Cesser de fumer induit souvent des humeurs dépressives : on ne fait pas le deuil d'une compagne de 20 ou 30 ans sans que cela ait un impact sur sa sensation de bien-être et de plénitude.
Généralement ces humeurs, qui sont les hauts et les bas naturels de la vie comme les soucis des enfants ou du travail par exemple, sont surmontés sans soutien particulier. C'est le cas de 80 % des participants à nos actions.
Fumer rend dépressif aussi : un raisonnement psychologique simple le montre. Il suffit de considérer toutes ces tentatives successives infructueuses pour reprendre le contrôle de son comportement ! On y perd de la confiance en soi, et aussi dans le tabacologue que l'on a consulté quand il/elle affirme benoîtement qu'il faudra cinq tentatives avant de réussir - éventuellement. Sauter cinq fois dans une piscine vide est un conseil insupportable...
Fumer contre sa volonté, chaque jour, en disant que l'on arrêtera... demain et en reportant sans cesse l'échéance est aussi susceptible d'éroder les esprits les plus forts. Ce constat d'échec mille fois répété rend autant malade psychologiquement que physiologiquement : la médecine ne sait pas l'apprécier, ce n'est pas dans son domaine de compétence. Résultat : un fumeur sur cinq sollicitant une aide est soit sous traitement antidépresseur, soit présente un antécédent de dépression.
Cesser le tabac rend dépressif et fumer aussi !
La cigarette vous tient en tenaille, un terrible tenaille dont il n'est pas évident de se libérer tant qu'on n'en a pas pris la mesure. En finir avec le tabagisme peut activer des sentiments insupportables, que l'on peut soulager avec des produits pharmaceutiques. C'est la première justification des palliatifs à la nicotine, qui ne sont pas une solution à terme puisqu'au lieu d'être dépendant de la cigarette on devient dépendant d'un produit pharmaceutique contenant le produit entretenant la dépendance. On est surtout allégé... dans son portefeuille.
Une autre solution de facilité, indiquée dans les cas de dépression profonde mais à laquelle il est trop facilement fait appel, est d'avoir recours à un traitement chimique antidépresseur. Comme pour les antibiotiques, il y a des abus :
abus parce que ces traitements peuvent à leur tour induire une dépendance pharmacologique potentiellement plus nocive pour le temps qu'il nous reste à vivre ; sans parler des effets secondaires ;
abus parce qu'esquiver l'apprentissage à faire face à une envie de fumer ne peut mener à un affranchissement serein de la dépendance tabagique ;
abus de la solution de facilité consistant à poser un emplâtre sur une jambe de bois, à prescrire durablement une béquille chimique alors que la solution est à l'évidence cognitive ou psychologique, en aidant le patient à marcher de façon autonome ;
abus à cause de l'ignorance par le corps médical des solutions proposées par les professionnels de la psychologie et du manque de coordination entre ces différents métiers.
C'est la raison pour laquelle Unairneuf.org s'associe à l'appel de 15 psychiatres renommés contre l'abus d'antidépresseurs. Signez la pétition du magazine Psychologies contre les abus de médication.
Suite à des réactions à notre article intitulé Église de Tabacologie du 9 août dernier, qu'il nous soit permis d'affirmer qu’il ne manque pas de personnes dévouées en France pour aider les fumeurs. Mais les bonnes intentions ne suffisent pas : il serait souhaitable que l'enseignement académique de la tabacologie soit plus proche de la dure réalité du terrain, de ces hommes et ces femmes qui souffrent de ne pas arriver à se libérer de leur dépendance.
« Alors que je participais à une conférence médicale sur le thème des addictions, j'ai demandé à l'intervenant si le sevrage tabagique pouvait induire des désordres sur la santé. Cet éminent tabacologue m'affirma que non ! »
Ce sont les mots d'introduction du livre que Jacques Pieri décide alors d’écrire, outré par tant d'ignorance officielle et fort de son expérience de médecin généraliste parisien qui l'assurait du contraire. Ainsi Arrêt du tabac, attention aux dangers ! est paru en février 2008.
