L'Agence Française du Médicament (AFSSAPS) annonçait récemment une réévaluation du rapport Bénéfice / Risque de la varénicline (marque Champix° de Pfizer), traitement médical prescrit comme aide au sevrage du tabac. Cette spécialité est l'un de celles actuellement sous pharmacovigilance renforcée, comme l'illustre cet extrait des Guignols de Canal+ :
Souhaitez que la docte commission d'irréprochables experts indemnes du virus de Big Pharma entende les propos de Robert Molimard : Champix®, le jeu en vaut-il la chandelle ? publiés dans la rubrique Alter-tabacologie du site du Formindep.
Pour le fondateur de la Société de Tabacologie et des enseignements de la tabacologie médicale en France, maintenant écarté des institutions pour manque de complaisance avec l'industrie pharmaceutique, la vente de ce produit ne se justifie pas. Efficacité négligeable à terme et effets secondaires fréquents et parfois graves ne sont pas compatibles avec la priorité qui s'impose à tout professionnel de santé : d'abord ne pas nuire.
Voici la conclusion de cette communication, à conserver dans ses favoris. Votre avis est bienvenu !
C'est la durée d'exposition à la fumée qui fait les risques à consommer le tabac. Ce qui importe pour un fumeur n'est pas de pouvoir arrêter quelques semaines, c'est d'abandonner définitivement le tabac. Or, pour l'instant, les résultats à long terme de toutes les médications sont extrêmement décevants.
Pour certains, prendre un produit supposé miracle est une étape dans le lent processus de maturation qui finit par aboutir à l'état d'ex-fumeur. Faute d'être efficace, encore faut-il qu'il ne soit pas ruineux pour le fumeur et la collectivité, et n'ajoute pas au risque à fumer.
Ce fut un tour de force d'avoir fait regarder un fumeur comme un malade. Un fumeur est un être sain, à risque certes mais potentiellement, comme celui qui mange des tartines de beurre. Mais rien ne justifie qu'on lui fasse courir le moindre risque supplémentaire, au nom de ce qui n'est qu'une prévention, un pari sur l'avenir.
Or, même dans les résultats les plus optimistes, la varénicline ne me semble pas avoir changé fondamentalement le pronostic de l'arrêt du tabac. La nicotine a fait au moins la preuve de sa relative innocuité.
Les lourdes présomptions qui pèsent sur le Champix®, qui pourraient bien aboutir à son retrait du marché, autorisent-elles à faire prendre un risque à des sujets en bonne santé, pour un bénéfice aléatoire ?
Source
- Robert Molimard, Champix®, le jeu en vaut-il la chandelle ?, 06 mars 2011
Le Champix est un parfait exemple des conséquences des conflits d’intérêts : mettre la santé en danger, voire même tuer des gens. On ne peut pas dire « tuer des patients », parce qu’il ne s’agit pas à proprement parler de malades qui ne pourraient pas se passer d’un tel médicament…
On voit tous les jours des personnes qui subissent des effets secondaires de gravité diverse, développent des addictions ou se suicident suite à la prise de médicaments prescrits dans des pseudo-maladies que l’industrie invente régulièrement. Le dernier cas de disease mongering – comme on appelle cette imagination débordante à but lucratif – concerne précisément le tabac. Nous en avons parlé dans cette note intitulée « La dépendance au tabac bombardée maladie chronique à traiter indéfiniment. Avec Champix / Zyban et les substituts nicotiniques pour méthadone…
Rédigé par : ecigarette caen | 21/03/2011 à 21:29