Selon le Pr C. Lüscher et le Dr D. Zullino, le développement d’addictions correspondrait à un dérèglement des mécanismes d’apprentissage.
Tout effort d’apprentissage, dans quelque domaine qu’il soit, est motivé par l’attente d’une récompense. Il arrive que le plaisir de cette récompense s’atrophie et que l'action associée devienne le phénomène central qui occulte la finalité même d’apprentissage. En situation d’addiction, la fin ne justifierait plus les moyens et les moyens deviendraient la fin. Ainsi le jeune s'intitie au tabagisme par modelage social et devient très rapidement dépendant.
C'est le thème d'une conférence organisée ce jeudi 18 septembre à la Faculté de Médecine de Genève :
Le côté obscur de l'apprentissage
Mécanique et clinique d'une maladie du cerveau
Saluons cette initiative. Une telle approche s'écarte de la biologie et nous rapproche des Sciences de l'Éducation, discipline qui s'avère potentiellement plus utile pour l'arrêt du tabac que les modèles neurobiologiques. Redevenir Non-fumeur, cela s'apprend en effet : nul ne peut le faire à votre place. Et une tablette, un patch ou un coup de spray de nicotine n'y contribuent pas vraiment, au contraire !
Les remèdes à l'arrêt du tabac sont d'abord dans la tête.
Illustration
Yves Rossy est un pilote suisse devenu 'accro' aux sensations du vol. La photo le montre en train de surfer le sommet du jet d'eau de Genève en août 1995. Arrivé au niveau du lac, il attrape un lien et se fait tracter jusqu'à la rive en ski nautique... Séquence adrénaline ! Les sensations fortes (plaisir associé) a pris le dessus sur le seul plaisir de l'exploit réalisé (la récompense), qui n'est finalement qu'un alibi. La limite ici entre le normal et le pathologique est subjective.
Édition 25/09/08
Yves Rossy tente demain la traversée de la Manche sur une aile à réaction
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