Le New England Journal of Medicine publie le 22 mai 2008 un article :
The Collective
Dynamics of Smoking in a Large Social Network
dont la conclusion
est :
Les interaction de réseau se révèlent pertinentes pour la cessation du tabagisme.
Le comportement tabagique se propage au travers de liens sociaux proches ou lointains ; des groupes de gens cessent de fumer de conserve et les fumeurs sont de plus en plus marginalisés socialement.
Ces résultats ont des implications pour les interventions de santé publique et cliniques pour réduire et prévenir le tabagisme.
Effectivement, les approches médicales officielles insistent lourdement sur la nécessité d'une approche individualisée. Ceci peut se concevoir pour des fumeurs malades, mais seule une minorité de fumeurs est malade (celle qui consulte les médecins justement). Ce biais est nocif.
Il n'est pas justifié de traiter le tabagisme comme une maladie. C'est un comportement à risque, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Une
fois qu'on a été dépendant, on le reste quasiment à vie : on ne guérit pas
d'une addiction, on apprend à vivre avec...
De nombreux prestataires sérieux,
ceux que préfèrent les entreprises, réfutent l'approche médicale et
médicamenteuse. Ils savent depuis longtemps que traiter les fumeurs en groupe est plus efficace. On gagne 10 à 40%
de succès supplémentaires apparemment. On double ou triple le score en d'autres
termes ! De 12% (score de l'approche médicale classique), on dépasse couramment 50%, avec une moyenne de cet ordre de
grandeur (succès à 12 mois). Bien sûr des médecins disent que ce n'est pas
possible. Avec leur public peut-être mais la RÉALITÉ est têtue : tous les
fumeurs ne sont pas des malades et n'ont pas besoin de prétendu médicament ! Il se pourrait aussi que les fumeurs cessent de plus en plus tôt, avant de subir les effets néfastes du tabagisme, ce qui donne encore plus de pertinence à cette remarque...
Il intéressant de constater que plus le groupe est important, mieux on réussit. Dès lors qu'une majorité réussit dans sa tentative, elle entraîne les plus faible : dynamique vertueuse. Dans une entreprise, on aura statistiquement de meilleurs résultats avec un groupe de 20 fumeurs qu'avec les mêmes répartis en deux groupes de 10. Je l'ai constaté empiriquement, ce qui m'avait fortement questionné.
Pourquoi ça ? La réponse est peut-être dans ce que
les psychologues nomment l'étayage
(de étai = soutien, renfort, soutènement). Plus
le groupe croit, plus l'effet d'étayage, de renfort, joue. Cet étayage est à distinguer de la motivation, qui reste essentiellement personnelle, individuelle et pour l'essentiel, inconsciente. La motivation c'est avant la décision d'arrêt, l'étayage c'est après le passage à l'acte.
Ceci est une nouvelle raison de contester la validité des recommandations médicales officielles et à inciter les fumeurs en bonne santé à les ignorer.
Références
- The Collective Dynamics of
Smoking in a Large Social Network;
NEJM, 22 mai 2008, n° 21, volume 358:2249-2258
- Les fumeurs ont tendance à
s'arrêter en groupe
Jean-Michel Bader - Le Figaro.fr Santé 29/05/2008
Commentaires