Fêtons la publication du rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sur le scandale du Mediator (benfluorex, vendu en Suisse sous la marque Mediaxal° jusqu'en 1997). Est-ce qu'il en sortira autre chose que des ronds de fumée ? Le cas échéant, ce serait une bonne nouvelle pour ceux qui se font enfumer, et par la pharmacineet par le tabac.
Canon à fumée (en anglais, son facultatif) ;
Note : la fumée est celle que produit une cigarette électronique...
Voici deux extraits choisis et commentés :
La chaîne du médicament fonctionne aujourd’hui de manière à ce que le doute bénéficie non aux patients et à la santé publique mais aux firmes.
De manière plus globale, l’AFSSAPS, qui est une agence de sécurité sanitaire, se trouve à l’heure actuelle structurellement et culturellement dans une situation de conflit d’intérêt. Pas en raison de son financement qui s’apparente à une taxe parafiscale, mais par une coopération institutionnelle avec l’industrie pharmaceutique qui aboutit à une forme de coproduction des expertises et des décisions qui en découlent (p. XIV).
L'agence du médicament n'a pas été capable d'élaborer des recommandations concernant les aides à la cessation du tabagisme indépendantes des intérêts sonnants et trébuchant des laboratoires. Osera t-elle procéder à une évaluation Bénéfices/Risques de la varénicline (marque Champix de Pfizer) prenant en compte les résultats sur le terrain et non les tests manipulés pour l'obtention de l'autorisation de mise sur le marché ?
Car même si les risques s'avéraient tolérables (sauf pour ceux qui en sont morts !), les bénéfices devraient être réduits. À ce jour, il n'existe - dans le monde - aucune publication sur l'efficacité de la varénicline dans la vraie vie, rien, nada. Ou alors elles sont classifiées Secret-Défense : c'est un indice que la "pharmacine" nous trompe.
Le deuxième extrait illustre ce qu'UnAirNeuf.org affirme, il existe des médicaments dont on sait qu'ils sont inefficaces :
« Dans un certain nombre de pathologies sans caractère habituel de gravité et avec des prescripteurs avisés, les médicaments à service médical rendu (SMR) insuffisant peuvent participer à l’établissement d’une relation malade-médecin fructueuse. Certains d’entre eux peuvent trouver leur place en automédication. »
Citation du président de la Commission de transparence (en 1999), adossée à partir de 2004 à la Haute autorité de santé (p. 109).
Des médicaments sans efficacité peuvent être justifiés pour légitimer un rôle à votre médecin traitant. Cela permet de maintenir le mythe que fumer du tabac est une maladie se traitant à coup de pilules miracles et autres gri-gris de nicotine.
Il n'a généralement pas le temps de s'occuper de votre problème de dépendance au tabagisme. Heureusement les enquêtes montrent que ceux qui s'impliquent sont minoritaires. Il y a de vraies maladies à traiter, souvent dans l'urgence : on leur pardonnera de botter en touche avec une prescription recommandées AFSSAPS et tout et tout permettant de sauver la face.
Cela fait l'affaire des actionnaires des firmes pharmaceutiques, celle des fumeurs un peu moins. Traiter le tabagisme avec un médicament est en général une perte de chance.
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