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Mois sans tabac (vintage 20 octobre 2017)

Le 20 octobre 2017, UnAirNeuf.org publiait Les Vapoteurs #MoisSansTabac : liens utiles sur la vape (cf. ci-après).

Quatre ans plus tard rebelote. Pendant ce temps, la prévalence du tabagisme est restée en France, comme depuis des années de 'lutte anti-tabac' (??) fermement ancré autour de 30 % de la population en âge de fumer. Les politiques des autorités de santé sont toujours aussi inefficaces - à se demander si cela n'est pas fait exprès - pour maintenir en vie le réseau des buralistes, dont Bercy est si dépendant pour collecter les taxes et autres menus services de proximité face à l'extension d'un désert qui ne doit rien au changement climatique. Y'a bon les taxes !

Vous direz que nous dénonçons sans preuve... Eh bien si, en voici un indice : peu après cette opération, qui avait permis à des milliers de fumeurs de mieux connaître la vape et la cigarette électronique, Santé Publique France n'a pas trouvé mieux que de fermer ce site de soutien aux fumeurs, faisant sans doute trop d'ombre à un service chargé de la promotion des produits pharmaceutiques sous sa tutelle. Comme l'écrivait son responsable Sébastien Béziau, vice-président de l'association SOVAPE,  le 13 décembre 2017 :

Lors du Mois Sans Tabac, Tabac Info Service / Santé Publique France m'a confié l'administration du groupe Facebook Les Vapoteurs #MoisSansTabac. L'objectif était d'apporter aux personnes, qui s'inscrivaient via l'opération, les conseils et les bonnes pratiques de vapoteurs confirmés et d'experts de la vape. Plus de 4000 personnes s'y étaient inscrites.
Comme toutes les groupes ont été fermés par Tabac Info Service à la fin du mois, nous avons décidé de monter un nouveau groupe dans le même état d'esprit : dédié aux débutants. On y trouve de l'entraide et du soutien 24/7 avec des fichiers très complets, de l'info santé, technique, pratique, et des vidéos avec des intervenants : William Lowenstein - Pdt de SOS Addiction, Jean-Pierre Couteron, Pdt de Fédération Addiction, Jacques Le Houezec, Pdt de SOVAPE, ou encore le diététicien Nicolas Sahuc.
L'équipe qui gère cette page est très sérieuse, participation à des groupes de travail avec la DGS, érudits et aguerris à la lecture scientifique et aux recommandations autour de l'arrêt du tabac, au-delà de la vape. Plusieurs tabaco sont déjà présents sur le groupe.
En tant que professionnels de santé, ce qu'il se passe sur ce groupe peut vous intéresser, voire y diriger certains de vos patients qui se posent des questions.
Notre état d'esprit est en mode "réactif", convaincus bien entendu du potentiel de la vape et de la réduction des risques que cela représente, mais sans prosélytisme acharné et sans "politique", considérant que les personnes qui se présentent pour rejoindre le groupe ont déjà fait un choix libre.

Tel un phoenix, ce groupe a survécu. Créé le 24 septembre 2016, son nom a été remplacé le 20 novembre 2017 par VAPE INFO SERVICE  puis finalement renommé INFO VAPE. Nous invitons tous les fumeurs intéressés à s'y abonner : le #Moissanstabac aurait avantage à devenir le #Moisaveclavape. 

INFO VAPE est un groupe Facebook auto-support composé milliers de membres vapoteurs débutants ou expérimentés, qui vous accompagnent en vous conseillant sur le vapotage et ses bonnes pratiques. Ce groupe est dédié au sevrage tabagique, pas à la vape loisir, geek et/ou récréative.

A lire sur le même sujet

1. Le site Info Vape, et notamment ses précieuses fiches Conseil :
   * 10 conseils pour bien démarrer la vape et tenter d’arrêter de fumer ;
   * Conseils pour choisir votre premier matériel de vapotage ;
   * Vapotage : quel taux de nicotine choisir ?
   
