Le journal Le Monde lance un appel à témoignages :
Fumeurs, vous avez fait appel à un service téléphonique pour vous défaire de votre addiction ?
- Avez-vous déjà eu recours à la ligne de Tabac info service, le 3989, pour vous aider à arrêter de fumer ?
- Pourquoi vous êtes-vous tourné vers ce type de soutien ?
- Quel type de conseils y cherchiez-vous : des informations médicales sur les effets du tabac ?
- Une aide psychologique ?
- Des conseils concrets pour vous défaire de la cigarette ?
- Quelle orientation y avez-vous trouvé et comment avez-vous jugé la qualité du service ?
Une sélection des témoignages sera publiée sur Le Monde.fr. : nous en rendrons compte avec, comme il se doit, commentaires et analyse. Cliquer ici pour témoigner en ligne (1500 car. maxi).
Tabac Info Service en chiffres
Tabac Info Service – dont le numéro d'appel est apposé sur tous les paquets de cigarette – est l'une des dix-sept lignes d'aide anonyme gérées par l'Institut national pour l'éducation à la santé (INPES), établissement public dépendant du ministère de la Santé, aux côtés des permanences sur l'alcool, la dépendance aux jeux, le cannabis, le sida…
Le centre d’appels de Tabac Info Service fonctionne du lundi au samedi 08h00 à 20h00 (à 15 centimes d'euro par minute depuis un poste fixe). Il dispose de deux niveaux de traitement :
- Le premier niveau répond à des questions simples sur le tabac, adresse de la documentation et organise éventuellement une prise de rendez-vous téléphonique avec un intervenant formé à la tabacologie.
- En deuxième niveau, celui-ci conseille et accompagne le fumeur ou la fumeuse pour cesser son tabagisme.
En 2011, Tabac Info Service a été sollicité environ 4 000 fois par mois, en baisse de 1 % par rapport à l'année précédente. Dans un peu plus de 70 % des cas, il s'agissait d'un premier appel ; la proportion des appelants mis en relation avec le deuxième niveau a été de 62,3 % (pour 54,2 % en 2010), totalisant en moyenne de 2 500 appels par mois [1] ; en comptant une moyenne de deux conversations par prise en charge tabacologique, cela fait environ la moitié d’appelants.
Il est pudiquement précisé sur le site internet que :
“Les informations et services proposés au sein du site Tabac-Info-Service.fr ne constituent ni directement, ni indirectement une consultation médicale. En aucun cas, les informations et services proposés ne sont susceptibles de se substituer à une consultation, une visite ou un diagnostic formulé par votre médecin ou peuvent être interprétées comme assurant la promotion de médicaments.”
Et aussi :
“ En outre, le service ne garantit en aucun cas un quelconque résultat à la suite de la mise en application des informations et services proposés.”
C’est sage : les études d’impact des centres d’appels "quitlines" aux USA et ailleurs ont montré que leur efficacité sur le taux de cessation du tabagisme reste en effet modeste [2].
Voici la répartition du volume d'appels reçus par Tabac Info Service (source: INPES)
Les chiffres de fréquentation 2012 sont confidentiels, l’INPES ayant lancé une mise en concurrence pour les prestations de deuxième niveau sous-traitées depuis une décennie à l’association OFT (Office de Prévention du Tabagisme). À compter du 17 juillet 2012 et pour quatre ans, elles sont assurées par la société de promotion médicale Direct Medica, qui a gagné l'appel d'offres [3, 4]. Le lancement de l’enquête par le journal Le Monde le même jour serait-elle une simple coïncidence ? Vos commentaires sont bienvenus…
Références
- Source Tableau de bord Tabac 2011, OFDT
- Ni l'assistance d'un tabacologue ni les palliatifs de nicotine n'augmentent aux USA les chances d'un arrêt du tabac : l'arrêt franc reste plus probable
- Tabac Info Service sera exploité par Direct Medica, prestataire au service des laboratoires pharmaceutiques
- Tabac info service : des accusations de conflit d'intérêt qui font tousser
metrofrance.com, 17.07.2012
Le service téléphonique d'aide aux fumeurs est assuré à partir d'aujourd'hui par une société qui a conseille les fabricants de patch. Un scandale selon l'ancienne association prestataire.
À lire sur le même sujet
Je trouve que c'est une honte de faire payer un service comme celui ci (même si ce n'est que 15 centimes/minute). L'état prend de l'argent sur les cigarettes qui nous rendent malades, et nous demande également de payer pour nous aider à s'en sortir ? Mais où va-t-on ?
Rédigé par : Macig | 18/07/2012 à 15:23