Le revue médicale indépendante Prescrire a actualisé son dossier des médicaments à écarter et à remplacer par de meilleures options [1].
Concernant la dépendance au tabagisme, l'avis de la revue reste inchangé :
Des médicaments autorisés dans le sevrage tabagique sont à écarter car ils ne sont pas plus efficaces que la nicotine et exposent à plus d’effets indésirables. En aide médicamenteuse au sevrage tabagique, la nicotine est le choix le plus prudent.
- La bupropione (Zyban°), un amphétaminique, expose à des troubles neuropsychiques (dont des agressivités, des dépressions, des idées suicidaires), des réactions allergiques parfois graves (dont des angiœdèmes, des syndromes de Stevens-Johnson), des dépendances, et des malformations cardiaques congénitales en cas d’exposition in utero (n° 221 p. 652-657 ; n° 339 p. 26-27 ; n° 342 p. 271).
- La varénicline (Champix°) expose à des dépressions, des suicides, des éruptions cutanées graves (dont des syndromes de Stevens-Johnson) et des troubles cardiaques (dont des angors et infarctus du myocarde, des fibrillations auriculaires) (n° 276 p. 645-648 ; n° 311 p. 666 ; n° 342 p. 271 ; n° 368 p. 423).
Agir d’abord au service des patients
Selon l’analyse de Prescrire, la balance bénéfices-risques des médicaments cités dans ce bilan est défavorable dans toutes les indications de leur Autorisation de Mise sur le Marché. Au-delà de la démarche active des soignants d’écarter ces médicaments de leur panoplie thérapeutique, les autorités de santé ont aussi à prendre des dispositions concrètes qui protègent les patients et incitent les soignants à s’orienter vers des traitements à balance bénéfices-risques favorable. Ces médicaments, plus dangereux qu’utiles, n’ont pas de raison valable de rester sur le marché.
Référence
- "Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2015" ; Rev Prescrire 2015 ; 35 (376) : 144-151 (pdf, accès libre)
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