L'OFDT vient de publier son tableau de bord Tabac pour décembre 2011 :
7 696 boites de varénicline (marque Champix de Pfizer) y ont été vendues, un tiers du score du mois décembre 2010 (23 070 boites) : le produit n'a plus la cote chez les médecins.
Ventes de boites de varénicline en France, année 2011
Source : OFDT, bilan Tabac décembre 2011
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, dans le tiroir des spécialités pharmaceutiques à commercialisation furtive, la varénicline (courbe en marron dans le graphique ci-dessous) va rejoindre le bupropione (en jaune, marque Zyban) :
Ventes de substituts nicotiniques - Évolution depuis 1998 (source OFDT)
L'on constate que les ventes de Zyban ont fondu en quatre ans, bien avant l'introduction de la varénicline. L'épuisement similaire des prescriptions de Champix en 2011 peut être attribuée à la combinaison de deux facteurs :
- la découverte d'effets secondaires graves rendant la prescription dangereuse, et aussi,
- l'efficacité douteuse du traitement pour un sevrage durable dans la vraie vie.
Croissance continue des ventes de formes orales de nicotine
Sur ce graphique, la montée en puissance des formes orales de nicotine saute aux yeux (gommes et pastilles, en vente sans contrôle médical). Compte tenu de l'augmentation du nombre de fumeurs en France ces dernières années, il est plus que douteux que ces produits aient contribué à leur arrêt du tabagisme.
En d'autres termes, l'augmentation des ventes peut largement être imputée à une proportion croissante de consommateurs devenus durablement dépendants de la consommation de nicotine par(e)fumée, en complément et/ou en remplacement de la cigarette.
Dans ces conditions, l'assimilation des ventes de boites au "nombre de patients traités" est tout simplement mensongère :
- un même patient peut consommer de la nicotine durant des années,
- et il ne s'agit que d'un remplacement de consommation, pas d'un "traitement".
Pour ces accros aux gommes, la peur de rechuter reste prégnante…
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