Le monopole de la médecine sur les prestations d'aide à l'arrêt du tabac est-il contraire à l'intérêt des fumeurs ?

Les services d’aide à la cessation du tabagisme ont-ils vocation à être maintenu sous le strict monopole de la corporation médicale ? Les fumeurs doivent-ils être tous pris pour des malades ou des pestiférés ?

Il est intéressant de noter qu’à l’occasion de sa première intervention dans le vaste domaine de la Santé, François Hollande ait affirmé que "les soins palliatifs ne sont pas le monopole des médecins". [1]

Symptomatique aussi qu’à cette occasion, François Hollande ait également annoncé la création d’une mission de réflexion sur la fin de vie présidée par le Pr Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) qui précise : "L’objectif de cette mission est de recueillir l’avis de la société sur la question plutôt que celui des experts", notamment les citoyens de mouvements associatifs comme l’Association pour le droit de mourir dans la dignité.

Prendre en compte l'avis des fumeurs et de la société civile

Sauf erreur ou omission, l’avis des fumeurs n’a pas été pris en compte lors des débats sur l’interdiction du tabagisme. Il serait d’ailleurs bien difficile d’en trouver des représentants : comme les chômeurs, ils ont le droit de se taire. Or si nous voulons aider les fumeurs à se libérer de leur dépendance, on ne le fera pas sans leur implication directe. Leur taper dessus comme le font les talibantitabacs et autres prohibitionnistes patentés ne les aide pas.

Et si – enfin – on acceptait d’entendre ce qu’ils nous disent, on saurait qu’ils pensent pis que pendre de ce ces pseudo solutions médicamenteuses et de ceux – professionnels de santé - qui en font la promotion médiatique dans un tam-tam incessant  [2]. Au sentiment d'échec répété s'ajoute celui d'être trompés.

Si l’on écoutait les fumeurs, ceux qui dirigent la Santé Publique, l’Administration de la santé et les hommes et les femmes politiques de tout bord réaliseraient que le monopole des médecins, de fait et revendiqué, est une des causes du bourbier dans lequel est maintenu la réduction du tabagisme [3].

Références

1. F. Hollande : "Les médecins n'ont pas le monopole des soins palliatifs”, Egora.fr, 17.07.2012
2. La plupart des fumeurs cessent le tabagisme par arrêt franc rappellent les chercheurs
3. The Global Research Neglect of Unassisted Smoking Cessation: Causes and Consequences
   Chapman S, MacKenzie R, PLoS Medicine, February 2010, 7 (2):e1000216