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Tabacologues sous influence

Le site Arret sur Images publie ce 30 janvier un excellent dossier sur les différentes façons utilisées par l'industrie pharmaceutique pour la promotion commerciale de ses produits avec la complicité de médecins.

On y apprend que Nicorette arrose périodiquement 70 000 professionnels de santé avec une brochure publicitaire intitulée SEVRAGE TABAGIQUE PRATIQUE (site internet = www.sevrage-tabagique-pratique.com) dont le rédacteur en chef n'est autre que Bertrand Dautzenberg, président de l'Office Français de Prévention du Tabagisme.

Anne Borgne, en pointe dans les médias et notamment les médias publics, y reconnait bénéficier des largesses des fournisseurs de solutions réputées efficaces pour le sevrage tabagique. En toute indépendance bien sûr ! Un consommé d'hypocrisie. A lire, à voir et à écouter ! (abonnement annuel 30 €).

Les laboratoires pharmaceutiques sont-ils devenus les rois de la réclame ?

" Le budget promotion des laboratoires explose" titre Le Figaro du 23 janvier 2008 sous la plume de Feryel Gadhoum; les groupes dépensent plus en marketing qu'en recherche et développement.

Les laboratoires pharmaceutiques sont-ils devenus les rois de la réclame? Oui, à en croire une étude publiée en début d'année par deux chercheurs canadiens.

Marc-André Gagnon et Joel Lexchin estiment que les principaux laboratoires pharmaceutiques ont dépensé en 2004 plus de 57 milliards de dollars aux États-Unis pour la promotion de leurs produits (visiteurs médicaux, publicité, échantillons, publication dans les magazines spécialisés…).

Le chiffre est déjà astronomique en soi, puisqu'il représente plus de 24 % du chiffre d'affaires réalisés aux USA. Plus frappant, ce montant est de deux fois supérieur à ce que les laboratoires ont consacré à la recherche et au développement de nouveaux médicaments. Le poste Recherche et Développement (R&D) représentait à l'époque 29,6 milliards de dollars. «Le numéro un mondial, Pfizer, consacre plus, en pourcentage de son chiffre d'affaires, à la promotion de ses produits que le géant américain de l'agroalimentaire PepsiCo».

750 milliards en dix ans

En dix ans, entre 1996 et 2005, les dix plus grands laboratoires mondiaux ont consacré, selon les calculs de deux autres chercheurs canadiens, Leo-Paul Lauzon et Marc Hasbani, 749 milliards de dollars en marketing et administration. C'est 2,6 fois plus que ce qu'ils ont consacré aux frais de R&D sur la même période, et un peu plus que ce qu'ils ont investi dans leurs outils de production.

En France, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a déjà dénoncé les pratiques commerciales des laboratoires, qui consacreraient au moins 3 milliards d'euros à la promotion de leurs produits. L'Igas n'hésite pas à recommander à l'État un «désarmement commercial» des laboratoires.

La santé est devenu un business mondialisé régi par Wall Street. Gare aux malades et aux fumeurs, clients obligés ?

Dompter le manque avec la nicotine thérapeutique ?

Le dossier de Doctissimo Arrêter de fumer est sponsorisé par GlaxoSmithKline :

"Domptez le manque avec la nicotine thérapeutique" (sic)

Dans la rubrique : Les autres méthodes, nous lisons ceci :

Les méthodes suivantes de sevrage sont classées par l'Agence nationale d'accréditation de santé (ANAES)* comme non-validées : acupuncture, phytothérapie, auriculothérapie, benzodiazépines et anxiolytiques, cassettes audio, cigarette sans tabac, filtre anti-tabac, homéopathie, laser, hypnose, médicament de médecine douce (logado, tabagum, nicoprive, paranico, pastaba, etc.), mésothérapie, psychothérapie de groupe, sophrologie, thérapie comportementale par aversion.

* Conférence de consensus sur l'aide à l'arrêt du tabac, octobre 1998

J'aimerais savoir comment s'y prennent nos experts du médicaments pour évaluer l'effet des cassettes audio, l'hypnose, etc. En fait ils ne sont pas compétents pour juger, puisque ces techniques ne relèvent pas de la médecine.

Il serait donc correct de préciser : en utilisant les méthodes établies pour valider l'effet des médicaments, on ne peut pas valider l'effet des procédés n'en relevant pas. Le fait que ces techniques ne soient pas validées par les autorités de santé n'indiquent pas qu'elle ne fonctionnent pas. Et c'est heureux.