Se pourrait-il qu'il s'agisse du même 'éminent' pneumologue que l'on entend régulièrement dans les média affirmer - voix chuintante et tout sourire - que le tabac tue un fumeur sur deux et que TOUT vaut mieux que continuer à fumer ? Nous en avons déjà parlé dans Unairneuf.org alors...
Il est à craindre que certains professeurs de médecine spécialistes d'organes (coeur, poumons, etc.) enseignant en tabacologie aient plus acquis leur savoir en compagnie des responsables de laboratoires pharmaceutiques qu'humblement auprès de fumeurs et de fumeuses en chair et en os. Si cet éminent tabacologue avait un minimum de pratique clinique, j'entends par là s'il avait à son actif des centaines de fumeurs qui ont arrêté grâce à son action, alors il n’aurait pas proféré une telle ânerie. Car cesser de fumer, nous l'avons vu notamment avec Champix, présente parfois des risques…
La médecine cautionne la génération de nouveaux parias dans la société moderne... Jacques Pieri raconte avec beaucoup d'humilité les dégâts entrainés dans sa clientèle par la politique de culpabilisation et de marginalisation des fumeurs qui s'intoxiquent sérieusement sur les trottoirs depuis la prohibition dans les bureaux et les cafés. Pas sûr que la santé publique soit gagnante si cela ne permet pas de réduire la proportion de fumeurs ou la durée du tabagisme, ce qui reste à démontrer.
Nous vous invitons à acheter et lire ce bilan de plus de 20 ans de pratique. Il est conseillé à tout fumeur victime d'effets secondaires du sevrage désagréables ou déstabilisants, qu'une cigarette a instantanément fait cesser : cela vous aidera en vue de votre prochaine tentative. Cela vous incitera à solliciter si besoin l'aide d'un professionnel de santé compétent, la médecine ne pouvant « se cantonner à la seule lecture ou à l'apprentissage des manuels de médecine » comme croit nécessaire de le rappeler Dr Jacques Pieri (p. 62).
Ce petit livre de 140 pages se lit rapidement et réussit le miracle de dire les choses sans mensonge, sans faire peur et même en nous rassurant, avec un bon sens issu du terrain : il vaut mieux que toutes ces études pharmaceutiques contrôlées, randomisées, en double aveugle, etc. qui font office de catéchisme à nos tabacologues auto-proclamés de centres hospitaliers. Pour favoriser les intérêts des sponsors - firmes pharmaceutiques en règle générale - les personnes 'à risque' en sont écartées : les résultats statistiques ne sont pas transposables à l'ensemble des fumeurs, dont vous peut-être.
Ainsi la science aboutit à des conclusions potentiellement dangereuses.
En dehors des ouvrages du Pr Robert Molimard au premier rang de notre bibliothèque, c'est un des rares ouvrages écrit par un médecin dont les conseils nous semblent pertinents pour l'arrêt du tabac. Bonne lecture !
Les pages d'actualité locale du quotidien régional La Dépêche.fr font état du manque de succès des cures thermales pour arrêter de fumer à Ax-les-Thermes et Digne-les-Bains : un seul client durant toute la période estivale pour son « Séjour oxygène ».
Proposer l'arrêt du tabagisme en centre thermal, une idée a priori intéressante, ne semble pas avoir rencontré son public. Sept jours à 650 € c'est peut-être dissuasif, reconnait La Dépêche.
On compte sur les vapeurs chaudes ainsi que sur les composantes minérales de l'eau pour nettoyer l'organisme. Au programme de la cure figurent également :
de l'aquagym,
de la gymnastique,
des bains massants,
des groupes de parole,
des conseils nutritionnels,
des modelages aux huiles essentielles,
des soins ORL pour dégager les voies respiratoires,
le tout sous contrôle médical pour soutenir la période de sevrage et la pérenniser, avec la participation de :
plusieurs médecins,
une diététicienne et
une psychologue.
Le séjour est « cautionné par des autorités médicales » précise le journal : une tabacologue toulousaine était venue en Ariège pour former les médecins locaux à la « problématique du traitement de l'addiction au tabac » [sic].