   
2. Mois sans tabac, Moisdelavape, 21 octobre 2016  
3. Les conflits d’intérêts profitent aux médecins et à l'industrie de la santé : les fumeurs et les fumeuses en payent le prix, 25 octobre 2010

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Les Vapoteurs #MoisSansTabac : liens utiles sur la vape

Dans le cadre de l'opération publique #MoisSansTabac piloté par Santé Publique France et Tabac Info Service, Sébastien Béziau a accepté la mise en place d'un groupe fermé sur Facebook destiné aux fumeurs intéressés par l'option Cigarette électronique : Les Vapoteurs #MoisSansTabac. Il regroupe à ce jour 1200 membres, ce qui en fait le groupe FB le plus fréquenté de l'opération.

Sébastien y publie le 19 octobre 2017 une liste de liens utiles compatibles avec les contraintes d'une opération publique et donc sans intérêt commercial : Liens utiles sur la vape Vapoteurs #MoisSansTabac

C'est avec plaisir que nous relayons l'information ici. Pitch :

Vous vous lancez dans l'aventure #MoisSansTabac avec l'aide du vaporisateur personnel ? Vous êtes au bon endroit ! Ici vous trouverez conseils, soutien et bonne humeur ! Vous pourrez partager votre expérience, vos astuces pour réussir votre arrêt de la cigarette.
En novembre, on arrête ENSEMBLE !

= O =

En toute chose, il faut savoir raison garder

UnAirNeuf.org critiquait hier la prétention de cliniciens de laboratoire à une plus grande rigueur scientifique par rapport aux études observationnelles sur les usages de la cigarette électronique (vapotage).

Nous en avons ce jour une illustration probante avec la publication d'une étude lancée en 2016 à partir de l'enquête PATH (Population Assessment of Tobacco and Health) qui fait référence aux Etats-Unis d'Amérique [1] :

"This large US nationally representative study does not support the hypothesis that switching to e-cigarettes will prevent relapse to cigarette smoking."
Cette vaste étude représentative aux États-Unis ne soutient pas l'hypothèse selon laquelle passer au vapotage prévient la rechute dans le tabagisme.

La première réaction que nous pouvons avoir concernant de telles informations est que les auteurs sont influencés (pour le dire gentiment) par des groupes d'intérêt antivape, comme l'est l'Organisation Mondiale de la Santé par (mauvais !) exemple. C'est possible mais le dossier de l'auteur principal, John Pierce plaide plutôt en faveur d'une certaine indépendance d'esprit : UnAirNeuf.org en 2008 avait fait état d'une étude publiée par lui dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) en 2002 mettant en évidence le gouffre séparant les essais cliniques réalisés sur des populations sélectionnées et la réalité sur le terrain [2].

Nous citions sa conclusion alors [3] :

Une augmentation de l’accès aux traitements pharmacologiques (suite à leur commercialisation sans prescription médicale en Californie à compter de 1996) n’est pas « associée à un accroissement de la cessation du tabagisme dans la population ».

Nous y citions une autre étude, réalisée sous la direction de Anne Hartman du très institutionnel National Cancer Institute (NCI, Maryland, USA), présentée en juillet 2006 à la Conférence Mondiale sur le Tabac (WCTOH) le 14 juillet 2006. Concernant 8200 fumeurs réguliers depuis plus d'un an, âgés de 25 ans et plus et dont la tentative d'arrêt date de moins d'un an, Anne Hartman montrait l’inefficacité dans la vie réelle des palliatifs nicotiniques si l’on considère la cessation du tabagisme à 9 mois [4].

Ce qui peut être vrai lors d’études 'contrôlées' n’est pas conforme à la réalité observée sur le terrain ! Il n'est pas exact que les palliatifs nicotiniques 'doublent les chances de succès' : ils peuvent bien doubler à un moment donné la probabilité d'arrêt par rapport à une substance sans action pharmacologique nommée 'placebo'... Dans la vie réelle, la probabilité de l’abstinence décroit avec le temps ; au-delà de six mois, l’arrêt du tabagisme est majoré EN S'ABSTENANT DU RECOURS A LA SUBSTITUTION NICOTINIQUE.

