Le Collège de France vient de mettre en ligne un hors-série sur le tabac [1]. UnAirNeuf.org invite tous ceux que la recherche scientifique sur le sujet concerne à consulter dans son intégralité ce numéro de référence. Pour ce qui concerne plus spécifiquement les remèdes au tabagisme, nous vous recommandons le long entretien avec Jean-Pol Tassin, professeur de cette prestigieuse institution dirigeant des recherches sur l'addiction depuis plus de 20 ans [2].
Jean-Pol Tassin est Directeur de recherches INSERM au Collège de France, CNRS UMR 7148 Génétique moléculaire, neuro-physiologie et comportement ; Président du conseil scientifique de la MILDT (Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie) ; Grand Prix de l’European College of Neuropsychopharmacology, 2009.
Quelques extraits choisis pour les lecteurs très pressés
- Dans le classement du potentiel addictif, le tabac arrive en tête, suivi par l’héroïne, la cocaïne, l’amphétamine et l’alcool, etc. Le tabac produit un taux d’addiction de 22 %.
22 % des gens qui ont essayé de fumer une fois dans leur vie, sont devenus dépendants. C’est considérable. Pour l’alcool, suivant les études, c’est entre 2 et 8 %.
- Cette addiction n’est pas le produit de la nicotine à elle seule. Nous avons essayé sans succès de produire avec la nicotine l’effet de découplage dont j’ai parlé.
- La nicotine à elle seule, en patch ou en chewing-gum, n’empêche pas les fumeurs de continuer à fumer.
- On n’est pas addict au cannabis, mais en France où l’on prend du cannabis mélangé avec du tabac, on découple à cause du tabac. On croit être addict au cannabis, mais en fait on l’est au tabac.
- Pour l’instant, nos données suggèrent qu’une fois qu’un animal est découplé, il ne se recouple jamais. Même privé de drogues pendant six mois, il est toujours découplé. Le découplage semble irréversible. Cela correspond à ce que disent les cliniciens et les fumeurs eux-mêmes : « j’ai arrêté depuis 10 ans et je sais très bien que si je reprends une cigarette, je repars ». C’est exactement le symptôme.
On peut devenir dépendant d’un produit qui ne procure pas de plaisir
En fait, on peut être dépendant d’un produit qui ne procure pas de plaisir. Le tabac, par exemple, procure un plaisir très faible mais induit une forte dépendance. On peut aussi n’être pas dépendant de quelque chose qui procure beaucoup de plaisir. La sexualité donne un plaisir intense, elle devrait induire de nombreuses dépendances : ce n’est pas le cas. Pour la nourriture non plus. Tout ce qui donne un plaisir intense n’induit pas forcément la dépendance. Donc l’idée ancienne que la dépendance est liée au plaisir doit être remise en question.
Références
- La Lettre du Collège de France, hors série no 3 :
Le tabac, http://lettre-cdf.revues.org/273
Collège de France, Paris, février 2010, ISSN 1628-2329 - Jean-Pol Tassin et Marc Kirsch, La lettre du Collège de France [En ligne], Hors-série 3 | 2010, mis en ligne le 24 juin 2010,
Entretien avec Jean-Pol Tassin, http://lettre-cdf.revues.org/283
Dans cet entretien il est aussi dit :
- que la dépendance est crée par l'association IMAO + nicotine.
- que les additifs sucrés (miel, sucre, cacao) se transforment en acétaldehyde lors de leur combustion et que ce dernier est un IMAO des plus puissants qui soient.
- que ces additifs sucrés jouent un rôle primordial dans la dépendance.
J'en ai fait des résumés, un par sujet abordé, sur mon site perso ici :
http://additifstabac.free.fr
Rédigé par : Luciole135 | 09/08/2010 à 09:11
> Luciole135
Très bien d'avoir publié un site sur les travaux de J-P. Tassin, mais je ne suis pas sûr qu'il validerait vos propositions, par ex : « La dépendance au tabac étant celle de l'association additifs + nicotine, un sevrage total des additifs suffit pour arrêter de fumer sans manque physique ni prise de poids. »
Ce sont peut-être des propos de quelqu'un qui n'a jamais fumé. Arrêter en fumant du tabac, Unairneuf.org n'aurait pas osé !
