Un nouveau classement de dangerosité potentielle des substances à risque d’abus vient d'être proposé dans la revue médicale britannique Lancet [1, 2].
Quand on additionne
- les risques pour la santé des consommateurs et,
- l'impact sur la société (Royaume Uni),
l'alcool y apparaît comme le produit le plus nocif.
Le tabagisme est jugé potentiellement plus dangereux que la consommation de cannabis et environ trois fois moins que l'alcoolisme :
Produit |
Dangerosité potentielle /100 |
Alcool |
72 |
Héroïne |
55 |
Crack |
54 |
Methylamphétamine (DOM) |
33 |
Cocaïne |
27 |
Tabac |
26 |
Amphétamine |
23 |
Cannabis |
20 |
Benzodiazépine (Valium, Stilnox, etc.) |
15 |
15 |
|
Méthadone |
14 |
13 |
|
Ecstasy |
9 |
Stéroïdes anabolisants |
9 |
LSD |
7 |
Pour les auteurs, il y a lieu de revoir les priorités de Santé Publique en conséquence.
Références
- Drug harms in the UK: a multicriteria decision analysis
D. J. Nutt, L. A. King, L. D. Phillips ; The Lancet, 1 November 2010, doi:10.1016/S0140-6736(10)61462-6
Multicriteria decision analysis modelling showed that heroin, crack cocaine, and metamfetamine were the most harmful drugs to individuals (part scores 34, 37, and 32, respectively), whereas alcohol, heroin, and crack cocaine were the most harmful to others (46, 21, and 17, respectively). Overall, alcohol was the most harmful drug (overall harm score 72), with heroin (55) and crack cocaine (54) in second and third places. - Drugs debate hots up
Mark Easton, BBC News, 01.11.2010
Today sees the publication of two pieces of scientific research that threaten to destabilise further the orthodoxy on drug policy in Britain. One says our classification system of illicit substances is basically hopeless. The other says that decriminalising illicit drugs may be quite a good idea.
À lire sur le même sujet
- Résumé du rapport du Professeur Bernard ROQUES "La Dangerosité des Drogues", Paris, Éd. Odile Jacob (juin 1998)
- « Entretien avec Bernard Roques », La lettre du Collège de France, Hors-série 3 | 2010
- Stratégies visant à réduire l’usage nocif de l’alcool : projet de stratégie mondiale
OMS, 25.03.2010 (pdf)
Bonjour,
je m’appelle Julien et je travaille pour le site preventionalcool.com créé par Entreprise & Prévention.
Certes l'alcool est une substance psycho active, mais une communication publique sur le thème "l'alcool est une drogue" ne me paraît pas opportune. A la différence des drogues tels que cannabis ou cocaïne, la consommation de l’alcool n’a pas pour objectif premier l’ivresse. La majorité des consommateurs ne consomment pas l’alcool pour ses effets, mais dans un cadre le plus souvent social, pour son goût et sa convivialité.
Assimiler alcool et drogue, c’est à mon sens nier la réalité du risque alcool qui s’inscrit dans des usages inappropriés plus que dans son usage social. Stigmatiser la consommation d’alcool tous azimuts n’est d’aucune aide pour les actions de prévention qui sont beaucoup plus efficaces quand elles visent des populations à risque ciblées dans des situations déterminées.
Cet amalgame ne me paraît pas bénéfique pour la prévention en général. D’autant que l’étude est discutable : toutes proportions gardées, les consommateurs d’alcool ont beaucoup moins de problèmes d’addiction que les consommateurs de stupéfiants puisque 90% des consommateurs de boissons alcoolisées n’ont aucun problème avec l’alcool. Il est donc plus intéressant de se concentrer sur les 10% qui ont des problèmes tout en rappelant à tous les seuils de consommation à moindre risque.
Julien pour preventionalcool.com
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Rédigé par : Julien | 08/11/2010 à 13:49