Le programme du congrès de tabacologie a été mis à jour le 25 septembre dernier.
Examinons si les précisions et modifications sont susceptibles de modifier nos recommandations datant du 15 septembre dans notre billet
La tabacologie sous influence de la pharmacie : un congrès tronqué.
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Saluons pour commencer une innovation majeure : l’apparition de séances de Communications Orales, permettant à 24 intervenants de terrain de faire part de leur expérience. Des résultats concrets, des pistes de perfectionnement des pratiques, etc.: ces quatre séances en parallèle pourraient être du plus haut intérêt pour la pratique tabacologique.
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Le nombre de symposiums commerciaux des laboratoires a été réduit de 4 à 2 (Pierre Fabre et Pfizer) : nous ne nous en plaindrons pas. Ceci risque toutefois de plomber la rentabilité d’un congrès prétendant à la classe internationale.
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L'atelier concernant l'impact de l'exercice physique durant le sevrage, approche non médicale à l'efficacité reconnue pourtant, a été remplacé par un atelier sur “La mesure du CO sous tous ses aspects” (sic). Certainement que savoir manipuler un testeur de CO, préciser au fumeur comment souffler longuement dans l'instrument doit être important. Peut-être que les fabricants annonceront-ils des nouveautése ? Ou plus simplement, ce congrès ne veut-il définitivement pas sortir du cadre strictement médicale ? C'est un mystère. Mais accordons à l'organisateur le droit de modifier quelque peu son programme, qui est ambitieux.
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L'atelier La pleine conscience : nouvelle prise en charge de l'arrêt, seule intervention basée spécifiquement sur les paradigmes psychologiques pour l'affranchissement de la dépendance tabagique a été supprimé. C'était la seule séance qui nous incitait précédemment à participer : voila qui confirme le bien fondé de nos recommandations passées !
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Le nombre d'intervenants s'est dans le même temps étoffé : il est passé de 48 à 60, soit 25 % d'augmentation. Cela permet de faire une petite place à quelques fidèles de la tabacologie française.
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La proportion de médecins ne s'en trouve pas changée : quand il y avait 4 non-médecins sur 48, il y a maintenant 5 non-médecins sur 60. Si nous comptons un (1) addictologue et trois psychiatres, nous ne trouvons toujours pas trace du moindre diplômé en Psychologie ou en Sciences Humaines. La discipline n'a pas voix au chapitre : à croire que la notion même de dépendance psychologique ne soit qu'une élucubration, que l'accompagnement du patient soit accessoire ou que la qualité de la relation liant le fumeur et le professionnel d'aide soit sans importance.
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Cette tabacologie-là est borgne, sans perspective :
Plaisir solitaire sans intérêt pour les fumeurs.
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