« Un affront ! » conclut l'article. Effrontées les fumeuses endurcies et sceptiques ? Soyons-le aussi en osant prédire que ce n'est pas demain la veille que cette fausse et septique problématique du traitement saura les convaincre. Quelles conclusions pratiques en tireriez-vous ?
Illustration : Piscine du harem (1878) - Jean-Léon Gérôme, Musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg ; L'eunuque noir apporte des narguilés !
Mais qu'est-ce qui se passe dans cette partie de la planète
? La Société Malgache de Lutte contre le Tabagisme (SMLT)
organise cinq jours de séminaire du 22 au 26 septembre à Antanimena. La société
compte changer de stratégie en ciblant le subconscient.
« C'est un séminaire axé sur la psychologie pratique »,
précise son responsable le Dr Andrianiaina Raharison. Cette manifestation
vise avant tout à porter assistance à ceux qui souhaitent volontairement en
finir avec le tabagisme, l’alcoolisme et la toxicomanie. Mais la compréhension
du mécanisme du subconscient aidera également les participants à mieux réussir
dans la vie quotidienne. « Pour être vraiment efficace, le processus de sevrage
devrait traiter en même temps les deux dépendances – physiologique et
psychologique – dont souffrent les accrocs à l’alcool et les fumeurs invétérés.
Généralement, le traitement physiologique à base de réflexologie ne dure que
quelques heures. Mais la rechute est vite arrivée si le patient n’est pas
accompagné d’une psychothérapie pour vaincre sa mauvaise habitude ancrée dans
sa tête et dans son subconscient », souligne ce médecin.
Puisse, en paraphrasant Edward Lorenz, un
battement d'aile de papillon dans l'océan indien se transformer en une tornade
sur la tabacologie officielle parisienne... Enfin ! Certains ont compris que la psychologie est plus
utile que la biologie : il n'est jamais trop tard pour reconnaître ses
errements.
« Les gens bien portants sont des malades qui s'ignorent » est une réplique de Knock ou le Triomphe de la médecine, pièce de théâtre de Jules Romains écrite en 1923 et jouée 1500 fois par Louis Jouvet.
Pour lancer son nouveau cabinet, le jeune Dr Knock instaure les consultations gratuites le lundi : sous peu toute la population se retrouve malade sous traitement, y compris le vieux médecin dont il a repris la clientèle. Le brave pharmacien Mousquet se frotte les mains. Triomphe de la médecine.
Ce classique du théâtre est maintenant joué en 'live' dans un 'remake' de classe mondiale : Dr Knock ou le triomphe de la pharmacie.
Ce n'est plus le médecin qui invente les maladies mais Big Pharma, cette puissante industrie de firmes multinationales aux chiffres d'affaires se comptant en milliards de dollars. Ainsi la version officielle du Viagra, la fameuse pilule bleue contribue à elle seule pour 1,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires ; Champix, du même fabriquant un petit milliard de $, etc.
Publicité pour la consultation des prescripteurs
Les médicaments de prescription étant interdits de publicité, les firmes pharmaceutiques font la promotion... des médecins prescripteurs. Ainsi, pour favoriser les ventes de Champix, Pfizer fait paraître cette publicité que nous allons examiner :
Le regard qui balaye du vide en haut à gauche vers en bas à droite se fixe sur le logo Pfizer, bien visible sur une bulle blanche (inversion video du logo officiel).
Les couleurs des logos des associations partenaires ont été supprimées, car cela gâchait le message. La FF Cardiologie en rouge, cela aurait été trop voyant. C’est un fantôme de FFC qui est mis à profit ici. Idem pour la SFT.
C'est sans doute pour simplifier le message que l’on a dégradé un code graphique, pour satisfaire le sponsor, qui profite d’une caution de légitimité. Toucher au code, c’est briser la communication : le sponsor a dû être convaincant. Noter que la FFP et le Comité contre les maladies respiratoires ont déjà adopté la 'bonne couleur' dans leur communication...
