Il est rapporté que
les hospitalisations pour crise cardiaque ont diminué dans plus de la moitié des
hopitaux anglais suite à l'interdiction du tabagisme dans les lieux publics en
juillet 2007. Cela fait suite à d'autres allégations du même genre à Rome,
Paris, etc.[1, 2, 3].
Le fait que les admissions ont diminué
dans 66 hôpitaux seulement sur 114 montre que l'interdiction de fumer n'est pas la
cause d'une baisse des crises cardiaques : statistiquement ceci n'est pas
significatif. Si l'interdiction de fumer avait eu un effet sur les incidents cardiaques, on devrait statistiquement
constater que les crises cardiaques baissent dans plus de la moitié des hôpitaux pris
en compte, soit 57 . Or le faible écart 66 <-> 57 peut être attribué au hasard seul : l'intervalle
de confiance à 95% relatif la proportion d'hôpitaux qui a vu une baisse des
attaques cardiaques s'étend de 48,8% à 67,0%.
En outre, la baisse globale des admissions durant la période est seulement de 3%. Il n'est pas
possible d'attribuer un si petit effet à la baisse à l'interdiction de fumer.
En outre, il est bien établi que
les taux de crise cardiaque en Europe a diminué au fil du temps au cours des
dernières années. Il est peu probable que les 3% de baisse soient plus élevés
que le taux de baisse qui aurait eu lieu de toute façon en raison de
l'évolution à long terme. Sans une analyse des tendances au fil du temps, il
est impossible de tirer la conclusion que la baisse de 3% est dû à
l'interdiction de fumer, plutôt que de simplement refléter d'autres facteurs.
Pire encore, il n'existe pas de
groupe témoin dans l'étude. Même si la baisse de 3% dans les crises cardiaques
en Angleterre était statistiquement significative, sans un groupe de
comparaison il est impossible de savoir que cette réduction est plus importante
que ce qui se serait passé en l'absence de l'interdiction de fumer.
Ce qui est inquiétant c'est que
les activistes de la prohibition du tabagisme soient aveuglés par leur religion
en faisant fi de la validité scientifique des communications qu'ils diffusent. La
cause politique est devenu plus importante que la science : on navigue dans
l'irrationnel.
Ce faisant ces
activistes - dont certains sont d'éminents docteurs en médecine - se comportent comme les industriels du tabac dont la manipulation scientifique a été si sévèrement critiquée : ils entament leur crédibilité et la confiance
du public.
Références :
- D'après Michael Siegel, Media Reports Decline of Up to 40% in Heart Attack Admissions in England Due to Smoking Ban (18/06/08)
- Sunday Times : Heart attack admissions fall by up to 40% since smoking ban
- Daily Mail : Smoking ban cuts the number of heart attacks by more than 40 per cent at some hospitals
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