De 1961 à 1992, j'ai organisé la recherche pharmacologique d'un petit laboratoire pharmaceutique (Jacques Logeais) en tant que Conseiller scientifique. Cela m'a permis de suivre la "résistible ascension" du pouvoir des commerciaux dans une telle entreprise.
Leur vision à court terme et leur absence totale de réflexion éthique sur les besoins réels de la santé publique ont d'ailleurs abouti à la disparition de la firme. On retrouve ces travers à bien plus grande échelle dans le comportement des grands groupes.
Président de la Société de Tabacologie que j'ai fondée en 1983, j'ai sollicité et obtenu le soutien de laboratoires pharmaceutiques pour financer les bourses d'études accordées par la Société et organiser les "Journées de Tabacologie". Je n'ai retiré aucun avantage personnel de ces contacts.
Mon refus des propositions de "partenariat" qui m'étaient faites a peu à peu fait disparaître tous ces supports. En 2004, l'Assemblée Générale de l’association a désavoué mon comportement. Les tenants d'une politique d'allégeance aux grands groupes intéressés aux produits dits "de sevrage tabagique" ont pris en main la Société et immédiatement changé son nom en "Société Française de Tabacologie". Je ne suis pas resté membre de cette association, pour ne pas lui donner ma caution.
J'ai reçu entre 1988 et 1990, par l'intermédiaire de l'association Naturalia et Biologia une subvention de Philip Morris Europe pour maintenir l'activité de mon laboratoire. Elle m'a servi à payer ma technicienne. J'ai donné dans mon ouvrage La Fume les détails sur les circonstances ayant amené cette subvention. Je n'en ai retiré aucun avantage personnel.
En tant que coordinateur du Diplôme Inter-Universitaire de Tabacologie Paris 11-Paris 12, j'ai obtenu de GSK l'impression du polycopié distribué aux étudiants et de Novartis celle de l'affiche du programme du DIU durant quelques années. Depuis 2003, j'ai considéré qu'il s'agissait d'une erreur, et ces documents sont désormais imprimés par l'Université sur les droits d'enseignement.
J'ai gardé des contacts avec la Seita puis Altadis pour obtenir des informations, des dosages et des extraits de tabac pour mon laboratoire et celui du Dr de Beaurepaire à l'Hôpital Paul Guiraud à Villejuif, auquel j'apporte encore mon concours. Je ne tire aucun avantage personnel de ces contacts, de nature purement scientifique.
Je suis membre de la Ligue des Droits de l'Homme et membre du Conseil d'Administration du Formindep.
Robert MOLIMARD
Mise à jour le 1er janvier 2012 : ici (pdf)
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