Après l'abrogation de la recommandation sur les traitements du diabète [1], preuve est faite que la Loi n'est pas appliquée en France : un lobby politico-administrativo-industriel règne en maître sur les décisions du gouvernement et des agences gouvernementales quand il s'agit de prendre des décisions de Santé Publique. Ainsi le Pr HAROUSSEAU, président du Collège de la Haute Autorité de Santé (HAS) vient d'annoncer le retrait imminent et "spontané" de la recommandation concernant la prise en charge de la maladie d'Alzheimer :
--> Industrie pharmaceutique, médecins, autorités sanitaires : comment éviter les conflits d'intérêts ? France Inter, Le téléphone sonne, mercredi 18 mai 2011 [2]
Le recours de l'association Formindep (Association pour une formation et une information médicales indépendantes) auprès du Conseil d'État pour exiger cette abrogation aura donc abouti avant même qu'une décision juridique soit prononcée sur le fond par l'entité garante de l'impartialité de l'Administration !
D'autres recommandations de la HAS - éventuellement toutes dont, osons le dire, celle relative aux aides médicales à la cessation du tabagisme - sont entachées d'illégalité ou d'imposture scientifique. En contre-feu, le Pr HAROUSSEAU annonce en effet un réexamen anticipé de l'ensemble des recommandations élaborées depuis 2004 et le retrait éventuel [sic] de celles qui ne respecteraient pas les conditions d'indépendance et d'impartialité.
Chers lecteurs, ceci ne garantit pas que les cas des gri-gris de nicotine et du dangereux Champix de Pfizer (nom de fantaisie et médicament princeps du tartrate de varénicline) soient rapidement revus. Mais pour le groupe de travail qui sera chargé d'en étudier le dossier, cela commence à se corser...
Ainsi la Société Française de Tabacologie, mandatée par l'administration pour la révision des données scientifiques, accepte le financement de ses activités (colloques notamment) par les fabricants de produits pharmaceutiques concernés [3, sponsors ci-dessus]. Son impartialité est donc réduite à zéro : ses membres ne peuvent - quoi qu'ils en disent - garantir l'indépendance des conclusions qui seront, n'en doutons pas, que "les solutions médicamenteuses ont fait leurs preuves"...
Ce qui est tout bonnement abusif :
- Allégations d'efficacité des aides au sevrage tabagique : enfin un mythe s'est effondré
- 20 679 médecins ne peuvent se tromper. Ni vous tromper ?
- Les services de tabacologie d'aide au sevrage ne font pas mieux que l'arrêt franc (bis)
On n'est pas à la Comédie.
Démasquer les laïus de nos Docteurs Diafoirus relève de l'hygiène publique.
Mise à jour 23.05.2011
- Renforcer la transparence et la gestion des conflits d’intérêts,
Communiqué de Presse HAS, 20 mai 2011 - La HAS retire également la recommandation sur la maladie d’Alzheimer
Communiqué de presse Formindep, 22.05.2011
Références
- Recommandations de la Haute Autorité de Santé : l'indépendance de l'expertise devra être garantie
- France Inter, Le téléphone sonne, mercredi 18 mai 2011 (écouter)
Industrie pharmaceutique, médecins, autorités sanitaires : comment éviter les conflits d'intérêts ? Invités :
- Professeur Jean-Luc Harousseau, Président de la Haute Aurorité de santé
- Docteur Philippe Foucras, médecin généraliste, Président du Formindep
- Christian Lajoux, Président du Leem (Les entreprises du médicament - Industrie pharmaceutique)
- avec Danielle Messager de France Inter - Troisième Congrès de Tabacologie médicale
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