Après déjà plus de 4 ans de cigarette électronique et toutes les expériences partagées par les consommateurs sur les différents forums et lieux de discussion, Mcortex a pensé qu'il pourrait être intéressant de compiler la liste des symptômes que l’on a suite au passage du tabac à la cigarette électronique. Avec son autorisation, nous publions ci-après les principaux éléments de son témoignage rapportés sur info-ecigarette.fr [1], suivi d'un commentaire le mettant en perspective.
La cigarette électronique n'est pas un dispositif médical homologué et elle ne peut pas être présenté comme un dispositif de sevrage tabagique : prétendre cela est illégal (depuis la loi Veil de 1976 [2]). Il faut aussi être conscient que nous remplaçons généralement une habitude par une autre… L'arrêt définitif de toute consommation appartient donc à chacun.
Je fumais trois paquets par jour et maintenant je fume au maximum deux paquets par mois. Il fume encore me direz-vous ! Nous sommes tous différents et mon passé addictologique est très lourd, donc il faut comprendre qu'à mon niveau c'est un exploit.
Pour ma part pour vous donner une idée, lorsque j’ai laissé le tabac de côté, je me suis retrouvé confronté à :
- des sueurs,
- du stress,
- un aphte dans la bouche,
- une fatigue très accentuée.
Mais ces symptômes sont généralement liés à l’arrêt des substances chimiques contenues dans le tabac.
Effets constatés suite à l’utilisation de la cigarette électronique pendant « l’arrêt du tabac »
Le mal de gorge
Certains se réveillent avec un mal de gorge après leur consommation de cigarette électronique : il ne faut pas oublier que le liquide vaporisé a tendance à assécher la gorge si la consommation est trop importante. Il faut avouer que l'utilisateur de cigarette électronique à tendance à clairement bouriner sa première cigarette électronique tellement il est heureux de trouver un remplacement instantané au tabac.
Une seule solution : faites bien attention à la transition ; elle est vraiment très importante, vous devez prendre votre temps, vous hydrater correctement et éviter un surdosage avec votre nouvelle porte de sortie. En toutes choses l’abus est toujours déconseillé et des pauses sont nécessaires ; imaginez enchainer dix cigarettes de tabac à la suite, les nausées et les vomissements sont garantis.
La toux
Elle est typique, et sa durée dépendra très clairement du degré de consommation de tabac avant le passage à la cigarette électronique. Même quand les gens essaient d’arrêter de fumer sans la cigarette électronique, ils commencent à tousser car c’est une réaction naturelle pour notre corps de rejeter les goudrons, les produits chimiques, et tous autres produits nocifs.
Souvent les utilisateurs de cigarettes électroniques peuvent se retrouver effrayés par cette situation et ont le réflexe naturel de tout mettre sur le dos de la cigarette électronique... Toutefois un arrêt de produit toxique + une consommation de liquide de cigarette électronique trop poussive est clairement la clé si vous souhaitez aggraver votre toux. Vapotez lentement votre cigarette électronique, faite des pauses, hydratez-vous encore une fois, vous verrez que les symptômes disparaissent en moins de deux semaines pour les personnes les plus intoxiquées au tabac (croyez-moi j’en ai fait l’expérience).
Maux de tête et nausées
Les symptômes très connus : si la dose de nicotine que vous utilisez dans votre liquide ne vous correspond pas, il est certain que vous serez confronté à cette expérience. Toutefois rassurez-vous, il faut essayer de trouver le bon dosage, les symptômes durent tout au plus une dizaine de jours. Et profitez-en pour abandonner la nicotine.
Sueurs nocturnes
A ne pas remettre comme beaucoup le disent sur le dos de la cigarette électronique. Tout comme la toux, le moyen d’extraction des toxines de notre corps quand nous dormons se fait par la peau, le corps transpire, vous verrez que très rapidement les effets sont amenés à disparaître.
Moins connus, les aphtes
Les aphtes touchent en général deux personnes sur cinq lorsque l’arrêt est brutal. La nicotine étant absorbée par la bouche peut également aggraver cela. Lorsque vous avez fini d’utiliser votre cigarette électronique, rincez-vous la bouche et buvez. Au moins vous ne laisserez pas les germes s’installer dans votre bouche.
Etourdissements, troubles de la parole, mal de tête
Ceci relève en très grande partie d'un surdosage nicotinique ; faites très attention, n’utilisez pas votre cigarette électronique n’importe comment. La cigarette électronique avec ou sans nicotine est une vraie libération. Lorsque qu’un fumeur de cigarette électronique consomme des cartouches nicotiniques, il a la fâcheuse tendance à fumer lentement mais très longtemps car le plaisir est présent mais on ne se rend pas compte du nombre de taffes que l’on tire.
Un surdosage de nicotine, et peu importe ce que vous utiliserez, vous donnera toujours les symptômes énoncés plus haut. Je le redis encore SVP prenez votre temps, vapotez 10-15 bouffées et posez votre cigarette électronique une heure au moins avant de la reprendre. Sachez que la nicotine entre dans l’organisme en moins de trois secondes pour atteindre le cerveau, d’une manière générale 4-5 taffes suffisent et le reste, si je peux me le permettre, est de la pure gourmandise. Je vous assure : une fois la cigarette électronique domestiquée, on se laisse facilement aller au plaisir de vapoter sans compter, beaucoup vous le diront.
Palpitations cardiaques
Beaucoup de personnes utilisent la technique du dry smoking, qui consiste à mettre du liquide directement sur l’atomiseur et ensuite à vapoter. Par ingestion de liquide il est possible d’obtenir ce symptôme, le liquide étant fortement chargé en nicotine dans la plupart des cas. Je ne saurais que trop vous mettre en garde sur cette technique car elle mérite vraiment d’être parfaitement maîtrisée avant d’être utilisée.
