À numéro spécial, brève spéciale. La revue américaine Tobacco Control dédiée à la lutte contre le tabac vient de publier un numéro spécial sur les tactiques devant mener à terme à l'éradication du tabagisme et à la suppression des fumeurs de la surface de la terre. Une sorte de "solution finale" qu'ils nomment fin de partie : The Tobacco Endgame.
Déjà en 2010 dans la même revue, Ruth E. Malone proposait ce concept de “endgame” : Imagining things otherwise: new endgame ideas for tobacco control.
Ce supplément propose un bréviaire mis à jour de vingt propositions de “fin de partie”, ou “jeu final” ou encore de “phase ultime” imaginées par ceux qui s'en voient les généraux en chef.
Avec d'autres collègues, les auteurs se sont réunis en juin dernier lors d'une conférence organisée par la Faculté de santé publique du Michigan. La conférence a été financée par des subventions de l'American Legacy Foundation et la Fondation Robert Wood Johnson, cette dernière ayant également parrainé l'édition et la distribution de ce supplément promotionnel [1].
Selon un participant, le but de cette conférence était de servir de « brise-glace intellectuel » pour l'achèvement de la prohibition du tabac, vision unanimement partagée par les invités...
The Tobacco Endgame , Tobacco Control, May 2013, Volume 22, suppl 1
Evidence-based policies seem incapable of substantially hastening the demise of smoking. Slowness in the decline of smoking in developed nations, and increasing smoking in many low- and middle-income countries has sparked interest in novel, even radical 'endgame' strategies to eliminate the toll of tobacco. This paper identifies the principal endgame proposals and, with the other papers in this volume, has the goal of expanding and deepening the endgame conversation by engaging the broader tobacco control community. ‘Endgame’ is a term from chess, a complex game with a simple objective: to checkmate the king.
Apparemment la fin qu’ils appellent de leurs vœux n’est toujours pas plus en vue en 2013 qu'en 2010 : Evidence-based policies seem incapable of substantially hastening the demise of smoking. En d'autres termes, ce qui est justifié par les études scientifiques ne donne pas les résultats escomptés. Les zélotes anti-tabac cuisinent encore une tambouille nauséabonde dont le principal effet est de torturer les fumeurs sans leur proposer de solutions pour qu’ils attentent moins à leur santé.
Le problème n'est ni le tabac ni la nicotine : c’est seulement le tabac fumé. L'erreur est stratégique avant d’être tactique. Ces gens sont aveuglés par leur idéologie et rien ne les fera changer d’avis, même pas la preuve scientifique de la quasi absence de risque sanitaire du tabac oral, de la cigarette électronique, ou d’autres options de réduction des risques de consommation.
Note
Le capital de la Robert Wood Johnson Foundation (RWJF) se compose à 55 % d'actions dans la société Johnson & Johnson, leader mondial de l'industrie pharmaceutique dont elle tire les deux tiers de ses profits. Johnson & Johnson est notamment propriétaire de la marque Nicorette en France.
La firme de Nicorette finance les associations anti-fumeurs à coup de millions de dollars. À titre d'exemple - il ne s'agit que d'un exemple parmi des dizaines (et vraisemblablement des centaines) - l'American Nonsmokers' Rights Foundation bénéficie d'une subvention par RWJF de 3 millions de dollars sur la période du 15.07.2012 au 14.07.2014. Source : Foundation center
À lire sur le même sujet
- Et tu, Ken Warner? (and some musings about “endgame”), par Carl V Phillips.
Ken Warner, l'organisateur de la conférence ayant mené à la publication de ce supplément, fut son professeur.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.