Intéressante aussi la couleur bleue du cartouche, celle du logotype de Pfizer : je serais prêt à parier que c’est le Pantone officiel qui a été retenu. On est dans le même registre que le couplage du rouge Marlboro avec le rouge italien de Ferrari (ou le bleu français des Ligier/Gitanes) : la seule couleur, le code graphique, évoque inconsciemment le financeur [1]. L’association voulue c’est : médecin <== Pfizer.
Sur le fond, cette publicité va accroître la défiance dans la médecine. Plus la médecine est ‘vendue’, promue, plus cela signifie qu’elle a besoin de promotion, qu’elle ne remplit plus sa mission. Elle ne remplit plus son rôle quand son coût devient de plus en plus prohibitif pour la majorité des français qui vivent avec 2500 € par mois (nous parlons de familles). Bon, à 180 € pour un mois de traitement, la cible de Champix ce sont des gens plus fortunés. Mais quand même une médecine qui aurait besoin de promotion pour qu’on y ait recours fait douter de son ‘efficacité’.
Une solution à l'efficacité limitée
Cette médecine-là en outre est médiocre. Ainsi la dernière méta-analyse publiée le 15 juillet 2008 dans le journal de la Canadian Medical Association (CMAJ) conclut :
« Malgré l'efficacité de ces pharmacothérapies, le nombre de patients qui s'abstenaient de fumer au suivi était faible. Notre étude montre que pour la plupart des patients des essais contrôlés randomisés ayant bénéficié du produit pharmacologiquement actif, la prévalence ponctuelle de l'abstinence à 12 mois est bien inférieure à 30 %. Avec l'abstinence continue comme critère, le taux d'abstinence était encore plus faible. En conséquence, de nouvelles recherches sur le sevrage tabagique et le développement de pharmacothérapies plus efficaces sont nécessaires. » [2]
Quand Pfizer promeut des solutions efficaces (le mot 'efficace' est répété !), ceci n'est pas fondé sur l’état actuel des connaissances scientifiques. D’ailleurs les médecins à qui il vous est recommandé de vous adresser sont sceptiques eux-aussi, comme une étude (de Pfizer) en France l’a mis en évidence. Les médecins français sont même parmi les plus sceptiques en Europe… Ils ne croient pas à ces bobards : ce sont bien les fumeurs qui sont visés par cette affiche. Ce sont eux qu'il s'agit de convaincre, pour qu’ils sollicitent une prescription de traitement : voir le planant spot TV de promotion du site Prevention-tabac, avec les logos de nos partenaires cette fois-ci en couleur originale [3].
La vente de Chantix° (la marque commerciale de la varénicline aux USA) a baissé de 35 % au second trimestre 2008 comparé à la même période de 2007, un an après son introduction en fanfare. Il faut faire vite pour rentabiliser les investissements, Champix plafonne déjà avons-nous écrit ailleurs. L’opinion publique française pourrait être en train d’ouvrir les yeux suite aux mises en garde récentes sur le produit. L’ampleur de la couverture de presse pour la mise sur le marché permet de le penser : le temps presse (et les actionnaires sont insatiables).
Tricher avec la loi
Le mécanisme est la prise en tenaille des fumeurs : comme il n'est pas possible de faire de la publicité directement, on fait
d'une part la promotion de la consultation médicale et
d'autre part la promotion des médicaments auprès des médecins avec une armada de charmantes visiteuses et de visiteurs commerciaux ;
tout ceci sous le beau motif de la santé de tous.
Or le médicament de prescription pour l'aide au sevrage tabagique commercialisé par Pfizer réalise 95% des ventes. Son concurrent Zyban° de GlaxoSmthKline (GSK), maintenant génériqué, est devenu marginal en volume. Cela vous ne le savez pas (chiffres OFDT juin 2008).
