Faites-vous arrêter en voiture par la force publique (comme il est politiquement correct de dire) et l'on vous trouvera bien un lampion manquant ou une tache sur la plaque d'immatriculation pour vous coller un PV. De la même façon, par déformation professionnelle, un médecin voit un malade potentiel dans chaque personne qu'il croise. C'est humain.
Là où cela commence à dériver, c'est quand les experts chargés d'élaborer les fameux 'référentiels' de pratique voient un malade dans chaque fumeur et indiquent par exemple que la dépendance au tabagisme se traite normalement avec des médicaments. L'accompagnement et le suivi par le professionnel de santé vient 'en complément', pour augmenter les chances de succès après que l'on ait inutilement acheté des substituts en pharmacie qui nous renforcent dans l'idée que c'est difficile d'arrêter.
Ceci est amplifié par les constats que font les médecins des centres de tabacologie. Les personnes sollicitant leur aide sont copieusement malades. La base de données CDT (Centre de Tabacologie) qui centralise les rapports d'intervention permet quelques relevés statistiques. Ceux qui suivent ont été communiqués lors d'un atelier animé par G. Lagrue et J. Bouchez et financé par l'entreprise Pfizer.
Troubles psychiatriques présents ou passés des consultants en centre spécialisé :
antécédent d’état dépressif majeur 73 % état dépressif actuel 23 % troubles de l’humeur (dysthymie) 9 % troubles bipolaires 1 et 2 8,7 % phobie sociale 26 % agoraphobie 18 % stress post traumatique 12,8 % troubles dépressifs isolés 13 % troubles anxieux isolés 17 %
Vu ces chiffres, on peut comprendre que les fumeurs consultant ces services soient pris en charge médicalement !
Unairneuf.org s'adresse spécifiquement aux fumeurs en bonne santé et privilégie pour cette raison des conseils différents de ceux qui prennent en charge des fumeurs atteints de complications.
Nous laissons volontiers les fumeurs malades aux mains des professionnels normalement chargés de les soigner : mettons qu'il y en ait un million en France. Les quelques 10 millions de fumeurs réguliers français qui sont en peine de cesser de fumer sans être malades ont intérêt à préférer les approches ni médicales et ni médicamenteuses.
N'attendez-pas d'être malade pour cesser de fumer :
ça ne facilite en rien les choses !
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