L’Institut National de la Consommation a réalisé une série de tests de cigarettes électroniques et de e-liquides : c’est l’objet d’un article à la Une du numéro 485 du magazine 60 Millions de consommateurs : “Pas si inoffensive la cigarette électronique”.
Même si le sujet mérite considération, comme s’en est emparé l’UFC Que Choisir, il s’agit ni plus ni moins d’un bombardement médiatique afin de préparer l’opinion publique et les 13 millions de fumeurs à une réglementation limitant la vente de ces produits :
« S’il fallait des arguments supplémentaires pour que ces cigarettes électroniques soient strictement encadrées, ils sont désormais tout trouvés. » (Victoire N’Sondé)
Nous imaginons qui est derrière, familier de ces enfumages, mais à défaut de preuve, nous vous demandons de nous faire confiance : ça craint pour les vapoteurs et les millions de fumeurs.
Voici trois réactions sur les réseaux sociaux, décidément rétifs à la propagande :
1°) Video de Espace Vap’
Un vendeur explique en termes simples pourquoi ce dossier est vicié.
Nb : Nous découvrons ce vendeur à l’occasion et n’avons évidemment aucun lien d’intérêt avec ses affaires.
2°) Réaction de Dr Dominique Dupagne sur son site Atoute.org le 26.08.2013
La cigarette électronique est utile et n’est pas dangereuse
Je suis effaré par l’article de l’INC, publié dans 60 Millions de consommateurs le 24 août, surtout émanant d’une association censée protéger les consommateurs.
Cet article insinue que la e-cigarette ne serait pas inoffensive, et même "potentiellement cancérigène".
Les principaux produits toxiques du tabac sont les goudrons et peut-être du CO ou du CO2. Ils sont responsables en France de 200 morts par jour. La cigarette électronique n’en contient pas.
La toxicité de la fumée du tabac n’est pas associée aux irritants et aux métaux qu’elle contient, mais bien à ces produits cancérigènes et athérogènes.
La cigarette électronique contient des produits anodins, utilisés depuis 50 ans dans l’alimentation humaine. Leur chauffage produit, comme pour tous les produits carbonés chauffés, des aldéhydes et de l’acroléine. C’est le cas pour les huiles essentielles chauffées et pour les appareils chauffant diffusant des antimoustiques.
C’est le cas pour toute cuisson d’aliment dans un corps gras.
Le moindre meuble IKEA (comme tous les agglomérés) diffuse dans l’air des quantités significatives de formaldéhyde, et ce en continu y compris pendant notre sommeil. Notre organisme produit du formaldéhyde en petite quantité.
Tous les végétaux, tous nos aliments contiennent des traces de métaux, y compris lourds. C’est le cas de toutes les eaux minérales.
Bref, 60 Millions de consommateur pointe du doigt des teneurs qui sont réelles, mais anodines dans l’absolu, surtout face aux substances monstrueusement cancérigènes (et toxiques pour les artères) contenues dans la fumée de tabac, et dont l’article ne dit pas un mot.
A ce jour, nous n’avons aucun élément solide, 10 ans après sa commercialisation, pour affirmer que le e-cigarette est toxique. Si 1 million de personne l’utilisent en France, sachant qu’il s’agit en immense majorité des fumeurs de tabac, ce sont autant de personnes protégées au moins partiellement d’un danger mortel (certains continuent à fumer des cigarettes).
L’INC se garde bien de publier le protocole scientifique de son étude. Ce serait pourtant un minimum quand on inquiète un million de personnes.
Tout vapoteur qui reviendra au tabac après avoir lu cet article de l’INC, ou qui retardera son passage de la cigarette fumée à la e-cig, est un mort potentiel à porter au crédit de ceux qui inquiètent inutilement les gens pour vendre du papier. C’est extrêmement grave, c’est criminel.
Quel sera le prochain dossier de l’INC ? « La bière sans alcool n’est pas anodine et peut provoquer un diabète ». Pas besoin de labo, je peux affirmer que la bière sans alcool contient de l’arsenic, du cadmium, du nickel, du plomb, de l’uranium (tout est dans la teneur, mais laisser planer le doute est plus vendeur) et du sucre, facteur d’obésité et donc de diabète.
Pour qui roule vraiment l’INC ?
Réponse à cette question : l’INC roule pour son administration de tutelle : le Ministère en charge de la Consommation, dans les allées de Bercy. 60 Millions de Consommateurs indique vouloir alerter la direction générale de la santé (DGS) et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) : les lecteurs du Monde ne sont pas dupes !
3°) Réaction des lecteurs du quotidien Le Monde
Lire aussi (et par exemple) les commentaires des lecteurs du Monde : http://www.lemonde.fr/sante/reactions/2013/08/26/les-cigarettes-electroniques-pas-si-inoffensives-selon-60-millions-de-consommateurs_3466184_1651302.html
Quand la science se fait par communiqué de presse interposé, il y a à craindre pour la démocratie. Heureusement, avec le web, il devient difficile de rouler tout le monde dans la farine.
[Mise à jour 28.08.2013]
Nous ne résistons pas à l'envie de vous offrir ce photo-montage (source inconnue).
[Mise à jour 29.08.2013]
La publication de ce dossier ayant suscité de nombreuses réactions (dans le monde entier !), 60 Millions de consomateurs a tenté le 27 août de répondre aux questions les plus fréquemment posées dans un nouvel article : Cigarette électronique : les 7 questions que vous vous posez.
[Mise à jour 03 septembre 2013]
Suite à la publication des résultats de son étude, le président de l’Association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique (Aiduce) a interpellé le rédacteur en chef de 60 Millions de consommateurs dans une lettre ouverte. Voici la réponse de ce dernier :
« Nous avons simplement fait notre travail. Le protocole était des plus rigoureux, en particulier dans l’étape délicate qui consiste à récupérer les composés présents dans la vapeur en vue de leur analyse. Le mois prochain, l’étude va d’ailleurs être présentée par nos experts lors d’une rencontre scientifique internationale. Nous verrons bien, à ce moment-là, ce qu’en diront les spécialistes. Leur avis comptera plus pour nous que celui des spécialistes autoproclamés de la Toile – par ailleurs bien souvent marchands de cigarettes électroniques – qui nous ont, ces derniers jours, donné de nombreuses leçons de chimie. À destination du grand public, nous allons aussi répondre dans les prochains jours sur les principales questions concernant la méthodologie de l’essai. »
A suivre donc.
[Mise à jour 05 septembre 2013]
Konstantinos Farsalinos dénonce les malversations de l'Institut National de la Consommation et de 60 Millions de consommateurs, cf. La cigarette électronique cancérogène ? Le public trompé, la polémique scientifique et médiatique bat son plein.
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