Tout est bon pour discréditer les cigarettes électroniques
Une étude vient de révéler que les cigarettes électroniques contenant de la nicotine permettaient à d'anciens fumeurs devenus abstinents de se rassasier en nicotine aussi bien que le permet généralement la fumée de cigarette de tabac [1].
En soi, cette révélation pourrait paraître anodine : il ne surprendra personne que les cigarettes électroniques vaporisant un liquide contenant de la nicotine permettent l'inhalation de nicotine. Mais le battage médiatique [2] fait autour d'une simple "lettre" à une revue scientifique révèle quelques indices montrant que la cause devient sérieuse.
Le principal risque pour les amateurs de cigarette électronique est de voir se multiplier ces études biaisées, partiales, visant à donner du grain à moudre à des politiques zélés. Gare aux manipulations en blouse blanche : nous en avons ici un exemple.
30 sur 31 des participants volontaires se sont avéré abstinents de cigarette depuis longtemps : la médiane déclarée est précisément de 49 jours. C'est la raison principale pour laquelle la cigarette électronique pose problème : les fumeurs arrêtent massivement sans l'aide de leur médecin, ni de médicaments approuvés. Ceci est insupportable pour la corporation médicale, qui entend bien protéger son affaire, son influence et ses revenus.
Des propos biaisés, sous influence de l'industrie
L'influence de Big Pharma se trahit par les mots choisis par M. Etter, l'un des co-auteurs du courrier à l'European Respiratory Journal, dans sa communication faite aux media [3]. Dépendant de la Faculté de Médecine de Genève, M. Etter est notamment ancien consultant pour la société Pfizer.
Morceaux choisis [4, en italiques] et notre commentaire :
Jusqu’à présent, des tests sanguins avaient été réalisés sur des utilisateurs novices qui découvraient la cigarette électronique en laboratoire et ne tiraient que quelques bouffées. Il en résultait une faible nocivité. |
Faible nocivité ? |
...utilisateurs réguliers de « cigarettes virtuelles » |
Nominalisation ? |
L’analyse des niveaux de cotinine, un produit de la dégradation de la nicotine par le foie, a révélé que la cigarette électronique contient deux fois plus de nicotine que les substituts nicotiniques, comme les patchs… |
Insinuations... |
Les fumeurs restent dépendants à la nicotine, mais ils ne sont plus exposés aux 4000 autres substances toxiques du tabac |
Dépendance à la nicotine ??? |
Quand vous lisez « dépendance à la nicotine », sachez que ces termes sont ceux des affidés d'une industrie qui profite de la dépendance au tabagisme : l'industrie pharmaceutique. Il reste à identifier un seul cas d'utilisateur naïf de cigarette électronique devenu dépendant à son usage ! Envisager cette éventualité est légitime, mais tant que nous n'en aurons pas le moindre signalement, cela reste une hypothèse. En effet :
- La nicotine, seule, ne rend dépendant ni l'homme ni l'animal (cf. Molimard) ;
- La nicotinomanie et le trafic de nicotine sont inexistants ;
- la nicotine n'est pas une drogue (et d'ailleurs il n'en existe pas non plus de produit de substitution).
Chacun forgera sa propre opinion quant à la collusion de M. Etter avec la propagande des agences de santé et l'industrie dont il recommande les produits par ailleurs. Même s'il s'en défend avec énergie : que cette influence soit inconsciente ne la rend pas moins efficace, bien au contraire.
Une menace pour la corporation médicale affidée de l'industrie pharmaceutique
La cigarette électronique représente une triple menace : pour l'industrie du tabac d'abord, qui voit partir en fumée une belle rente de situation. Rendant l'arrêt facile, la e-cigarette est une menace, et aussi une source de profits futurs...
Parlons aussi des milliards de dollars que les firmes pharmaceutiques engrangent chaque année en produits inutiles vendus au prix de l'or : une étude récente indique qu'il faudrait en moyenne 7,9 tentatives, dont une proportion recourant à des produits pharmaceutiques, pour finalement réussir son arrêt. Ces produits inefficaces sont une manne quasi inépuisable, parce qu'ils sont, précisément, aussi variés qu'inefficaces.
Et la cigarette électronique est aussi et surtout combattue par la corporation médicale qui voit son monopole attaqué : si les vapoteurs se débrouillent tout seul, sans les "solutions recommandées" pour cesser le tabagisme, que vont devenir tous ceux qui en vivent, les tabacologues comme M. Etter, les zélotes de la lutte anti-tabac, etc. ?
Alors cette nouvelle démarche concurrente et efficace doit être combattue avec la dernière énergie. C'est l’intention de ces études orientées dans un but : contrôler un lucratif marché, aux dépens des fumeurs. Les participants à cette étude ont naïvement donné des verges pour se faire battre.
Références
- Saliva cotinine levels in users of electronic cigarettes
J-F. Etter, C. Bullen, Eur Respir J, November 1, 2011 vol. 38 no. 5 1219-1220, doi: 10.1183/09031936.00066011 - Les cigarettes électroniques dispensent autant de nicotine que les cigarettes de tabac
PR Newswire pour University of Geneva, November 1, 2011 - M. Etter a jugé pertinent de rayer UnAirNeuf.org d’une liste des sites de référence sur les aides à la cessation du tabagisme, pour différence d’opinion : « Nous avons des avis divergents sur les traitements de la dépendance au tabac » (courriel du 02/06/09). Qu’il nous soit permis de penser qu’il ne fait pas bon critiquer les financeurs institutionnels et/ou industriels dont il se montre ainsi l'obligé.
- Les cigarettes électroniques délivrent autant de nicotine que les vraies
LeMatin.ch, 01.11.2011
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- Ecig research floundering to understand what vapers already know
(Paul Bergen, Ashtray Blog)...
Edit (10.11.11)
With a little help from Google Translation, here is an english version :
The electronic cigarette is threatening the anti-tobacco business, seriously, http://tinyurl.com/crvc5x9
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