Homologuer la cigarette électronique comme médicament permettrait à des professionnels de santé de s'en servir - certains le font déjà sans trop s'en vanter - pour aider leurs patients à enfin cesser de fumer (ou quasiment).
Cela permettrait de régulariser une
situation ubuesque par la faute d'une loi stipulant (par la grâce de l'OMS sans doute) que tout produit aidant à cesser de fumer ou permettant de réduire les risques du tabagisme est JURIDIQUEMENT un médicament.
Nos députés ont voté cette loi dans les années 1970, au départ pour
protéger les fumeurs contre les arnaques trop faciles. Comme il n'y
avait pas de solution médicamenteuse efficace, n'importe quel gri-gri
exotique pouvait prétendre à faire aussi bien, de l'aimant dans
l'oreille à l'acupuncture infrarouge. Cette loi a permis de condamner ces offres pour
prétentions non justifiées par des études contrôlées. La situation peut changer avec la
ecig, car cette loi est obsolete : la vérité peut-elle être durablement
illégale ? Personne n'est en mesure de contester que des millions de fumeurs sont en passe de réduire ou cesser complètement le tabagisme grâce à la seule cigarette électronique ; sans tabacologues médicaux pour leur conseiller comment y parvenir. Il s'agit donc pour certains intérêts de SAUVER LA LOI leur accordant le monopole des produits, avec les marges commerciales qui vont bien pour régaler les actionnaires et les intermédiaires du système de santé.
Le problème, c'est
le monopole que Big Pharma entend imposer pour vendre plus cher des
produits moins bons par des vendeurs plus incompétents et moins bons conseillers. C'est
cela que l'Union Européenne entend imposer via sa proposition de Directive Tabac [1] :
- une politique protectionniste (contre les dragons chinois),
- avec gel du marché,
- gel de l'innovation,
- une augmentation pharamineuse des prix à cause du monopole,
- une variété de produits réduite, etc.
L'homologation d'un modèle et de quelques cartouches
basiques sur un marché libre et concurrentiel ne fera de mal à personne.
Les médecins pourraient prescrire ou conseiller la cigarette électronique pour leurs
malades fumeurs, qui deviendraient très vite des clients
de cigarette électronique de leur choix, moins chères et plus variées.
Et même si la version pharmaceutique était partiellement remboursée, très
vite le marché rétablirait ses lois : que le meilleur au meilleur prix
gagne. Nous serions favorable à ce que la filiale européenne d'un fabricant asiatique présente une
dossier d'homologation pour le statut de médicament.
Seulement voilà, Big Pharma n'aime pas la concurrence, préfère
les ententes oligopolistiques, les manœuvres de lobbying, tout sauf la
régulation par la libre concurrence et l'innovation. L'Union Européenne défend les règles du marché favorisant les grandes entreprises (anglo-américaines en
l'occurrence) qui savent régaler les décideurs : pas étonnant si elle
est devenue si impopulaire dans l'opinion.
Ce qu'il faut combattre, ce n'est pas l'option d'une homologation (que nous ne pourrons de toute façon empêcher) mais le monopole des futures cigarettes électroniques et de leurs consommables à Big Pharma d'une part (avec nicotine) et Big Tobacco (gadgets à vapeur) que la Directive Tabac projette d'imposer.
Le défi est donc de faire évoluer la loi et reconnaître qu'un gadget aussi dangereux que le café [2] peut être la solution finale au tabagisme.
Références
- La Commission Europénne crée un nouveau trafic de contrebande : la nicotine
- Cf. la prise de position du Pr Hajek, tabacologue : There is no more reason to regulate e-cigarettes as a pharmaceutical product than there is to do the same with caffeine, Pr Peter Hajek, Letters to the editor, The Times, 25.01.2013. Traduction française : Nicotine ou caféine ? ma-cigarette.fr, 29.01.2013
Commentaires