Une nouvelle étude publiée dans la revue Annals of Pharmacotherapy [1] conclut que le médicament Champix (varénicline) est très probablement susceptible de causer des pensées et des actes d'agression et de violence.
Les auteurs ont analysés 26 signalements à la FDA (Food & Drug Administration, USA) imputables à la varénicline d'événements indésirables d'actes et de pensées d'agression et de violence envers des tiers répondant aux critères de l'OMS pour une association possible, probable ou certaine avec le traitement médical. Les cas de suicide sans violence à autrui n'ont pas été pris en compte.
Tous ces 26 cas faisaient état de pensées ou d'actes violents inexplicables et injustifiés envers les autres. Dans 24 de ces 26 cas, il n'y avait aucune indication d'antécédents de violence. Peut-être plus important encore, dans 10 des 11 cas où il y avait des informations sur l'arrêt du traitement par Champix, les symptômes ont disparu en quelques jours après l'arrêt de la médication.
Observation |
Cas |
(%) |
Acte inexplicable et non provoqué |
26/26 |
(100) |
La victime est n’importe qui à proximité |
26/26 |
(100) |
Apparition des symptômes au début du traitement |
16/18 |
(89) |
Pas d’antécédent de violence |
24/26 |
(92) |
Disparition à l’arrêt du traitement |
13/14 |
(93) |
Cauchemars, troubles du sommeil |
17/26 |
(65) |
Agitation perçue explicitement |
16/26 |
(62) |
Agression/violence envers soi-même aussi |
11/26 |
(42) |
L'étude conclut comme suit:
« Ces données contiennent plusieurs caractéristiques accumulant les preuves scientifiques que la varénicline est associée à des actes et des pensées d'agression ou de violence envers les autres, sans qu'il y ait eu de provocation. La preuve de relation temporelle est forte, avec un début précoce et souvent immédiat des pensées et rêves anormaux et ces effets indésirables habituellement résolus avec l'arrêt du traitement. Dans les trois cas de reprise du traitement après incident, les effets indésirables ont réapparu (souvent sous forme plus grave) puis disparu lorsque le médicament a été arrêté à nouveau.
« La population concernée, essentiellement des femmes d'âge moyen, est typique de celles et ceux qui essaient d'arrêter de fumer avec la varénicline mais est peu encline à des voies de fait et actes de violence envers les autres. »
Référence
- Moore TJ, Glenmullen J, Furberg CD; Thoughts and Acts of Aggression/Violence Toward Others Reported in Association with Varenicline; Annals of Pharmacotherapy, 2010 (pdf)
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