La série L'Ecole de Médecine sur Arte a fait une victime : Martin Winckler, le médecin chargé de cours à la Faculté qui avait conseillé la metteur en scène. Lourdé par le Doyen, sans même entretien préalable.
Notre médecine est malade et toute remise en cause est interdite. Censure.
Il faut dire que le dénonciateur de la médiocrité lamentable de la formation de nos futurs médecins n’y est pas allé par quatre chemins : il la considère sclérosée, féodale, incapable de réforme.
Source : Marc Zaffran/Martin Winckler
Winkler’s webzine 03 juin 2007
Toute transposition à la situation de l’enseignement de la tabacologie en France ne serait pas que pure coïncidence...
Extraits choisis :
« L’enseignement de la médecine est confisqué, détenu, par des médecins hospitaliers, hyperspécialisés, qui ne savent rien de ce qu’est la réalité du soin en France.
« Ce phénomène est amplifié par la technologie galopante, qui encourage la vanité, la morgue des hospitalo-universitaire et leur sentiment de supériorité. Ils ne pensent plus que par la technologie.
« Le système médical ne parvient pas à se réformer parce que c’est un système archaïque dans lequel la carrière hospitalo-universitaire obéit à un système pyramidal, un système de castes.
« En France les grands
patrons deviennent des potentats, souvent sous l’influence de l’industrie
pharmaceutique car il n’y a pas d’argent dans les services.
« La France n’a pas de politique de santé publique, on ne finance rien, on laisse les gens se débrouiller et évidemment c’est l’industrie qui va financer le voyage, la conférence, la machine à photocopie... Le corps médical est massivement sous influence, et ses membres, qui se comportent comme de petits marquis, professent souvent des bêtises. C’est pour cela que je parle de féodalité.
« La cinéaste Marie Agostini a filmé pendant un an des étudiant de Paris V pour montrer ce que sont les études de médecine : on y voit les rapports de force permanents, le mépris pour les étudiants et pour les patients, la désinvolture extraordinaire des mandarins d’aujourd’hui, les professeurs qui insultent les étudiants...
« Les spécialistes n’ont pas
intérêt à ce que les généralistes français soient bien formés, et sachent,
comme les médecins des pays en développement, faire beaucoup avec très peu.
L’industrie et les laboratoires pharmaceutiques non plus n’y ont pas intérêt.
Ils ont intérêt à ce que les médecins français soient ignorants, angoissés,
culpabilisés... et prescrivent beaucoup.
« Lisez les livres de
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