Des voix, des cris, s’élèvent pour dénoncer des dérives de la médecine.
Ces jours-ci ce sont les diagnostics du cancer de la prostate et le vaccin contre le papillomavirus qui sont sur le sellette, hier c'était la dépression, avant hier la ménopause et depuis 2 ans, les aides au sevrage tabagique :
- Des médecins financent de leur poche des contre-publicités dans les média pour dénoncer la logorrhée marketing de l’industrie pharmaceutique [1].
- Quand elles ne confortent pas les financeurs de l’industrie pharmaceutique, de nombreuses études cliniques sont bidonnées, biaisées, ou censurées.
La loi médicale dictée par les autorités de santé est conforme aux intérêts de chercheurs plus préoccupés par leur gloire hospitalo-universitaire et les médias que par soigner les malades. La recherche médicale est gangrénée par les financements de l’industrie pharmaceutique qui profite de la pingrerie d’un État démonétisé. Ces financements passent notamment par les comptes d’organisations de promotion médicale qualifiées de ‘sociétés savantes’ : par exemple la Société Française de Tabacologie ou l’Office Français de Prévention du Tabagisme (OFT) pour ce qui concerne notre sujet.
La médecine est en train de perdre sa crédibilité dans l’affaire. Les contestations fusent. Comme nous l’écrivions le 2 juin 2008, seul un américain sur trois fait encore confiance à son agence fédérale pour la santé, la FDA, soumise elle aussi à ces pressions inexorables de la logique économique du profit pour l’actionnaire.
La précipitation à lancer sur le marché - en procédure d’urgence - un produit comme la varénicline (marque Champix de Pfizer) est un exemple de compromission : il aurait sans doute été préférable de tester le traitement sur une population représentative de celle susceptible d’en bénéficier, sans écarter comme cela a été fait la plupart des personnes en réelle difficulté, qui ont été abusés et y ont parfois laissé leur vie [2]. Comme si le tabagisme était une épidémie mondiale nouvelle et foudroyante...
Depuis mi-2006, nous nous efforçons sur UnAirNeuf.org de démontrer que la corruption est à l’œuvre concernant les prétendues aides à l’arrêt du tabac, les aides médicamenteuses ‘au sevrage tabagique’. Ce sont possiblement des aides pour des médecins, chargés de prendre en charge des fumeurs aux pathologies lourdes : nous ne sommes pas qualifié pour en juger à leur place. Mais le dogme affirmant (en pratique) que les seules aides utilisables sont celles fabriquées par l’industrie pharmaceutique n'est pas confirmé dans les faits, alors que des recommandations d’experts qui le confortent s’imposent toujours en France actuellement.
Les fumeurs en font les frais : avec l'alibi d'une exigence scientifique voilant pudiquement les faits cliniques de terrain, l’existence de remèdes plus accessibles ou efficaces que la prise en charge médicale leur reste cachée. Cette prise en charge médicale dépasse rarement une chance sur trois d’arrêt confirmé à un an dans les centres spécialisés français, qui par ailleurs sont en peine d'accueillir plus de 5 000 fumeurs par an [3]. La plupart des fumeurs en font aussi les frais à chaque passage à la pharmacie.
Comment pourrions-nous avoir été abusé depuis des lustres (les timbres transdermiques sont apparus commercialement en 1996) ? Comment une telle mystification serait-elle possible, mystification des pauvres fumeurs bien en peine pour décrocher du tabac, désinformation de l’OMS, désinformation de nos administrations en charge de la santé, désinformation des praticiens, etc. ? Nous nous efforcerons de montrer comment cela a été rendu possible : il y a collusion d'intérêts.
En guise d’amuse-gueule, nous vous proposons de prendre connaissance d’un article publié par Docteur Dominique Dupagne sur le site Atoute.org qu’il publie. Intitulé Comment les conflits d’intérêts ont tué la médecine, cet article passionnant décrit des raisons de la perte de confiance actuelle dans un nombre croissant de spécialités médicales. Le trouble se traduit par une auto-médication croissante et la publication de magazines et de reportages critiques aboutissant à des alternatives non recommandées par la médecine… et pour cette raison de plus en plus utilisées ! C’est grave ; grave comme la procédure gagnée par Dr Dupagne contre son Conseil de l’Ordre, dont il détaille les attendus ci-après [4, 5]. La désinformation avérée pour les traitements hormonaux ‘de substitution’ pour la ménopause pourrait être transposée à certains ‘notables du tabagisme’.
Références
1 – Formindep Lutte contre la désinformation médicale : Les généralistes de l’URML de la Réunion persistent et signent et notre billet du 25 août dernier Knock ou le triomphe de la Pharmacie : parlez-en à votre médecin
2 – unairneuf.org Lorsque arrêter de fumer peut conduire au suicide
3 – Estimation suite à des communications orales à l’auteur. Si vous avez connaissance d’une évaluation à un an centre par centre, merci de bien vouloir nous le signaler ; il ne semble pas qu’un tel suivi ait jamais été réalisé en France, ou alors l’information est jugée confidentielle. La base nationale informatisée des quelques 400 consultations de tabacologie françaises recense 14 574 fumeurs enregistrés entre 2001 et 2003. Source : Le Faou A.L. Quels patients doit-on adresser à l’hôpital pour la prise en charge de leur tabagisme ? Revue du Praticien 2008;58:245-251.
4 - Rapport de recherche de la MiRe DREES (Mission Recherche du Ministère de la Santé),
Les « notables de la ménopause » face aux risques du Traitement Hormonal Substitutif (pdf)
5 – Atoute.org Comment les conflits d’intérêts ont tué la médecine
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