GSK, l'autre acteur majeur sur ce marché, n'a d'ailleurs pas tardé à réagir. Ceci a suivi la parution d'une étude comparative - financée par Pfizer pourtant - montrant que les palliatifs nicotiniques de GSK parvenaient au même résultat statistique que l'onéreux et dangereux Champix [4] :
« Les résultats d'une étude comparative ne révèlent aucune différence importante entre le timbre NiQuitin° et Champix° (tartrate de varénicline) dans les taux d'abandon à long terme. » [5]
« La nicotine thérapeutique est largement disponible aux fumeurs sans qu'ils aient besoin d'une ordonnance ou d'une visite chez le médecin. » ajoute GSK. Et toc :
S'il vous restait un doute sur la prise de contrôle de la médecine par l'industrie des médicaments, voici la publicité qu'un groupe de médecins généralistes résistants, perdus dans l'Île de la Réunion, font paraître lundi 8 septembre 2008 dans le journal Le Monde à l'occasion des entretiens de Bichat.
Il s'agit de rétablir quelques vérités médicales pour faire obstacle au marketing débridé de nos inventeurs de maladies et autres promoteurs de diagnostic afin de se constituer une source de prospects futurs.
La santé est devenue un business. L'action de ces médecins courageux (et persévérants) montre que tout espoir dans la médecine n'est pas perdu.
2 - Eisenberg et al. CMAJ 2008, 179 (2): 135; Pharmacotherapies for smoking cessation: a meta-analysis of randomized controlled trials ; Résumé en français
Les incitations directes de cessation du tabagisme auprès des jeunes fumeurs n'ont pas pas donné de grands résultats jusqu'à présent. La France est aussi l'un des moutons noirs du pétard en Europe. Bien qu'un des pays les plus répressifs de l'Union, elle est un de ceux où l'on fume le plus !
Les chiffres sont sans appel : 22% des jeunes Français –record européen– auraient consommé du cannabis au cours du dernier mois contre 1% en Suède. Au total, "la France figure parmi les pays les plus consommateurs en Europe tant chez les jeunes adultes que les adolescents", conclut le rapport "Cannabis, données essentielles" publié mardi par l'Office français des drogues et toxicomanies (OFDT) et qui dresse un bilan très complet du phénomène en France.
Dans les années 1980, le Dr John Marks, pionnier britannique des programmes de distribution d'héroïne et de cocaïne expliquait :
"La dépendance se structure sur un cycle d'une durée moyenne de dix ans. Puisque les toxicomanes se défont de leur toxicomanie en dépit des docteurs et des policiers et non grâce à eux, la meilleure intervention possible consiste à les maintenir en bonne santé, non délinquants et vivants, jusqu'à ce qu'ils s'en défassent au terme de ce cycle. Ce qui ne veut pas dire que pendant les dix années de maintenance il faille renoncer à persuader les patients de laisser tomber leur usage de drogues."
Il semble que la durée du tabagisme soit plus variable : le désir d'arrêter la cigarette vient assez tôt. Les inconvénients dépassent vite les bénéfices, qui sont réduits en termes de plaisir apporté. Mais l'on peut méditer sur cette approche consistant à accorder un temps de maturation afin que les fumeurs se sentent LIBRES de leur décision éventuelle de cesser de fumer.
De très médiatiques pneumologues affirment à tout va que le narguilé est dangereux,
qu’il dégage du monoxyde de carbone (ce qui est vrai), patin couffin... Est-il
plus ou moins dangereux que la cigarette ? Le narguilé peut-il être un
substitut à la cigarette ?
Certains utilisent le narguilé en alternative à la
cigarette. Malheureusement dans une logique de sevrage ce serait comme adopter
les cigarettes dites ‘légères’ : une illusion.
Je dinais l’autre soir avec mon fils au restaurant de la
Grande Mosquée de Paris: agréable patio en été. Le salon de thé attenant
propose des narguilés.
Recommandations sur le traitement de la dépendance tabagique basées sur les preuves scientifiques (extrait) OMS, juin 2001 (pdf)
« La dépendance tabagique est reconnue comme une maladie, tant dans la classification internationale des maladies de l'OMS (ICD-10) que dans l'American Psychiatric Association's Diagnostic and Statistical Manual (DSM-IV)."
