L'arrêté du 19 mai 2016 relatif aux modalités d'inscription des avertissements sanitaires sur les unités de conditionnement des produits du vapotage vendues en France précise l'obligation d'un avertissement sanitaire :
Pour les produits du vapotage, toutes les unités de conditionnement et tous les emballages extérieurs de produits du vapotage et de flacons de recharge contenant de la nicotine portent, conformément à l'article L. 3513-16 du code de la santé publique, l'avertissement sanitaire suivant :
'La nicotine contenue dans ce produit crée une forte dépendance. Son utilisation par les non-fumeurs n'est pas recommandée.'
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Cette exigence est abusive. En dehors du tabac, il n'y a pas de base scientifique pour affirmer qu'un produit contenant de la nicotine 'crée une forte dépendance'. Cet arrêté peut - et doit - être contesté par une procédure juridique adaptée, pour la simple raison que vapoter sauve des vies : Déjà 8 000 décès de fumeurs évités à fin 2014 en France grâce à la vape
Un florilège d'avis scientifiques montrant que la nicotine (consommée seule) n'induit pas de dépendance
L'ouvrage de Hanan Frenk et Reuven Dar : Dépendance à la nicotine. Critique d'une théorie (Paris, Les Belles Lettres, 2004, préface du Pr Molimard) avait montré il y a 10 ans déjà que la propagande sanitaire ne tient pas scientifiquement.
Des recherches scientifiques (incontestées jusqu'à présent) ont depuis montré par quels mécanismes neurobiologiques la nicotine seule n'induit pas de dépendance de consommation. Le tabac est addictogène, pas la nicotine selon Jean-Pol Tassin, neurobiologiste au Collège de France, directeur de recherche à l’Inserm : Dépendance au tabac: pour en finir avec la nicotine, Jean-Pol Tassin, Slate, 25.03.2013
"En 2003 puis en 2006 nous avons montré que si les animaux recevaient un traitement préalable avec des «inhibiteurs des monoamines oxydases» ou IMAO, la nicotine devenait aussi efficace que la cocaïne dans les modèles d’addiction. Nous avons poursuivi ces études. Et en 2009 nous avons montré que les IMAO rendaient inefficace un frein naturel empêchant la nicotine de devenir addictive. [...] C’est parce qu’il existe une synergie entre la nicotine et un ou plusieurs IMAO (qui sont tous contenus dans la fumée du tabac) que le potentiel addictif du tabac est tellement important."
En 2011, eu égard aux autres facteurs du tabagisme, le Pr Fagerström demande que l'on renomme son test de dépendance à la nicotine en "Test de dépendance à la cigarette" : Karl Fagerström, Oxford University Press pour le compte de la Society for Research on Nicotine and Tobacco, 2011 ; doi: 10.1093/ntr/ntr137
"Le rôle de la nicotine dans la dépendance ayant été établi, la communauté des chercheurs perdit de vue l’éventualité que d'autres facteurs déterminants puissent également être considérés. Mais il a été reconnu récemment que si la nicotine est le principal composant rendant addictive la fumée de tabac, elle n'est probablement pas la seule substance impliquée. À la lumière de ce qui est maintenant connu sur ce qui induit la dépendance au tabagisme, il semble opportun de proposer de rebaptiser le Fagerström Test of Nicotine Dependance en « Test de Fagerström de dépendance à la cigarette » (FTCD). "
Le Pr Molimard est à l'origine du terme "tabacologie", dont il a fondé les enseignements en France, sollicite les autorités de santé en France en 2012 pour que les données scientifiques priment sur la propagande hygiéniste : Le mythe de l’addiction à la nicotine - Lettre du professeur Molimard à la HAS, Formindep, 30 juin 2012
Les avis éclairés du Pr Etter
Le Professeur Jean-François Etter, responsable du site stop-tabac.ch, est l'auteur de plus de 130 articles scientifiques sur le tabagisme, dont Addiction to the nicotine gum in never smokers (BMC Public Health 2007;7:159). En voici l'essentiel :
Un questionnaire en anglais fut proposé entre septembre 2004 et mars 2006 à des personnes consultant le site internet stop-tabac.ch sur la cessation du tabac.
Parmi les 434 utilisateurs quotidiens de gomme à la nicotine ayant répondu en renseignant leur statut concernant le tabagisme, il y avait 349 ex-fumeurs (80,4 %) , 80 fumeurs actifs (18,4 % ) et cinq n'ayant jamais fumé.
Sur ces cinq personnes déclarant n'avoir jamais fumé, trois personnes vivaient aux Etats-Unis et une au Royaume-Uni (une réponse manquante). Seulement deux déclaraient n'avoir jamais consommé de tabac oral (snuff ou Snus, courant aux USA).
