Les substituts nicotiniques
Qu’ils se présentent sous forme de gommes, de patchs, de comprimés ou d’inhaleurs, les substituts nicotiniques sont susceptibles d’induire une maintenance à la dépendance nicotinique. La raison en est simple : en utilisant les substituts nicotiniques, le cerveau reçoit sa dose de nicotine. Or, peu importe la façon dont cette dose lui est acheminée : cigarette ou substitut, le cerveau s’en moque du moment qu’il est satisfait et qu’il ne reçoit aucun signal de manque.
Bien évidemment les notices expliquent cet état de fait, et c’est la raison pour laquelle on demande au futur non-fumeur de diminuer ses doses et de respecter un certain temps d’utilisation. En général six mois… Et c’est précisément là que les choses se compliquent, notamment pour les personnes dites « addict »…
En effet, si ces personnes gèrent mal la diminution de l’emploi du substitut à la moindre sensation de manque, elles vont soit replonger dans leur paquet, soit ne jamais se défaire des substituts. C’est alors que le transfert s’opère, le substitut devient le nouvel allié. Celui dont on ne peut se passer.
Or il est faux de croire que ces produits sont anodins pour la santé, surtout lorsque leur utilisation est prolongée, même s’il est vrai que côté poumon, respiration, etc., il y a un vrai bénéfice puisque les goudrons et autres produits toxiques ont disparu !
En ce qui concerne les gommes et les comprimés, des maux d’estomac, type gastrite, les allergies locales au niveau de la muqueuse buccale et un état nauséeux quasi permanent peuvent apparaître. Et ce n’est pas tout… Une usure des dents, un bris de bridge ou d’inlay sont également fréquents…
Lorsqu’il s’agit des patchs, il est possible d’assister à des allergies locales et à une activité onirique marquée par des cauchemars qui viennent troubler le sommeil. La fatigue qui s’ensuit est alors responsable d’une moindre rentabilité au travail, d’un caractère plus irritable, etc. Je conseille donc à ceux qui ont fait le choix de ce type de « béquille » de ne pas mettre de patch la nuit.
Enfin pour ce qui est des inhaleurs, qui sont moins utilisés que les autres substituts, il me paraît important de rappeler qu’en plus d’abîmer les dents, car il n’est pas rare que le futur ex-fumeur les morde par nervosité, ils prolongent la dépendance, non seulement à la nicotine, mais aussi au geste…
Si l’utilisation de ces substituts peut être une aide, il ne faut pas perdre de vue qu’ils n’ont pas que des avantages… loin de là… Il est donc prudent de les utiliser sous surveillance médicale pour éviter de se faire piéger !
= O =
Source : Jacques Pieri, Arrêt du tabac : attention aux dangers ! pp. 122-125
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