« La dépendance tabagique est une maladie chronique récurrente et même dans la population générale de fumeurs essayant d'arrêter le taux de rechute est élevé.
« A l'heure actuelle [2001], les principaux traitements de la dépendance tabagique sont les substituts nicotiniques et le bupropion. Il y a six substituts nicotiniques différents :
le patch (timbre),
la gomme,
le spray nasal (nébuliseur),
l'inhaleur,
le comprimé sublingual et
le lozenge (pastille).
Les fumeurs fumant 10 cigarettes par jour ou plus, désirant s'arrêter de fumer devraient être encouragés à utiliser la substitution nicotinique ou le bupropion pour l'aide à l'arrêt. »
- - -
Pour ceux qui douteraient que les fumeurs sont des 'malades', en voici la preuve artistique : un extrait de la pièce écrite par Jules Romains en 1922 et ici jouée par Louis Jouvet, qui fut diplômé pharmacien en 1912 et la joua 1500 fois, dont une au cinéma en 1933 (disponible en DVD).
Knock et la médecine moderne
Note : Le marché des aides au sevrage tabagique dans les sept principaux pays développés est estimé à 4,6 milliards de dollars par an à l'horizon 2016 (source Pharmaceutical Business Review).
Les contestations de l’utilité des palliatifs nicotiniques* pour la cessation du tabagisme sont anciennes. Elles ont pris une nouvelle amplitude avec de nouvelles études conduites sur le terrain.
Celle dirigée par John Pierce, professeur de médecine à l’Université de Californie à San Diego, a été publiée dans le JAMA (Journal of the American Medical Association ) en 2002.
Elle met en évidence le gouffre séparant les essais cliniques réalisés sur des populations sélectionnées et la réalité sur le terrain. Une augmentation de l’accès aux traitements pharmacologiques (suite à leur commercialisation sans prescription médicale en Californie à compter de 1996) n’est pas « associée à un accroissement de la cessation du tabagisme dans la population » écrit-il.
Une autre étude, réalisée sous la direction de Anne Hartman du très institutionnel National Cancer Institute (NCI, Maryland, USA), a été présentée en juillet 2006 à la Conférence Mondiale sur le Tabac (WCTOH) le 14 juillet 2006. Concernant 8200 fumeurs réguliers depuis plus d'un an, âgés de 25 ans et plus et dont la tentative d'arrêt date de moins d'un an, elle montre l’inefficacité des palliatifs nicotiniques si l’on considère la cessation du tabagisme à 9 mois dans la vie réelle :
Ce qui peut être vrai lors d’études scientifiques n’est pas confirmé dans la réalité sur le terrain ! Il n'est pas exact que les aides médicamenteuses 'doublent les chances de succès' : elles peuvent doubler la probabilité d'arrêt par rapport à une substance médicamenteuse de référence sans action pharmacologique nommé 'placebo' (mie de pain par ex.). Dans la vie réelle, peu de fumeurs prendraient de la mie de pain pour les aider à cesser leur tabagisme... De plus, ce résultat dépend de l'horizon de temps retenu : plus le bilan est tardif, moins la différence est significative.
Voila la courbe de rechute avec patch et sans médication (en anglais, crédit John Polito) :
La probabilité de l’abstinence décroit avec le temps (en %, sur 8200 répondants) ; au-delà de six mois, l’arrêt du tabagisme est MAJORÉ en l’absence de palliatif nicotinique (NRT) :
% d'abstinents à compter de l'arrêt
à 3 mois+
à 6 mois+
à 9 mois+
Avec 1 NRT
28
16
14
Plus de 1 NRT utilisé
21
12
12
Sans palliatif nicotinique
25
17
16
Si les palliatifs nicotiniques (NRT) facilitent le sevrage, ils ne contribuent pas à l’abstinence durable.
L’usage concomitant de plusieurs palliatifs de nicotine n’augmente pas les chances de succès, au contraire.
L'usage de ‘traitements de substitution nicotinique’ peut être donc corrélé statistiquement avec la rechute.
