celles qui sont reconnues efficaces comme les thérapies psychologiques ? Non, ce n’est pas médical, vous n’y pensez pas !
Il vaut mieux consulter un médecin de ville qui vous fera une ordonnance de ‘substituts’ pharmaceutiques à la la nicotine sans avoir le temps d’une réelle prise en charge que de consulter ces infâmes charlatans qui vous suceront le sang pour un résultat incertain. Ils ne sont même pas médecin, vous n’y pensez pas. Car nous vous le répétons : vous êtes des ‘malades’, même si vous ne le saviez pas. Fumer est une grave maladie et seul une aide sous contrôle médical peut vous en sortir : c'est nous qui savons, silence dans les rangs.
Les nombreuses méthodes d'aide au sevrage peuvent être utilisées éventuellement sous contrôle médical :
Qu’elles relèvent de la médecine ou que la médecine soit incompétente, ce n’est pas grave : il faut un contrôle médical. Seuls les médecins ne sont pas des charlatans, quand bien même ils recourent à des aides pharmaceutiques à l’efficacité douteuse comme vous le savez bien. Il suffit de les essayer une fois pour s’en écarter définitivement.
>> substitutions nicotiniques (patchs, gommes à mâcher, vendus en pharmacie) permettant un sevrage progressif de la nicotine et réduisant les effets du manque ;
Je me demande comment diffuser de la nicotine pharmaceutique permet un sevrage progressif. La chique ferait-elle le même effet ? Comment imaginer qu’un alcoolique va accomplir son sevrage avec une perfusion contrôlée d’alcool ? C’est sans doute parce que la nicotine fonctionne différemment. Mais j’aimerais en comprendre les motifs.
Dans le cas probable (à 90% environ) d’un échec, il restera des alternatives. Lisons.
>> traitement médicamenteux (bupropion, par ex.) ;
Tiens on ne mentionne pas Champix. C’est vrai qu’il est interdit aux mineurs…
>> aide psychologique individuelle ou collective, rencontres avec d'anciens fumeurs, relaxation et techniques respiratoires, diététiques, etc. peuvent être préconisées.
[NDLR : Ah ! Voila qui est bien. C’est ce que nous faisons dans notre pratique. Sans contrôle médical, hormis bien sûr pour ceux qui sont déjà suivis médicalement pour d'autres pathologies.]
Comment la médecine peut-elle ‘contrôler’ ces histoires de relaxation et autres techniques respiratoires. C’est pas médicalement validé ça ! On ne peut pas établir des preuves en double aveugle randomisé et tutti quanti ma bonne dame. Bon je comprends : le contrôle médical c’est juste histoire de vous faire croire que c’est du sérieux. Mais ne répétez pas que ce n’est pas de la médecine. A la limite c’est du para-médical. Disons-le autrement : si c’est sous contrôle médical c’est sérieux, si ce n’est pas sous contrôle d’un assermenté de la Faculté, c’est bidon.
Corporatisme dites-vous ? Ce n’est pas avec ces conseils que l’on réduira le tabagisme des jeunes. J’en suis arrivé à la conclusion que ceci est délibéré.
Pour la comparaison, si vous connaissez un minimum l’anglais, je vous invite à comparer ce site avec celui de Philip Morris USA. Si, si, Le fabriquant de cigarette : même topo, un peu mieux fait. S’ils font cela, c’est que cela doit leur rapporter quelque chose, car la philantropie n’est pas la qualité première d’une entreprise concurrentielle. On peut donc se demander si au fond, ces informations institutionnelles ne font pas l'affaire des distributeurs de cigarettes…