La dépendance au tabac renforcée chez les porteurs d’une mutation génétique
Institut Pasteur, 13.12.2013
Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Université Pierre et Marie Curie (Philippe Faure, Paris) viennent de prouver chez la souris que le besoin de nicotine, principale substance addictive du tabac, était fortement régulé par une mutation génétique très fréquente dans la population humaine. Cette mutation, qui affecte le récepteur neuronal à la nicotine, perturbe son fonctionnement et provoque en conséquence une inactivation partielle du « circuit de la récompense ». Les individus porteurs de cette mutation ont donc besoin d’augmenter leur consommation de tabac pour en ressentir les effets. Ces résultats, publiés en ligne dans Molecular Psychiatry le 3 décembre, ouvrent la voie au développement de traitements de sevrage tabagique destinés aux individus porteurs de cette mutation.
[Les recherches basées sur une théorie selon laquelle la dépendance "à la nicotine" résulte d’un principe de récompense continuent. Grand bien fasse aux chercheurs, mais il reste à montrer que cette théorie est valable chez l’homme. Jusqu'à plus ample informé, vapoter de la nicotine ne rend pas dépendant et n’allume pas le cerveau, quelles que soient les éventuelles variations génétiques…]
Peut-on démontrer l’inexistence d’un danger ?
William Dab, 09.12.2013
« On pourrait démontrer (à la rigueur…) que les fantômes existent, mais démontrer leur non-existence, c’est une autre affaire. » Le point de départ de la méthode [statistique] est toujours de postuler une égalité du risque entre les groupes que l’on veut comparer, ce que les statisticiens appellent une « hypothèse nulle ». Il s’en suit qu’on peut rejeter une hypothèse nulle (on constate une différence significative entre les deux groupes), mais qu’on ne peut jamais l’accepter puisque c’est le postulat de départ. Autrement dit, on ne peut pas statistiquement affirmer l’égalité des risques dans deux groupes. La statistique permet d’identifier des différences (en toute rigueur, une probabilité de différence), mais elle n’est pas faite pour montrer l’égalité ou l’absence de différence. Dès lors, l’innocuité ne peut pas, en toute rigueur, se démontrer.
[Les scientifiques qui affirment que le risque (imaginé) du vapotage doit entraîner des contraintes sur sa liberté sont des menteurs et/ou des incapables, puisque ces risques restent à apprécier – et que cette situation risque de durer.]
Council approves compromise on tobacco directive
Conseil européen, 18.12.13
The Permanent Representatives Committee today approved a compromise text for a revised EU tobacco directive. It herewith endorsed a proposal that has been presented at a trilogue meeting between the Lithuanian presidency and representatives of the European Parliament and of the Commission on 16 December. [...] The scope of the directive is extended to electronic cigarettes which will be subject of a number of safeguards (e.g. maximum concentration of nicotine of 20 mg/ml, maximum single use cartridge size of 2 ml). As regards refillable electronic cigarettes, the Commission will have to report on their potential risk to public health at the latest two years after the entry into force of the directive. If for justified reasons related to a serious risk to human health at least three member states have banned refillable electronic cigarettes the Commission is allowed to extend the ban to all member states. Member states may authorise electronic cigarettes under the rules for pharmaceuticals if they meet the provisions of the pharmaceutical legislation. The agreement is aimed at helping smokers to quit while preventing any incentive for young people to start smoking.
[L’Europe des lobbys (et qui ne travaille plus qu’en anglais, désolé) bricole des textes sans queue ni tête, illégaux et illégitimes. Cela ne lui réussira pas aux prochaines échéances électorales.]
Making sense of the proposed new e-cigarette regulations
Clive Bates, 19.12.2013
The e-cigs text, like the rest of the directive is a sprawling mess, with many arbitrary and disproportionate measures fiddling around with product design and commercial freedoms. As a public health measure it is poor. As a consumer protection measure it is poor. As an EU internal market measure it is poor. The main defence for the text as it stands is that it could have been much worse – and this is true.
[Clive Bates analyse le résultat des magouilles à Bruxelles, et trace des pistes de réponse.]
The Renormalization of Smoking? E-Cigarettes and the Tobacco “Endgame”
Amy L. Fairchild & al., NEJM, December 18, 2013 DOI: 10.1056/NEJMp1313940
From the glowing tip to the smokelike vapor, e-cigarettes seek to mimic the personal experience and public performance of smoking. But ironically, the attraction of the device is predicated on the continued stigmatization of tobacco cigarettes. Although abstinence-only and strict denormalization strategies may be incompatible with e-cigarette use, the goal of eliminating smoking-related risks is not. We may not be able to rid the public sphere of “vaping,” but given the magnitude of tobacco-related deaths — some 6 million globally every year and 400,000 in the United States, disproportionately among people at the lower end of the socioeconomic spectrum — an unwillingness to consider e-cigarette use until all risks or uncertainties are eliminated strays dangerously close to dogmatism.
Secondhand Exposure to Vapors From Electronic Cigarettes
Maciej L. Goniewicz & al., Nicotine Tob Res (2013) doi: 10.1093/ntr/ntt203, 11.12.2013
The study showed that e-cigarettes are a source of secondhand exposure to nicotine but not to combustion toxicants. The air concentrations of nicotine emitted by various brands of e-cigarettes ranged from 0.82 to 6.23 µg/m3. The average concentration of nicotine resulting from smoking tobacco cigarettes was 10 times higher than from e-cigarettes (31.60±6.91 vs. 3.32±2.49 µg/m3, respectively; p = .0081).
[Où l’on assimile la vapeur émise par des machines à aspirer sur des e-cigarettes avec la vapeur expirée après inhalation, comme si c’était la même chose ! L’essentiel de la nicotine inhalée n’est pas rejetée mais absorbée, c’est beta.]
No Clear Link Between Passive Smoking and Lung Cancer
Journal of the National Cancer Institute (2013) doi: 10.1093/jnci/djt365
A large prospective cohort study of more than 76,000 women confirmed a strong association between cigarette smoking and lung cancer but found no link between the disease and secondhand smoke. Among women who had never smoked, exposure to passive smoking overall, and to most categories of passive smoking, did not statistically significantly increase lung cancer risk. The only category of exposure that showed a trend toward increased risk was living in the same house with a smoker for 30 years or more.
[Les anti-fumeurs forment une secte, avec leurs gurus : peu lui importe la science… Cette science officielle qui ne trouve pas tant que ça de lien entre le tabagisme passif et le cancer du poumon. Ah bon ? Mais on aurait abusé de notre naïveté ?]
EU bureaucrats plan to protect cigarette and drug markets while killing smokers
Dr Ross, ACSH (American Council on Science and Health), 04.12.02013
When the European Parliament (EP) flouted the European Commission’s (EC) proposed Tobacco Products Directive (TPD) by vetoing medicine regulation for electronic cigarettes (e-cigs) last October, American public health experts (myself included) heaved a sigh of semi-relief. Such regulation would have, in effect, banned e-cigs, made all the effective devices illegal in the EU and turned millions of ‘vapers’ into relapsed smokers or criminals. The beneficiaries? Big Tobacco and Big Pharma.
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Note
Ce billet est le 1361e publié par UnAirNeuf.org. Bonnes fêtes et à l'année prochaine !
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