Ceci s’explique aisément : les personnes ressentant le besoin d’une aide au sevrage sont celles qui anticipent être trop fragiles pour en supporter les effets somatiques et/ou psychiques.
La conclusion que nous en tirons est la suivante : les aides médicamenteuses ne présentent un intérêt que dans le cas de comorbidité avérée (antécédents anxiodépressifs, diabète, etc…), auquel cas un suivi médical est indispensable. Contrairement aux discours officiels des leaders d'opinion du système de soins, ils ne facilitent pas la cessation durable du comportement tabagique à la grande majorité des fumeurs en bonne santé.
* Nous nommons ‘palliatif nicotinique’ ce qu’il a été d’usage jusqu’à présent d’appeler ‘traitement nicotinique de substitution’ (TNS). En l’occurrence il s’agit de nicotine présentée sous une autre forme, pas une 'substitution' de la nicotine (fonction que pourrait remplir la varénicline par ex.). Le terme palliatif correspond à son utilité : procurer une abstinence temporaire ou un confort durant la période de sevrage, sans que ceci se traduise par une amélioration de l’abstinence durable comme le montre l’étude du NCI.
[Article publié sur UnAirNeuf.org le 9 avril 2007]
Peut-être que notre Casanova fumeur se pose sérieusement la
question, dont la réponse vaudra aussi pour les femmes je le crains. Non, faire
l'amour ne conduit a priori pas à l'abstinence tabagique. Pire, le sexe
pratiqué de façon intensive peut devenir, comme tout comportement, addictif,
obsessionnel si ce n'est compulsif.
« Hier, j'ai pris la
queue du docteur, c'était pénible parce qu'il y avait 5 personnes devant. »
Et cette autre patiente :
« Je suis très contente de lui, dès que
j'arrive, il me prend tout de suite. »
p.s. Ces blagues de carabin donnent un peu d'air à ... Unairneuf.org, un peu lourdaud parfois non ? Pardon. Les billets à vocation humoristique sont regroupés dans la catégorie Pour Rire.
Voici la première étude sérieuse et complète sur la
cigarette électronique et la santé. Cette étude néo-zélandaise (et en anglais) a été financée par la marque Ruyan.
Les résultats laissent entendre que la
e-cigarette peut être envisagée pour la réduction des méfaits du tabagisme. D'autres études sont en cours, en particulier pour évaluer dans quelle mesure ce dispositif peut être une aide à l'arrêt.
Cela devait forcément arriver : la première procédure contre Pfizer suite au suicide d'un fumeur sous traitement à la varénicline a été déposée aux USA le 8 juillet dernier.
Dans son accusation, qui a été déposée devant la cour fédérale d'Indianapolis, Linda Collins (la veuve plaignante) affirme que Pfizer :
n'a pas suffisamment étudié la spécialité Chantix/Champix avant de proposer sa mise sur le marché ;
a retardé la publication d'études comprenant des informations sur les risques de Chantix ;
a tardé à mettre à jour la notice de Chantix, et
a contesté que Chantix puisse être responsable du suicide, en suggérant qu'un tel comportement peut être une conséquence du sevrage du tabagisme.
Un représentant du leader mondial de la pharmacie a répondu que Pfizer avait agi correctement et avec responsabilité. Affaire à suivre sur unairneuf.org (et profitez-en pour vous abonner)...
Plus des deux tiers des fumeurs souhaitent s'arrêter dans l’année.
Ce qui fait 10 millions de clients potentiels pour les prestataires commerciaux
de divers produits et aides pour la cessation du tabagisme. Selon le
Journal du Net > Economie en janvier dernier voici la liste de ceux qui profitent de ce
business : 10 produits pour arrêter de fumer (sic).
Financée par les laboratoires pharmaceutiques, la Tabacologie devient une Église, une église au caractère sectaire.
