Dans un rapport de l'IGAS* daté d'août 2007 sur les programmes d’observance et d’accompagnement des patients, nous notons des propos confirmant ce que nous ne cessons de clamer ici : l'industrie pharmaceutique a acquis la mainmise sur les aides à la cessation du tabagisme par un encerclement colossal et durable. L'indépendance de la prise en charge et de la prescription médicales relèverait d'une posture héroïque associé à un esprit critique particulièrement vif.
Extraits (page 33 et 34 du rapport, c'est nous qui soulignons) :
« Les entreprises du
médicament contribuent au financement de la recherche, notamment de la recherche
clinique. Cela est dans leur attribution légitime. Tout comme le sont le
développement, la production, la vente de nouveaux médicaments et l’information
qu’elles dispensent auprès des médecins qui les prescrivent ou des pharmaciens
qui les distribuent et les dispensent.
« Mais leur champ
d’intervention est beaucoup plus large. Il n’est pratiquement pas un secteur où
les entreprises pharmaceutiques ne jouent un rôle significatif, sinon
déterminant :
- l’industrie pharmaceutique intervient également dans le financement
d’associations de malades, au point, parfois, de les créer de toutes pièces.
Certaines associations soutenues se voient positionnées comme interlocutrices
privilégiées par les institutions internationales, notamment par la Commission
européenne ;
- les entreprises ne sont pas absentes de la formation initiale des
médecins ;
- elles contribuent très largement au financement de leur formation
continue ;
- elles s’immiscent dans celui de l’évaluation des pratiques
professionnelles ;
- elles assurent majoritairement le financement de l’AFSSAPS ;
- elles assurent de façon sinon quasi - monopolistique du moins très
excessive l’information des professionnels de santé ;
- elles participent à l’information des patients, en étant parfois à l’origine
de campagnes de sensibilisation précoces au caractère parfois trompeur ;
- elles contribuent au financement de campagne d’éducation pour la santé ;
- elles participent, largement, à la définition de nouveaux périmètres de
définition de maladies, de critères permettant d’évaluer les thérapeutiques
nouvelles ;
- elles interviennent pour abaisser les seuils de facteurs de risque ;
- contribuant ainsi, pour certains, à une « médicalisation » excessive de
la société ;
- dans certains cas même, elles induisent la création de nouvelles
pathologies. Au point que ces interventions ont été à l’origine d’une
expression nouvelle pour les caractériser aux Etats-Unis : le façonnage de
nouvelles maladies (disease mongering). »
Source (merci Atoute.org) : Rapport de l’IGAS sur les programmes d’observance et d’accompagnement des patients, août 2007
Bien sûr ceci s'applique particulièrement à la 'maladie' nommée 'tabagisme'...
Il est symptomatique de la
pharmacollusion au plus haut niveau de l'Administration d'Etat que ce rapport
n'ait toujours pas été rendu public... Que veut-on nous cacher ?
* Placée sous l'autorité du ministre en charge de la Santé, l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) a pour missions de :
- Contrôler les administrations et les organismes sociaux (contrôle
supérieur).
- Evaluer la mise en oeuvre des politiques publiques dans le domaine
social au sens large.
- Apporter conseil et expertise aux membres du Gouvernement.
Elle compte 145 hauts
fonctionnaires répartis en trois grades :
- inspecteurs généraux,
- inspecteurs
- inspecteurs-adjoints.
Les deux-tiers sont en activité
dans le service ; 60 % sont d'anciens élèves de l'ENA.
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