La prise de poids
Et bien bizarrement elle est que très peu constatée car le geste de la cigarette électronique permet de compenser le grignotage qui en fait constitue une manière d’occuper vos mains quand vous êtes en manque.
= O =
J’espère à travers cet article vous avoir un peu aidé, il était primordial pour moi de vous donner une image générale des effets croisés de l’utilisation de la cigarette électronique et de l’arrêt du tabac. Même si vous n’arrivez pas à arrêter ne baissez pas les bras, vous aurez au moins réussi à diminuer, je l’espère.
Les forums sont aussi là pour vous aider à partager à vous soutenir dans les moments difficiles. Le côté anonyme de ces espaces communautaires est vraiment une couverture indéniable si vous désirez la discrétion, il n’y a aucune honte à l’échec car vous y arriverez un jour ou l’autre et avec du soutien. Je participe à ces espaces, je les remercie et sans eux il n’aurait pas été possible d’écrire à peu près correctement cet article.
Mcortex, 10.07.2012
Commentaire
Certains pourront se faire la remarque que ce témoignage n'a pas grande valeur, et en particulier pas de valeur "scientifique". Mais nous demanderons alors : qui êtes-vous pour juger ?
Il n'existe malheureusement aucune compétence scientifique en France sur la cigarette électronique, mise à part celle de professionnels de santé eux-même vapoteurs et fortement influencés par leur propre trajectoire addictive. Il n'existe aucun tabacocologue ayant la légitimité pour parler de ce produit. Il n'y existe (encore) aucune recherche, et encore moins de publication par des personnes compétentes. Alors l'avis d'un des premiers adopteurs de ce produit a de la valeur en attendant, une valeur pragmatique.
À l'occasion de la journée OMS de lutte contre le tabagisme le 31 mai dernier, durant une intervention sur la cigarette électronique auprès de professionnels hospitaliers, nous avons choqué un confrère en lui disant que le savoir sur la cigarette électronique se trouve plus certainement dans les forums en ligne que dans les revues scientifiques (qui par ailleurs sont dépendantes de la publicité d'industriels intéressés). Nous répétons pour ceux qui lisent vite : la connaissance sur ce produit nouveau, connaissance évoluant très rapidement à la vitesse de l'internet, est stockée dans les sites dits 2.0 et autres réseaux sociaux.
Choquant en effet pour un tenant du savoir académique : cela met en cause ce qui le constitue en tant que référence (nous échangions sur les aides à la cessation du tabagisme). Bien sûr les études expérimentales sont nécessaires à la validation du savoir épistémique, du savoir enseignable.
Mais comme l'affirme le philosophe Emmanuel Kant dans Critique de la raison pure « Dans le temps, aucune connaissance ne précède l'expérience, et toutes commencent avec elle ». Il est à pleurer de lire les avis de l'AFSSAPS (maintenant ANSM) sur ce produit sans s'interroger sur son utilité, ignorant - nous le pensons délibérément - l'expérience de ses utilisateurs. À moins, là aussi, que la révolution introduite par ce dispositif soit tout bonnement intolérable et inconsciemment insupportable pour les professionnels de santé qui ne peuvent le recommander, faute qu'il soit un produit "de santé" ? [2] Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage. Rage oui, rage irrationnelle... Ce n'est pas à l'honneur de personnes intelligentes prétendant tout examiner avec raison et objectivité pour le bien général, comme nous l'avons déjà dénoncé [3].
Et il est légitime de pousser la critique un cran plus loin, embarquer dans l'esquif de Dominique Dupagne, celui de la Medecine 2.0 comme il dit. Pour le fondateur de Atoute.org, premier forum francophone sur les questions de santé, le savoir un peu chaotique des internautes vaut bien celui de la science officielle. Il prend pour exemple Google - bientôt première entreprise mondiale de gestion de la connaissance - qui fournit des informations de qualité sans analyse ni expertise sur leur contenu. À l'heure d'internet, la connaissance de qualité se construit différemment du passé. Elle se construit protégée des influences (manipulations souvent) d'experts ambitieux que l'on sait financièrement, aussi et surtout culturellement, inféodés à ceux qui contribuent à leur carrière [4]. Pour Dominique Dupagne, la médecine est mourante de ses conflits d'intérêts : elle devra sa renaissance aux nouveaux outils de l'internet.
Ce qui est appréciable dans ce témoignage de Mcortex, c'est son humilité, son renvoi aux sources de la connaissance. Puisqu'il ne le fait pas, ajoutons que les références des principaux forums en français sur la cigarette électronique ont été publiées dans une note de notre article Forum-Ecigarette.com dépasse le cap des 10 000 membres inscrits : nous vous saurons gré de bien vouloir nous signaler toute erreur ou omission ;-)
Références
- Arrêt du tabagisme, à quoi serai-je confronté ? info-ecigarette.fr, 10.07.2012 http://www.info-ecigarette.fr/l-actualite-de-la-cigarette-electronique/308-sevrage-du-tabac-a-quoi-serais-je-confronte
- Sont considérés comme médicaments par l'article 17 de la loi n° 76-616 du 9 juillet 1976 relative à la lutte contre le tabagisme (dite Loi Veil), les produits présentés comme supprimant l'envie de fumer ou réduisant l'accoutumance au tabac. Version en vigueur au 16 janvier 2012 : Article L5121-2 du Code de la santé publique
- Par ex. L'OFT veut bannir la cigarette électronique
- Cf. L'avis de l'Afssaps sur la cigarette electronique (2) : position des utilisateurs et pouvoir des réseaux sociaux
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