Forte baisse des ventes de tabac dans le circuit commercial taxé
Voici l’évolution des ventes de tabac en France au mois d’août et en cumul depuis janvier, comparées aux mêmes périodes de 2012 :
Ventes de tabac | Août | D % | Cumul | D % |
Cigarettes (millions) | 3 976 | - 14,4 | 32 340 | - 9,1 |
A rouler (tonnes) | 681 | - 6,1 | 5 887 | 3,4 |
Apparemment les touristes fumeurs sont venus en France avec leurs provisions de tabac pendant que les français consommaient à l’étranger. Les ventes de tabac à rouler, en croissance régulière à cause de son niveau moins élevé de prélèvements fiscaux, sont aussi en baisse notable.
Il est probable que les achats de précaution dus aux augmentations de juillet aient joué sur les ventes du mois d’août aussi. Mais depuis le début de l’année, en supposant les achats détaxés constants, les ventes de cigarettes de tabac baissent de plus de 9 % : la tendance est lourde !
Il a été estimé que la perte de revenus pour l’administration française sera de 300 millions d’euros à la fin de l’année, dont la moitié imputable au développement de la cigarette électronique.
Gommes, patchs et gri-gris pharmaceutiques en perte de vitesse aussi
La baisse probable de la consommation de tabac ne peut être imputé à un recours accru aux aides à l’arrêt recommandées par les autorités de santé. En cumul, la fréquentation des centres de tabacologie est en baisse, de même que l’usage des gri-gris pharmaceutiques basés sur une théorie contestée de la dépendance à la nicotine recommandés comme aides à l’arrêt.
Les ventes des spécialités pharmaceutiques indiquées pour aider au sevrage sont sur les mêmes périodes respectivement de :
Ventes d'aide à l'arrêt* | Août | D % | Cumul | D % |
Patchs | 49 487 | - 9,4 | 60 3502 | - 7,5 |
Gommes | 73 582 | 11,3 | 726 324 | - 5,3 |
Varénicline | 3 831 | -37,6 | 40 715 | - 29 |
Bupropion | 619 | - 33,2 | 5 942 | - 23,6 |
Total | 137 023 | 6,7 | 1 435 703 | - 4 |
* (en mois de traitement)
Les deux traitements médicamenteux, le bupropion (marque Zyban° de GlaxoSmithKline) et la varénicline (marque Champix° de Pfizer) sont en train de rejoindre le cimetière des traitements abandonnés : ils n’ont à l’évidence plus la faveur des prescripteurs. Ces derniers doivent se sentir abusés par ces produits (à risques) annoncés comme efficaces par nos leaders d’opinion en blouse blanche sans l’avoir démontré auprès de leurs patients. Leur diffusion devient confidentielle, limitée aux consultations hospitalières probablement. Enfin, dirons nous ! La loi du marché aura fait un ménage que les autorités de santé s’avèrent incapables de faire.
Les gri-gris de nicotine sont dans une situation plus contrastée. Les gommes à la nicotine, dont il est estimé qu’un quart des consommateurs sont devenus dépendants, conservent un niveau de vente en croissance (ce qui est normal, à cause de l’addiction qu’ils entretiennent notamment). Mais sur l’année, les ventes marquent une petite baisse. Il conviendra de l’analyser et là aussi l’impact de la cigarette électronique peut avoir joué un rôle : il est plus agréable de vapoter que de mastiquer des bonbons à la gomme à longueur de journée, même agrémentées de goûts fruités ou mentholés.
Pourquoi subventionner des produits non compétitifs ?
Pour les personnes en charge de la politique de prévention du tabagisme, ces constats sont clairs :
1- le développement des usages de la cigarette électronique réduit le tabagisme, ce qui est l'objectif affiché par tous. Toute mesure d'encadrement - version politiquement correcte - ou de réduction de l'offre de cigarette électronique par divers moyens comme l'interdiction de la publicité, l'interdiction du vapotage en public et l'interdiction de la vente aux mineurs fumeurs par exemple, pour ne citer que trois mesures annoncées par Mme Marisol Touraine, revient à favoriser le tabagisme.
2- les "solutions efficaces" pour cesser le tabagisme - selon le marketing commun des firmes pharmaceutiques et des autorités de santé - ces "gri-gris inefficaces" selon nous, ne sont pas compétitifs. Ils sont chers et en plus ils ne plaisent pas autant aux fumeurs à la recherche d'une aide à l'arrêt du tabagisme. Il devient incompréhensible de les subventionner aux frais de la collectivité (vous et moi) sans faire de même pour un produit plaisant et à l'évidence efficace.
Source : OFDT, Tableau de bord mensuel des indicateurs tabac (24/09/2013)
[Mise à jour 07.10.2013]
Selon Le Monde du tabac (site des industriels), les ventes en septembre des cigarettes taxées continue à piquer du nez avec une chute de -9,1% en valeur par rapport au mois de septembre 2012 et en volume de - 17,5%. En cumul annuel par rapport au neuf premiers mois de l’année dernière, la baisse est de -8,6% (-1,5 % en valeur).
[Mise à jour 09.10.2013]
Selon Les Échos, le recul des ventes de tabac nuit gravement aux finances publiques : le produit des taxes baisse pour la première fois depuis 2007 (- 320 millions d'€ en 2013/2012)
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