Plus de trente mille personnes prennent déjà du baclofène en France pour des problèmes d'abus d'alcool, hors autorisation de mise sur le marché pour cette indication. L'agence du médicament admet aujourd'hui l'usage de ce décontractant musculaire dans le traitement de l'alcoolisme [1].
"Si l'efficacité du baclofène dans la prise en charge de l'alcoolo-dépendance n'est pas encore démontrée à ce jour, de nouvelles données (...) montrent des bénéfices cliniques chez certains patients", souligne l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
"Concernant spécifiquement cette utilisation hors du cadre actuel de l'autorisation de mise sur le marché (AMM), les données de pharmacovigilance sont très limitées, mais ne remettent pas en cause la poursuite de ce type de traitement", note-t-elle.
"Cependant, une meilleure connaissance du profil de sécurité d'emploi du baclofène dans ce cadre est absolument nécessaire et justifie de maintenir une surveillance très active de l'Afssaps et des professionnels de santé."
Vers une reconnaissance similaire pour la cigarette électronique ?
Ainsi donc l'agence chargée de la sécurité des produits pharmaceutiques a cédé devant la réalité des faits :
- le baclofène permet à des personnes souffrant d'une consommation abusive d'alcool de s'en libérer ;
- les effets secondaires du traitement se révèlent modestes.
Il se trouve que plus de 30 000 fumeurs et fumeuses en France ont choisi la cigarette électronique pour cesser de fumer, et même le font savoir en arborant un auto-collant :
Les données de pharmacovigilance sur des millions d'adeptes (excusez du peu !) manquent toujours à montrer une dangerosité éventuelle du dispositif, estimé 100 fois moins dangereux que le tabac fumé : la situation est identique.
Alors, on peut rêver que l'intérêt des millions de fumeurs prime sur celui des colleurs de patchs et autres vendeurs d'inefficaces gri-gris de nicotine. Courage l'Afssaps !
Références
- Utilisation du baclofène dans le traitement de l’alcoolo-dépendance : actualisation - Point d'information, Afssaps, 24.04.2012
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