Nous vous recommandons la lecture de cet article bien documenté et équilibré du magazine suisse romand Hebdo.ch sur la e-cigarette, le Snus° et des formes alternatives de consommation de tabac.
La
politique de prohibition totale du tabagisme a les faveurs des
autorités de santé. L'option d'une réduction du risque sanitaire avec
une consommation moins dangereuse est sacrifiée sur l'autel de l'arrêt
total, pour le monde entier. Malheureusement cet objectif est un voeu pieux, d'une part pour les jeunes avant que le tabagisme ait accompli ses premiers dégâts, et d'autre part pour le noyau dur des 'hard core smokers'
pour lesquels il n'existe pas de solution de remplacement au tabac, ou
du moins à la nicotine. L'exemple de la Californie montre qu'il ne
semble pas possible de descendre en dessous d'un seuil de 10 % de la population fumeuse...
[Suite...]
Une politique radicale, extrémiste, n'est pas celle pronée par unairneuf.org. La prohibition n'a jamais réussi nulle part. Et l'éducation à la vie sans tabac peut avantageusement se faire en sollicitant l'intelligence des fumeurs (à commencer par les jeunes) et leur capacité de compréhension des phénomènes de dépendance. Tout le monde en est capable avec des termes simples, même pour des cantonniers analphabètes issus de l'immigration (nous l'avons vérifié avec des compagnons chez Veolia et Vinci).
Cessons de mettre de la tension dans le corps social, notamment sur les classes défavorisées qui sont celles qui fument le plus : ceux qui en souffrent se mettent sur la défensive et ne font plus confiance aux spécialistes censés les conseiller et les aider. Le nombre ridicule d'appels de fumeurs à Tabac Info Service en est une preuve, la relative indifférence des médecins généralistes - que différentes études relèvent - en est une autre. Le lien de confiance est rompu.
Il est possible d'envisager, pour certains publics, des démarches de prévention respectueuses des fumeurs, sans ces slogans chargés de mépris, attentatoires à l'identité des fumeurs, harangués par des responsables de la Santé publique.
Toutes les formes de consommation de tabac n'induisent pas de dépendance, ou alors il faudrait considérer Nicolas Sarkozy comme un addict... Certains dénoncent - en négatif - la même attitude dogmatique dans la position de l'Église catholique romaine vis-à-vis de l'usage des préservatifs. Le dogme n'est pas réaliste.
Nous continuons à faire l'hypothèse que TOUS les fumeurs réguliers adultes souhaitent recouvrer le contrôle de leur consommation : les deux tiers le reconnaissent volontiers, le restant relevant du déni (souvent inconscient).
On leur propose d'inefficaces palliatifs pharmaceutiques avec la justification qu'une tentative suivie d'échec est porteuse de maturation vers le succès final. Il faudra qu'on nous explique pourquoi des consommations moins dangereuses de tabac ou de nicotine comme celles citées dans l'article d'Hebdo ne procureraient pas la même opportunité. Parce que les bénéfices vont dans les poches d'industriels organisés et puissants différents ?
Big Pharma a le$ même$ intérêt$ que Big Tobacco...
Référence
Tasha Rumley, La clope contre-attaque, Hebdo, 11/09/2008
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