A quand une information non sponsorisée par les laboratoires pharmaceutiques ?

Quand les multinationales font de la politique

Doktor Glub nous fait un beau cadeau avec cette interview du Pr Molimard, professeur honoraire de physiologie et coordinateur du DIU de Tabacologie à la Faculté de Médecine Paris-Sud (56').
A consommer sans modération...

Automédication : les précautions de la Revue Prescrire

 

(Noter le gogo fumeur à gauche)

 La très autorisée et indépendante Revue Prescrire nous mettait en garde en mars dernier contre les dangers de l'automédication. Extraits choisis :

" Il n'est pas question ici de santé de la population, d'autonomie des patients, ni d'usage rationnel des médicaments. Mais plutôt d'exploitation des consommateurs abusés par la publicité, juste bons à consommer et à payer.

" Les Français sont les champions du monde de la consommation médicamenteuse. Il est grand temps de les aider à se désintoxiquer de l'illusion de la panacée. 

" La santé, ce n'est pas toujours une affaire de médicaments. Ils sont parfois nécessaires, souvent inutiles, voire néfastes. Voilà ce que ne dira jamais l' 'automédication' promue actuellement par les firmes et par les Administrations à leur service."

© La revue Prescrire 1er mars 2007 ; 27 (281) : 161 (éditorial) (pdf, 37 Ko)

Un patch anti-tabac numérique

La Ligue contre le cancer propose aux internautes désirant s’arrêter de fumer, un dispositif innovant : un patch anti-tabac numérique à télécharger sur www.madernierecigarette.com

En cliquant pour vous inscrire, vous pourrez lire l'avertissement suivant :

Ce dispositif ne constitue en aucun cas une méthode pour arrêter de fumer. Pour traiter votre dépendance au tabac, nous vous invitons à consulter votre médecin.

On se demande bien alors à quoi ce patch peut être utile.

Ce patch "numértique" apparaît donc comme une publicité pour consulter son médecin pour cesser de fumer. Cela ne vous rappelle pas la campagne de Pfizer Tabac : j'arrête avec l'aide de mon médecin ?

Les études sur les médicaments faussent positivement leurs effets d'un tiers

Comment amplifier faussement l’effet des médicaments ? Tout simplement en ne publiant pas les études aux résultats négatifs, ou en ‘retraitant’ ces derniers afin de faire croire que les résultats indiquent un effet positif du médicament alors que ce n’est pas le cas.

L’agence du médicament américaine (FDA) a ainsi été amenée à exiger que les études sur le médicament soient enregistrées auprès d’elle afin de mesurer le degré de ‘biais’ introduit par cette sélectivité des publications : la confiance règne dans le monde de l’Evidence Based Medicine (EBM)…

Le New England Journal of Medicine (une revue de référence) publie une analyse [1] d'études enregistrées à la FDA concernant les antidépresseurs. Ces médicaments sont contestés au même titre que les médicaments dits d’aide au sevrage tabagique. Les résultats sont édifiants :

1. 94 % des études publiées indiquent des effets positifs pour les patients et l’industrie pharmaceutique alors que seulement 51 % des résultats  des études enregistrées sont considérés comme positifs.
2. Globalement l’amélioration du service rendu grâce cette sélectivité éditoriale trichant avec les faits est estimée à 32 %.

Comment cela est-il possible ? L’étude n’a pas cherché à identifier les causes de ces biais : elles peuvent être de diverses origines. Nous avons quelque idée : la plupart (75% estime t-on) des études sont réalisées avec un financement d’une firme privée ayant un intérêt dans l’étude… 

Comme nous l’écrivions par le passé [2, 3, 4], les études mettant en doute l’efficacité des aides médicamenteuses pour l’affranchissement du tabagisme ont peu de chance d’être publiées. Voire d’être financées !

Le tabagisme passif, une escroquerie absolue

Philippe Even est ancien doyen de la faculté Necker-Enfants malades, professeur émérite à Paris V et pneumologue. Il a publié  en 2005 La vérité sur les compagnies pharmaceutiques : comment elles nous trompent et comment les contrecarrer, de Marcia Angell, professeur à Harvard (Éditions le mieux-être).

Il est intéressant de noter l’interview de Philippe Even par Claude Reichman le 7 janvier 2008 dénonçant les mensonges sur le tabagisme passif.

