Daniel Boorstin, prix Pulitzer, écrit dans son
ouvrage Les découvreurs (édité par Seghers en 1986) au sujet de Paracelse :
« A la fin du XVe siècle, n’importe quel médecin, s’il s’était donné le peine d’apprendre les langues savantes et s’il était devenu le disciple de quelque éminent professeur, bénéficiait de droits fermement établis sur le savoir traditionnel et les dogmes en vigueur.
« Léonard de Vinci lançait cet avertissement : "Luttez pour préserver votre santé, et vous y parviendrez d’autant mieux que vous vous tiendrez à l’écart des médecins, car leurs dogmes consistent en une sorte d’alchimie, et l’on a écrit autant de livres sur la question qu’il existe de médicaments."
« Pour attaquer cette citadelle, il fallait être prêt à défier les canons de la respectabilité, à s’exclure de la communauté universitaire et de la confrérie des médecins. L’homme capable d’ouvrir la voie devait posséder les connaissances d’un professionnel sans pour autant être engagé dans la profession. Il devait faire partie du monde de la médecine, mais sans lui appartenir. »
Cinq siècles plus tard, le constat semble toujours valable… L'illusion de savoir est pire que l'ignorance.
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