« Le découplage semble irréversible » précise Tassin. Et en lisant bien, nulle part il n'a laissé entendre que le tabac sans agents de saveur et de texture serait moins addictif. Si nous avons mal lu ses propos et publications scientifiques, détrompez-nous svp !
Votre hypothèse d'un arrêt en fumant du tabac sans additifs a t-elle fait l'objet d'une étude ? À défaut, l'on peut craindre que votre site contribue beaucoup plus à la promotion des marques sans additifs, American Spirit, JPS noire ou Camel essential http://tinyurl.com/2u4mdvk qu'à l'arrêt du tabagisme.
Voir par exemple ces témoignages sur Doctissimo : Tabac avec ou sans additifs, la nicotine rend accro ! http://tinyurl.com/33ek2lr
Vous risquez d'être attaqué(e) par les haltayollahs chassant la publicité masquée pour le tabac, qui se reconnaîtront mais que nous ne citerons pas pour éviter un procès en diffamation. Même en plein été, ils surveillent...
Dans les tranchées de 1917, les poilus étaient accro à leur 'Caporal' et autre 'Perlot', qui n'étaient pas à l'époque traités avec des agents de saveur. Et le tabac s'est répandu dans le monde entier à une époque où le sauçage n'existait pas. Même 'Bio' ou sans additifs, le tabac est potentiellement source d'entrée ou de maintien dans la dépendance !
Rédigé par : Randall | 09/08/2010 à 12:09
Bonjour,
C'est à partir de mes expériences personnelles d'arrêt du tabac que j'affirme que les additifs créent la dépendance physique ! et à partir de l'expérience d'autres personnes rencontrées sur le site Doctissimo.
En effet, j'ai fait un premier arrêt franc alors que je fumais des cigarettes avec additifs et cela a été une véritable épreuve que j'ai réussi pendant 3 ans !
Malheureusement de graves problèmes personnels m'ont fait prendre UNE seule cigarette avec additifs et j'ai été immédiatement dépendant. Je n'avais pas la force de lutter contre cette dépendance.
Puis, j'ai fumé du tabac sans additifs, je l'ai arrêté franchement et à ma grande surprise, je n'ai eu aucun manque physique ! Cette expérience est maintenant validée sur le forum Doctissimo "Arreter de fumer" par 5 ou 6 défumeurs.
Alors, même si Jean-Pol Tassin n'a pas étudié l'arrêt du tabac sans additifs, nous avons, au vu de nos expériences d'arrêt la certitude, que les tabac sans additifs s'arrêtent sans manque PHYSIQUE.
J'ai écris à Jean Pol Tassin pour lui en faire part, j'attends sa réponse.
Dans tous les cas, son étude de la dépendance montre bien que l'addiction est celle de l'association IMAO + nicotine et que ces IMAO sont produits par la combustion des ADDITIFS sucrés... Et comme dans le tabac sans additifs il n'y a pas d'additifs, je vous laisse conclure...
Sur mon site, je ne cite aucune marque, en revanche, il y a en téléchargement libre, les informations publiques données sur les paquets vendus en France : % d'additifs, de papier, de tabac, taux de nicotine, de goudrons, de CO etc...
Il y a 3 sortes de dépendances. Ce que je dis, c'est qu'une seule des dépendances n'est pas maintenu : la dépendance PHYSIQUE. Les dépendances PSYCHOLOGIQUES et COMPORTEMENTALES sont maintenus par la consommation de tabac sans additifs.
J'espère ne pas avoir été trop brouillon, mais ce petit format d'écriture ne m'est pas familier,
Bonne journée.
Rédigé par : Luciole135 | 09/08/2010 à 14:27