Le tabagisme passif, une escroquerie absolue
envoyé par lpqr.

Extraits :

« Le tabagisme passif, c’est une arme inventée par, disons, « les communiquants » pour culpabiliser les fumeurs et dresser contre eux le reste de la population, avec une vraie efficacité.

« Le tabagisme passif, aucun travail ne montre une croissance sensible des risques santé à cause du tabagisme passif. Il y a à peu près une centaine d’études, toutes concluent de la même façon : le risque de cancer est accru de 1 à 2 %. C’est presque zéro. Alors que fumer, même 5 à 10 cigarettes par jour, c’est multiplié par 20 ; c’est pas 1 à 2 %, c’est 2000 % ; cela n’a aucun rapport.

« Cette interdiction complète est ridicule. »

L'IGAS récidive dans sa critique de l'emprise de l'industrie pharmaceutique sur la Santé

Dans un rapport de l'IGAS* daté d'août 2007 sur les programmes d’observance et d’accompagnement des patients, nous notons des propos confirmant ce que nous ne cessons de clamer ici : l'industrie pharmaceutique a acquis la mainmise sur les aides à la cessation du tabagisme par un encerclement colossal et durable. L'indépendance de la prise en charge et de la prescription médicales relèverait d'une posture héroïque associé à un esprit critique particulièrement vif.

Extraits (page 33 et 34 du rapport, c'est nous qui soulignons) :

« Les entreprises du médicament contribuent au financement de la recherche, notamment de la recherche clinique. Cela est dans leur attribution légitime. Tout comme le sont le développement, la production, la vente de nouveaux médicaments et l’information qu’elles dispensent auprès des médecins qui les prescrivent ou des pharmaciens qui les distribuent et les dispensent.

« Mais leur champ d’intervention est beaucoup plus large. Il n’est pratiquement pas un secteur où les entreprises pharmaceutiques ne jouent un rôle significatif, sinon déterminant :

• l’industrie pharmaceutique intervient également dans le financement d’associations de malades, au point, parfois, de les créer de toutes pièces. Certaines associations soutenues se voient positionnées comme interlocutrices privilégiées par les institutions internationales, notamment par la Commission européenne ;
• les entreprises ne sont pas absentes de la formation initiale des médecins ;
• elles contribuent très largement au financement de leur formation continue ;
• elles s’immiscent dans celui de l’évaluation des pratiques professionnelles ;
• elles assurent majoritairement le financement de l’AFSSAPS ;
• elles assurent de façon sinon quasi - monopolistique du moins très excessive l’information des professionnels de santé ;
• elles participent à l’information des patients, en étant parfois à l’origine de campagnes de sensibilisation précoces au caractère parfois trompeur ;
• elles contribuent au financement de campagne d’éducation pour la santé ;
• elles participent, largement, à la définition de nouveaux périmètres de définition de maladies, de critères permettant d’évaluer les thérapeutiques nouvelles ;
• elles interviennent pour abaisser les seuils de facteurs de risque ;
• contribuant ainsi, pour certains, à une « médicalisation » excessive de la société ;
• dans certains cas même, elles induisent la création de nouvelles pathologies. Au point que ces interventions ont été à l’origine d’une expression nouvelle pour les caractériser aux Etats-Unis : le façonnage de nouvelles maladies (disease mongering). »

Source (merci Atoute.org) : Rapport de l’IGAS sur les programmes d’observance et d’accompagnement des patients, août 2007

Bien sûr ceci s'applique particulièrement à la 'maladie' nommée 'tabagisme'...

Il est symptomatique de la pharmacollusion au plus haut niveau de l'Administration d'Etat que ce rapport n'ait toujours pas été rendu public... Que veut-on nous cacher ?

Hygiénisme législatif et déclin du droit

Frank van Dun, professeur en philosophie du Droit des universités de Gant et de Maestricht publie un remarquable exposé mettant en perspective l’activisme médicalisant à l’encontre du tabagisme :
Hygiénisme législatif et déclin du droit.

Il est à craindre que cette logique soit bientôt déclinée pour l’alcool, le surpoids, la vieillesse aussi...

Et Franck van Dun ne mentionne pas la mainmise d'entreprises mondiales sur les paramètres régissant la santé publique comme un bien marchand. Danger !

