La politique sanitaire concernant le tabagisme est dépendante de la manne des industries pharmaceutiques. Voici un échantillon des subventions et dons accordés par Pfizer à des associations savantes ou activistes anti-tabac aux USA durant le seul trimestre d’avril à juin 2009 [1].
Bénéficiaire Montant US$ Action On Smoking and Health 100 000 American Lung Association 1 550 000 American Academy Of Nurse Practitioners 246 735 American Legacy Foundation 260 500 American Thoracic Society, Inc 20 000 California Academy Of Family Physicians (& others) 2 039 953 (8 671 758 en 2008) Foundation For Care Management 175 000 American Academy Of Family Physicians 11 000 West Virginia University 101 634 Sous-total Q2 4 404 822 etc… Le total dépasse les 3 millions d'euros sur ce seul trimestre ; ce montant ne comprend pas le marketing ni les financements politiques ou d'autres groupes d’influence en lien avec le tabagisme. Pfizer est la plus importante firme pharmaceutique, elle réalise près de un milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel avec le seul Champix (Chantix°). Et il y a aussi GSK (GlaxoSmithKline), Novartis, Johnson&Johnson (Nicorette), sans doute le plus généreux contributeur, etc.
Comment croire dans ces conditions que les recommandations et normes en matière d'arrêt du tabac puissent être indépendantes des intérêts financiers de Big Pharma qui finance études et campagnes de propagande communication ?
Pour l’industrie privée, la seule logique possible est celle du profit pour les actionnaires. Ces derniers ne comprendraient pas que les intérêts des patients soient prioritaires :
- L'industrie pharmaceutique ne vend pas des traitements de 'substitution' de la nicotine : elle vend de la nicotine.
- L'industrie pharmaceutique se démène pour obtenir un monopole légal de vente de nicotine sur le lucratif marché de ceux qui en sont dépendants.
- L'industrie pharmaceutique n'attend ni ne souhaite que les consommateurs cessent d'utiliser la nicotine. Elle cherche à prohiber, interdire ou dissuader - par la surtaxation - toutes les autres présentations de la nicotine de sorte que les consommateurs soient obligés d'acheter leurs produits et seulement les leurs [2].
Couper le robinet de ces flux de financements et autres subventions massives écroulerait la mystification des aides pharmaceutiques au sevrage tabagique. Beaucoup y perdraient leur emploi, grassement sponsorisé et intéressé. Les fumeurs y perdraient leurs illusions eux : leur santé aura tout à y gagner.
Références
US Medical, Scientific, Patient and Civic Organization Funding Report: Second Quarter 2009 A lire sur le même sujet La catégorie Dépendance de Big Pharma et récemment :
Pfizer, 13 août 2009
[bravo pour la transparence, qu'en est-il à l'International ?]
"Effectiveness of Nicotine Replacement Therapy Needs to Be Re-Examined"
- Les Médicamenteurs sur France 5 (pour les distraits et les absents)
- « Il faut obliger les laboratoires à rendre public ce qu'ils versent aux médecins »
- Obama : ''Je veux être sûr que ce soient les faits qui motivent les décisions scientifiques et non l'inverse''
- Vous n'achèterez plus des substituts à la nicotine sans savoir...
- Les médecins sont aussi dépendants de l'industrie pharmaceutique que le fumeur de sa cigarette
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