S'il apparait possible que des personnes n'ayant jamais consommé de tabac puissent devenir dépendantes à la gomme à la nicotine, ces cas restent anecdotiques [1]. Le passage par le tabagisme est la règle chez les consommateurs réguliers de nicotine.
Le Pr Etter a aussi fait remarquer que dans aucune des études cliniques comprenant la consommation de nicotine par des non-fumeurs il n'avait été repéré de sensations de manque à la fin du traitement. Ainsi des recherches de Dr Newhouse : Study finds nicotine safe, helps in Alzheimer's, Parkinson's
What makes nicotine especially attractive as a treatment is the fact it causes virtually no side effects, according to Dr. Paul Newhouse, the director of Vanderbilt University's Center for Cognitive Medicine. It seems very safe even in nonsmokers.
In our studies we find it actually reduces blood pressure chronically. And there were no addiction or withdrawal problems, and nobody started smoking cigarettes. The risk of addiction to nicotine alone is virtually nil.
J-F. Etter ne se prive pas de dénoncer la politique des autorités de santé, par ex. dans Cigarette électronique: quand le moralisme nuit à la santé publique (Le Devoir, 28 janvier 2014)
"Rien ne justifie les limitations imposées à la cigarette électronique. Imaginez un pays où la seule façon connue de consommer du café serait d'en fumer les grains. Les cancers du poumon se compteraient évidemment par millions puisque, comme pour la cigarette, c'est l'inhalation des produits de la combustion qui est nocive. Le jour où un petit futé proposerait de boire le café au lieu de le fumer, verrait-on les responsables de la santé publique se dépêcher de réglementer les machines à expresso et les percolateurs ? C'est un peu ce qui se produit aujourd'hui avec la cigarette électronique...
"C'est du moralisme. L'attitude prohibitionniste s'explique par l'ignorance et une réaction épidermique de certains spécialistes pour qui les termes nicotine, tabac et cigarette sont tabous et pour qui tout ce qui ressemble à ces produits doit être interdit. Il s'agit souvent de réactions irrationnelles de la part de spécialistes qui ne supportent pas de ne plus être les leaders d'opinion dans leur domaine. Cette attitude est contraire à la santé publique.
"On ne peut pas vraiment parler de dépendance à la nicotine puisque la définition de la dépendance implique un usage compulsif associé à des problèmes de santé. Or la nicotine n'a rien à voir avec l'alcool, l'héroïne ou le tabac puisqu'il n'y a pas de facteur de risque. On pourrait comparer au sucre qui suscite aussi un usage compulsif. Pourtant on ne parle pas de dépendance au sucre. On peut y être opposé et prôner l'abstinence. Pourquoi pas ? Mais c'est plus une question morale. Il faut alors laisser tomber les masques et cesser d'invoquer la santé publique."
Aucune étude à ce jour n'a démontré le potentiel addictif de la nicotine inhalée seule
D'une façon globale, malgré les dizaines de milliers d'études cliniques impliquant la consommation de nicotine, aucune à ce jour n'a démontré le potentiel addictif de la nicotine inhalée seule. Relevons au passage la vente libre dans les pharmacies de produits contenant de la nicotine (vente autorisée aux mineurs de 15 ans pour certaines présentations). Jusqu'à preuve du contraire, la vérité scientifique est qu'à défaut de tabagisme, inhaler la nicotine ne génère pas de dépendance [2].
De plus aucune des études épidiémologiques menées dans le monde concernant le supposé effet passerelle de la vape au tabagisme n'a montré que les jeunes non fumeurs s'essayant au vapotage en deviennent significativement utilisateurs réguliers [3]
Qui dénoncera en justice ces mensonges institutionnels ?
Notes
- Cf. La chanteuse Jessica Simpson révèle son addiction aux chewing-gums à la nicotine
- Certes, les personnes ayant consommé du tabac ont tendance à rester durablement consommatrices de nicotine. Ainsi en équivalent « mois de traitement », deux tiers des ventes en 2014 en France de palliatifs nicotiniques étaient sous forme orale (300 prises par mois, sous forme de gomme pour l'essentiel ; source : OFDT, Tableau de bord mensuel des indicateurs tabac - Bilan de l’année 2014). De peur de retomber dans le tabagisme, certains mâchent de la gomme durant des années, jusqu'au dégoût absolu...
- La dernière en date étant celle des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) : cf. Michael Siegel,
CDC Continues to Lie and Deceive the Public about Youth Tobacco Use