Nous vous recommandons la lecture attentive de l’original et pour les lecteurs pressés : extraits choisis ici.

Varenicline (alias Champix°) : des tests bien partiels

Les tests cliniques en vue de l’homologation de la varénicline et sa mise sur le marché ont été faits avec des fumeurs volontaires pour le sevrage tabagique. Certains ont eu droit au traitement testé et d’autres d’autres produits chimiques actifs ou neutres à fin de comparaison.

Il est intéressant de noter que les résultats présentés à l'agence européenne du médicament ne concernent qu’une minorité des candidats initiaux :

1°) Ecrèmage d’environ un fumeur sur trois correspondant à des cas compliqués : femmes enceintes, alcooliques, antécédents dépressifs, etc.

2°) Elimination parmi les restants des personnes n’ayant pas mené l’essai clinique à son terme (un an, dont trois mois ou six mois de traitement quotidien avec suivi régulier).

Deux équipes séparées mandatées par le laboratoire Pfizer ont ainsi pris en charge au total 2000 fumeurs en deux groupes de tailles similaires. En voici les détails :

                                                                               

Test	A	B	A+B
Candidat(e)s	1438	1413	2851
Exclus	458	386	844
Exclus%	31,8%	27,3%	29,6%
Participants	1025	1027	2052
Discontinuation	438	358	796
Discontinuation%	42,7%	34,9%	38,8%
Testés	587	669	1256
Testés%	40,8%	47,3%	44,1%
Ignorés%	59,2%	52,7%	55,9%

 
Globalement les chiffres de résultats annoncés ne concernent que moins d’un candidat sur deux. Il est pour le moins hasardeux ensuite de penser que les scores de réussite se constateront à l'identique dans la vraie vie, avec des fumeurs non sélectionnés pour optimiser le résultat clinique.

Réfréner les excès des activistes anti-narguilé

Dr K.T. CHAOUACHI vient de publier deux communiqués accusant l’Office Français de Prévention du Tabagisme de soutenir des affirmations scientifiquement erronées et injustifiées.

Narguilé (chicha) et Pollution Assistée par Ordinateur

Contre la manipulation visant à imprimer sur les paquets de tabamel (*) les chiffres  relatifs à des rendements (en goudrons, nicotine et CO) obtenus selon des méthodes arbitraires, baisées et non validées scientifiquement

Le Narguilé, l’Anthropologie et la Loi

Sous couvert de science dévoyée on favorise des décisions politiques  restrictives des libertés publiques. C’est votre avis aussi ?
 

 

Réfréner les excès des activistes anti-tabac

Michael Siegel, professeur au département des Sciences Sociales et du Comportement de la faculté de Santé Publique de Boston (USA) est un chercheur ayant consacré 20 ans de sa vie à la lutte contre le tabagisme.

Il constate que dorénavant certains activistes anti-tabac dépassent le mandat que la science médicale et les considérations de santé publiques autorisent à prétendre.

Ses centaines d'articles souvent virulents contre ces excès, le dogme et la patascience sont regroupés depuis début 2008 dans un nouveau site intitulé Center for Public Accountability in Tobacco Control .

Si vous êtes familier avec l'anglais, cela mérite quelque lecture et réflexion. Il détaille comment la désinformation est à l'oeuvre et qu'il y a besoin de contre-pouvoirs à des gens qui ne rendent de comptes à personne. Des réseaux sont parfois dangereux, notamment pour la vie en société et la démocratie :

Right now, it is not clear that the public can obtain unbiased and accurate information from anti-smoking groups. There needs to be a source for the public to obtain the "rest of the story," and in an organized fashion. There needs to be a way of holding anti-smoking groups accountable to the public.

Perle médicale # 8

« Mon pneumologue m’a interdit d’arrêter de fumer.
Il vient de s’acheter une Porsche Cayenne… ».
Régis Maillot, in Le Fou du roi, France Inter, 4 janvier 2008.

Crédit pour la source : Le blog sécu santé de Claude Frémont
4 janvier 2008 LE VERBATIM 10. Ils ont osé le dire…

2008 : garder les yeux ouverts

« Garder les yeux ouverts. Tel est le vœu que le Formindep formule pour cette année, pour les patients-citoyens, professionnels et responsables de santé, en France et dans le monde. »

Lire la suite de cet éditorial inspiré et inspirant du

auquel nous invitons chacun à adhérer pour bien commencer 2008.