Les résultats de l'enquête téléphonique pour l’information sur la cigarette électronique (ETINCEL) menée fin 2013 par l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies permettent d’évaluer l’impact de la cigarette électronique en France [1].
L'enquête a été conduite entre le 12 et le 18 novembre 2013 auprès d’un échantillon de 2052 individus âgés de 15 à 75 ans représentatif de la population métropolitaine. Le questionnaire aborde les thèmes de la notoriété de la cigarette électronique, de sa fréquence d’usage, des modalités d’achat de l’objet et des recharges, des motivations de l’utilisateur, etc. Des questions sur le tabac ont aussi été posées aux enquêtés. Extraits choisis par UnAirNeuf.org :
En novembre 2013, près de neuf Français sur dix (88%) déclarent connaître - ne serait-ce que de nom - la cigarette électronique, parmi lesquels on compterait entre 7,7 à 9,2 millions d’expérimentateurs, plutôt jeunes et consommateurs de tabac.
Fin 2013, 18% des personnes interrogées déclarent avoir utilisé au moins une fois une cigarette électronique. C’est 2,5 fois plus qu’en mars 2012, où le taux d’expérimentation en France atteignait 7% (identique à celui de l’ensemble des pays de l’Union européenne interrogés).
Les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir vapoté (22% contre 15%). La part des expérimentateurs est décroissante au fur et à mesure de l’avancée en âge : ils sont près d’un tiers (31%) chez les 15-24 ans à l’avoir essayé, alors que ce la ne concerne plus qu’un individu sur cinq entre 35 et 44 ans et un sur dix (9 %) entre 55 et 64 ans.
Sans grande surprise, le fait de fumer ou d’avoir fumé au cours de la vie influe sur le niveau d’expérimentation : la moitié des fumeurs (51 %) déclarent avoir essayé la cigarette électronique alors qu’ils ne sont que 12 % chez les ex-fumeurs et 3,5 % parmi les enquêtés n’ayant jamais ou rarement fumé.
Ainsi, parmi les expérimentateurs, les trois quarts sont des fumeurs, un sur six est un ancien fumeur et près d’un sur dix (9%) n’a jamais fumé ou a seulement essayé.
L’usage récent (au cours des trente derniers jours et hors expérimentation) de la cigarette électronique concerne, fin 2013, 6,0% des Français, soit un tiers de ceux qui l’ont essayée. Tous les usagers récents de la cigarette électronique ont déclaré consommer ou avoir consommé au cours de leur vie du tabac mais les fumeurs sont significativement plus nombreux que les ex-fumeurs (78% contre 22%).
Les vapoteurs quotidiens sont encore nombreux à alterner cette consommation avec celle de tabac, puisque deux tiers d’entre eux sont des usagers mixtes (tabac et cigarette électronique). Toutefois, parmi eux, plus de six sur dix (62%) utilisent « le plus souvent la cigarette électronique et parfois du tabac » ; un quart répond le contraire.
Les usagers exclusifs de cigarette électronique, c’est-à-dire qui ne consomment pas aussi actuellement du tabac, représentent 1,3 % des enquêtés, parmi lesquels une majorité (81 %) l’utilise tous les jours.
Le marché des cigarettes électroniques jetables apparaît très minoritaire : seuls 4 % des usagers dans le mois utilisent ce type de produit, qui est vendu dans une perspective d’essai plus que de fidélisation. En effet, elles sont simples d’utilisation, ressemblent à des cigarettes classiques et permettent d’essayer le produit en déboursant peu d’argent. Il est probable qu’avec le développement de l’usage, elles aient connu une baisse de leur part de marché.
L’usage dans le mois précédant l’enquête concerne quant à lui 6% de la population. Entre 1,1 et 1,9 million de personnes utiliseraient quotidiennement la cigarette électronique en France.
Référence
- Enquête ETINCEL - OFDT sur la cigarette électronique - Prévalence, comportements d’achat et d’usage, motivations des utilisateurs de la cigarette électronique, 12/02/2014
À lire sur le même sujet
- Le tableau de bord mensuel des indicateurs Tabac (OFDT) révèle la montée en puissance de la cigarette électronique
- Bilan 2013 (1) : baisse significative des achats de cigarette comme des aides pour l’arrêt du tabac ; nous écrivions le 30 janvier dernier :
"Dans quelle mesure raz de marée de la cigarette électronique pourrait-il constituer une cause commune aux deux baisses simultanées ? L'omission de sa prise en compte par l’OFDT serait fâcheuse. Espérons que ces craintes s’avèrent injustifiées et que nos décideurs politiques et sanitaires seront correctement informés par l’Observatoire. Nous jugerons sur pièces…"
Cette 'pièce' ETINCEL est claire et documentée, félicitations à l'OFDT. Nous avouerons que nous avions des doutes qui se révèlent infondés. Reste à intégrer ces indicateurs dans la tableau de bord mensuel Tabac, à l'évidence plus réservé sur l'impact de la cigarette électronique quand bien même 40 % des arrêts du tabagisme en 2013 pourraient lui être attribués : à défaut, omettant ce qui n'est plus anecdotique, il n'aurait plus grand sens...
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.