Suite à la défection d’un intervenant (pour cause de décès), le coordinateur du Diplôme Inter-Universitaire de Tabacologie des Facultés de médecine parisiennes, le Pr Molimard, a pensé qu’il serait judicieux que les futurs tabacologues publics ou privés soient un minimum informés de la fameuse méthode Allen Carr. Nous la connaissons pour l’avoir pratiquée avec succès pendant quelque temps [1].
Ayant pris du recul par rapport à cette méthode et en ayant développé un processus prenant sa source dans d’autres modèles du changement (les Sciences de l’Éducation), nous avons accepté avec plaisir.
Résumé de notre intervention (cliquer pour afficher le diaporama) :
Si la présentation du phénomène Allen Carr a pu rester objective (factuelle), notre cœur a un peu trop parlé lors de la discussion sur les résultats (cf. références ci-après) : il est probable, comme nous l'a fait remarquer une infirmière de l’Hôpital Américain de Neuilly, que cela aura nui en final à la clarté de notre message. Notre propos est trop provocant. Mais pourquoi se taire au vu des résultats concrets et comparables ?
Certains étudiants tabacologues entendent… rester sourd à la critique des dogmes médicaux, surtout quand on leur a brillamment appris - l’heure d’avant - comment doser les produits pharmaceutiques indiqués pour les professionnels de santé en tant qu’aide au sevrage tabagique. Bref, une telle remise en cause est difficile à avaler pour la médecine et il lui faudra un peu de temps encore pour accepter d'autres paradigmes. Que dieu nous prête vie ! Et restons humble. Mais ferme.
Une discussion s'est engagée sur l’utilisation de l’hypnose pour l’aide à l’arrêt. Les livres d'Allen Carr sont répétitifs, à tel point que cela en lasse certains avant la fin : nous pensons que ces gens là ne sont inconsciemment pas prêts à lâcher leur copine cigarette. Ces livres ont un aspect hypnotique et l'on en profite mieux en les lisant rapidement.
Ce qui est pratiqué lors des séances Allen Carr n’est pas véritablement de l’hypnose non plus : on y récite un texte, toujours le même, à l’identique, sans changer une virgule, à tout un groupe. C’est plutôt l’étal mental des fumeurs qui viennent en conscience d’éteindre leur dernier mégôt qui fait la différence. Car on fume durant les séances Allen Carr, et cela aide de façon significative à respecter l’identité du fumeur. Cela lui permet de s’approprier progressivement l’idée que bientôt il en aura fini, une sorte d’ancrage inversé pour les connaisseurs de la PNL.
Une des causes de l’efficacité des propos d’Allen Carr est qu’il ‘parle fumeur’ : il sait ce que c’est, il a longtemps cherché la porte de sortie durant trente ans de tabagisme intensif. Les participants peuvent s’identifier à son expérience. Bien sûr il y a beaucoup d’astuces cachées dans ses livres et lors des sessions qui les mettent en scène. Ces astuces sont incompatibles avec l’usage des aides médicamenteuses et l’on peut, pour notre part, comprendre que ceux qui y trouvent un intérêt soient frustrés. Allen Carr nous a convaincu du bien fondé de s'abstenir d'un adjuvant pharmaceutique, quel qu'il soit : logiquement nous interdisons l’usage de ces gri-gris dans nos interventions avec les fumeurs et les résultats parlent d’eux même. Il n’y a pas photo [2].
Notes
- Allen Carr France indique - à titre indicatif - 50 à 70 % de réussites à trois mois de la date d'arrêt. C'est la barre pour être compétitif sur le secteur privé. Mais chacun est libre de choisir des solutions moins efficaces !
- 87 % de satisfaction (c'est-à-dire absence de demande de remboursement en cas d’insuccès, comme Allen Carr le pratique dans le monde entier). Ce chiffre n'est pas identique à celui des arrêts confirmés : d'une part il se limite à un délai de trois mois, d'autre part les fumeurs en échec n'ayant pas demandé le remboursement ne sont pas rares.
Lien d'intérêt
- L'éditeur de Unairneuf.org propose des prestations concurrentes Allen Carr France en entreprise
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.