L'Office de Prévention du Tabagisme (OFT) promeut les palliatifs nicotiniques quand différentes études contestent leur utilité à terme (ils donnent certes l'illusion d'être utiles à brève échéance). On y clame une réduction des hospitalisations pour crise cardiaque suite au ban du tabagisme dans les lieux publics, alors qu' il s'agit de chiffres manipulés, soit sur un petit nombre d'hôpitaux choisis pour la démonstration, soit d'une période de temps choisie et non d'une durée statistique représentative. "Junk science" disent les anglo-saxons, patascience écrivons nous.
Considérer que la dimension psychologique de la dépendance au tabagisme est prédominante, ce ne serait pas sorcier ! Peu importe la vérité des faits, l'important est de poursuivre un combat qui s'apparente à l'inquisition par tous les moyens, fussent-ils mensongers. Une évaluation indépendante sérieuse des remèdes non médicamenteux pour l'arrêt du tabac mettrait à mal le catéchisme de l'Église de Tabacologie, alors dans un déni de la réalité :
elle ignore les faits qui remettent en cause ses pratiques ;
nie la réalité de ces faits ;
sait qu’il existe des faits, mais refuse de les prendre en compte ;
déforme les faits pour qu’ils ne la dérange pas ;
considère que ces faits ne la concerne pas.
p.s. Pardon à l'inventeur du néologisme " Tabacologie ", le Professeur Molimard. Il sera choqué que j'associe la discipline qu'il a fondée à des pratiques sectaires et non scientifiques. On peut en débattre...
Si les gommes à la nicotine, les patchs, l’hypnose ou le chou camerounais n’ont pas marché, persévérez dans l'exotisme tant que l'on est en période de vacances. Chinavasion Wholesale Electronics vous propose de vous désaccoutumer du tabagisme avec un gadget anti-tabac vendu sur son site.
Le kit e-cigarette est vendu à l'unité pour 16.89 €, moins d'un dixième du prix de son équivalent à la concurrence dont nous vous parlions en mai 2007 Inhaleur Ruyan Made in China (Ruyan est devenu E-Cigarette-Mart.com depuis lors). Voila qui devient raisonnable…
Chinavasion affirme que la e-cigarette aide les fumeurs à cesser de fumer. La cartouche de l'atomiseur contient de la « nicotine liquide de haute pureté, sur la base des recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) relatives aux produits de substitution nicotinique. »
Le site précise cependant en note :
« Dans certains pays, ce produit peut être considéré comme un produit médical par les douanes. Avant de l'acheter veuillez s’il vous plaît vérifier vos lois locales et les restrictions à l'importation pour ce type de dispositif. »
Or l'Agence du médicament (AFSSAPS) veille ! Étant pour l'essentiel financée par des laboratoires pharmaceutiques, il serait sage afin d'éviter tout impair d'informer Nicolas Sarkozy et Roselyne Bachelot en visite à Pékin ce jour au cas où l'homologation de ce dispositif médical chinois serait abordée par leurs interlocuteurs.
Au titre de l'indéfectible amitié franco-chinoise, il serait alors raisonnable d'espérer pour Chinavasion que la vision géopolitique prévale contre les mesquines considérations intéressées des industriels français en voie d’interdire cette - efficace - classe de produits.
Sous la plume de Marcelle B. Tchakoumi (stagiaire), le quotidien Mutations de Yaoundé publie hier 6 août 2008 un article présentant une nouvelle méthode pour cesser de fumer :
Pour Claude Lienou, un jardinier basé à Nkongsamba, le climat des vacances scolaires n'est pas favorable au développement de la plante. Bon, il faudra attendre la rentrée pour faire une tentative d'arrêt du tabac dis-donc. En attendant, profitons de nos vacances !
Lors d'un arrêt du tabac conduit
correctement, la prise de poids reste minime et dans un cas sur quatre il n'y
en a pas. Les avantages à redevenir non fumeur l'emportent largement sur ces minimes
inconvénients. Avec notre approche psychocognitive, sur les trois quarts
des participants et participantes ayant mesuré (ou estimé) un gain de poids
entre le jour d'arrêt et neuf semaines après celui-ci, la prise de
poids médiane est de 2,4 kg. Le gain est stabilisé passés les
trois premiers mois sans nicotine.