Les thérapeutiques non médicamenteuses jouent un rôle clé pour la cessation du tabagisme et le maintien de l’abstinence : l’activité physique en fait partie. Un rapport d’enseignants de l’Université Montpellier 1 (UFR STAPS) nous le précise avec toutes les références académiques qui vont bien [1].
L'activité physique favorise le sevrage tabagique
L’activité physique se définit comme « tous mouvements corporels qui permettent d’augmenter la dépense énergétique au-dessus de la dépense de repos ». Un quart seulement des fumeurs pratiquent une activité physique au moment de cesser de fumer. De nombreuses études ont cependant montré que l’activité physique régulière apparaît comme un facteur prédicteur d’abstinence et que l’exercice physique permet de réduire certains symptômes de sevrage pouvant conduire à la reprise du tabac.
L’exercice physique, même occasionnel, diminue de manière significative des symptômes de sevrage comme :
- les affects négatifs,
- l’irritabilité,
- le stress ainsi que,
- les troubles de la concentration et du sommeil.
De plus, l’exercice agit positivement sur un élément à l’origine de nombreuses rechutes : l’envie irrépressible de fumer, et ceci de manière plus rapide que les palliatifs nicotiniques oraux souvents conseillés lors d’un arrêt du tabac [2].
Enfin, une seule étude a montré que l’activité physique régulière permettait un meilleur contrôle de la prise de poids en fin de traitement.
Recommandations pour la pratique de l’activité physique
Le tableau suivant présente les recommandations de programmation d’activité physique lors de l’arrêt du tabac :
Durée de l’intervention | 8 semaines |
Durée de la session | 110 minutes par semaine |
Intensité | Modérée ou élevée |
Fréquence | 2 ou 3 fois par semaine |
Nature d’activité physique | Aérobie et/ou résistance |
Début | Avant ou au moment de l’arrêt |
Avant de débuter un programme d’activité physique, il est conseillé de vérifier la présence ou non de contre-indication à la pratique. Le questionnaire sur l’aptitude à l’activité physique Q-AAP de la Société canadienne de physiologie de l'exercice propose une auto-évaluation en sept questions vous permettant de savoir si vous pouvez commencer un programme d’exercice physique sans demander préalablement l’avis d’un médecin :
|
Si, en toute honnêteté, vous avez répondu « Non » à toutes les questions, vous êtes dans une certaine mesure assuré(e) de pouvoir augmenter votre pratique régulière d’activités physiques en commençant lentement et en augmentant progressivement l’intensité des activités pratiquées.
Le rapport conclut que l’activité physique, supervisée par un professionnel qualifié, pourrait représenter une possibilité efficace et complémentaire aux autres services pour aider les personnes à arrêter de fumer.
Références
- L’activité physique, une aide au sevrage tabac ?
G.Filhol, J.Guionneau, T.Joulié, P.Bernard ; UFR STAPS, Université Montpellier 1. - Harper, T. (2011). Mecanisms behind the success of exercise as an adjunct quit
smoking aid. University of Western Ontario, London, Ontario, Canada.
À lire sur le même sujet
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.