Dans un communiqué de ce jour [1], l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) protège l'intérêt de ceux qui la financent, par différents moyens. Nous avons certes trouvée un peu provocatrice effectivement l'affirmation que la nicotine contenue dans les cartouches de e-cigarette était "conforme aux recommandations de l'OMS" (WHO en anglais).
Le message sous-jacent était :
" Nous aussi (les chinois) on a le droit de commercialiser la nicotine, comme l'industrie pharmaceutique. "
L'objectif est de contester le cartel des firmes de médicaments, pour qui :
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La nicotine est un médicament (alors qu'elle est naturellement un insecticide puissant),
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Délivrer de la nicotine au fumeur lui permet de se délivrer de la dépendance à la nicotine, ce qui est fort de Roquefort !
Bref, la cigarette électronique est tout à fait similaire aux inhaleurs vendus en pharmacie et 'garantis' aider à l'arrêt du tabac. Il ne lui manque que le label 'médicament', que bien entendu elle n'obtiendra jamais.
Le cartel de l'industrie pharmaceutique - la première source de corruption mondiale - et celui des très rentables dérivés nicotiniques [2] sont évidemment à l'œuvre à Genève et ailleurs. Non, délivrer de la nicotine n'aide pas plus le fumeur que le serait de perfuser de l'alcool en goutte à goutte à une alcoolique pour le délivrer de son abus chronique d'alcool.
Le directeur de la campagne anti-tabac de l'OMS, Douglas Bettcher, n'a absolument aucune preuve de ce qu'il dénonce :
« Il est 100 % faux de prétendre que la cigarette électronique est une thérapie pour arrêter de fumer »
pour la simple raison qu'aucune étude ne le montrant ou l'invalidant a été faite. Cette affirmation est infondée, ce qui est gênant venant d'un organisme aussi influent que l'OMS.
L'absence de preuve de ce qu'il affirme ne saurait toutefois être une preuve que la e-cigarette n'a pas d'utilité en vue de l'arrêt, dans une logique de réduction progressive.
Cette logique a été approuvée par les institutions autorisant la mise sur le marché de palliatifs nicotiniques... Il conviendrait de conduire - et financer - des études sur des publics représentatifs, c'est à dire des fumeurs jeunes et en bonne santé. Idem pour l'innocuité du produit, et de ses différentes variantes.
Même si ce produit se révélait nocif, la nicotine l'est aussi : il faudra analyser en détail le rapport risque/bénéfice, et c'est ça qui compte. Non pas le bénéfice des industriels, mais celui du fumeur en termes de mobidité-mortalité. Pour de nombreuses personnes ce palliatif au tabagisme présente des avantages. Et dans une logique de réduction de leur risque pour la santé, cela a un intérêt.
Mais cette logique de réduction du risque n'est pas la politique actuelle de l'OMS, qui prône la prohibition totale. Il s'agit d'une décision politique qui peut être contestée en termes de santé publique, notamment pour les nombreux usagers pour lesquels la médecine reste impuissante. Il ne nous parait pas moral de négliger les 10% de fumeurs irréductibles sans leur autoriser un palliatif à fumer.
Références
- L'OMS part en guerre contre la "cigarette électronique, via AFP - 19/09/2008
- La nicotine purifiée de grade pharmaceutique est un produit relativement bon marché :
~ 200 € le litre, soit environ 0,02 centimes pour 10 mg
[Mise à jour 01.12.2014]
Le rapport de l’OMS sur la réglementation des cigarettes électroniques et des produits apparentés publié le 26 août 2014 conclut que les données sont actuellement insuffisantes pour pouvoir dire si les cigarettes électroniques aident ou non les fumeurs à arrêter de fumer. Par conséquent, l’OMS recommande pour le moment d’inciter tout d’abord les fumeurs à renoncer au tabac et à se libérer de la dépendance nicotinique en ayant recours à une panoplie de traitements déjà approuvés.
Le journaliste et ardent militant anti-tabac Jean-Yves Nau y répondait le même jour sur son blog : L’OMS part en guerre contre la cigarette électronique. Volée de bois vert en retour, et l'association d'utilisateurs AIDUCE le lendemain. Au risque d'y perdre toute légitimité internationale, l'OMS se révèle en effet le bras armé de l'industrie pharmaceutique, qui veut la peau de ce produit offensant la dictature médicale.
Plus grâve, un collectif d'experts compétents a publié dans la revue scientifique Addiction un réquisitoire contre les approximations fallacieuses et la malhonnêteté des rapporteurs de l'OMS dans un article sans appel : A critique of a World Health Organization-commissioned report and associated paper on electronic cigarettes. La guerre contre la cigarette électronique est loin d'être finie !
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