Il ne faudrait pas que l'ardeur à proposer aux fumeurs une solution pour les aider à mettre un terme à leur addiction leur laisse croire qu'avec la vape, ça marche comme sur des roulettes...

Et pourtant ! Deux études cliniques récentes de qualité ont rapporté que les cigarettes électroniques (avec assistance et conseil) peuvent aider les fumeurs à arrêter de fumer :

1. Hajek et al. ont comparé l'efficacité des cigarettes électroniques par rapport à un traitement de substitution nicotinique et ont rapporté que les personnes randomisées pour les cigarettes électroniques étaient plus susceptibles d'être abstinentes de la cigarette pendant un an que ceux randomisés pour la nicotine pharmaceutique [5] ;
2. Eisenberg et al. ont rapporté que les volontaires randomisés pour recevoir des cigarettes électroniques et des conseils étaient plus susceptibles d'être abstinents de cigarettes à 3 mois qu'un groupe témoin avec seulement du conseil [6].

Et pourtant ! Les analyses de l'étude observationnelle PATH et d'études de cohorte similaires rendent compte que si l'utilisation de cigarettes électroniques pour aider à arrêter de fumer est bien associée à une abstinence de cigarette à court terme, corroborant ainsi les résultats de ces essais randomisés, à long terme l'abstinence au tabagisme n'est cependant pas démontrée.

En toute chose, il faut savoir raison garder. Beaucoup de vapoteurs n'ont pas forcément l'intention d'utiliser une nouvelle méthode pour cesser de fumer, ce qui est strictement leur droit le plus absolu.

p.s.

Une absence de preuve n'est pas une preuve d'absence d'effet... L'étude de Pierce montre quand même - lueur d'espoir - que ceux qui vapotent sont plus susceptibles que retenter de cesser de fumer après une rechute que ceux n'ayant pas vapoté ; et donc de redevenir non fumeur ultérieurement.

Références

1. John P. Pierce & al., JAMA Network Open. October 19, 2021
   Incidence of Cigarette Smoking Relapse Among Individuals Who Switched to e-Cigarettes or Other Tobacco Products
2. Pierce JP, Gilpin EA. JAMA. 2002;288(10):1260–1264.
   Impact of Over-the-Counter Sales on Effectiveness of Pharmaceutical Aids for Smoking Cessation.
   http://jama.ama-assn.org/cgi/content/abstract/288/10/1260
3. Les patchs ne gagnent pas le match
4. What does U.S. national population survey data reveal about effectiveness of nicotine replacement therapy on smoking cessation ?
5. Hajek P, Phillips-Waller A, Przulj D, et al., N Engl J Med. 2019
   A randomized trial of e-cigarettes versus nicotine-replacement therapy.
6. Eisenberg MJ, Hébert-Losier A, Windle SB, et al; JAMA. 2020.
   Effect of e-cigarettes plus counseling vs counseling alone on smoking cessation: a randomized controlled trial.

Les essais cliniques randomisés (ECR) avec la cigarette électronique présentent trop de limites et d'inconvénients

Les essais cliniques randomisés (ECR) sont devenus la meilleure façon de prouver les effets d'un produit de santé et de qualifier leurs effets indésirables. Il s'agit d'un progrès majeur par rapport aux observations sans groupe de contrôle.

 

En médecine fondée sur les preuves, les essais comparatifs randomisés (ECR) sont considérés - lorsqu'ils peuvent être réalisés - comme faisant partie des meilleurs moyens (en anglais "gold standard") d'évaluer les effets bénéfiques et néfastes d'approches thérapeutiques comparées les unes aux autres : médicaments, soins, pansements, dispositifs médicaux, chirurgie, etc.
Après l'évaluation pour éligibilité dans l'étude puis recrutement, les participants à l'étude sont aléatoirement répartis (randomisation) parmi les groupes correspondants à chaque approche thérapeutique testée. Le groupe qui reçoit un placebo ou un traitement à l'efficacité déjà connue est appelé « groupe de contrôle ». L'intérêt de la randomisation est qu'elle limite les biais de sélection et donc permet une répartition homogène des facteurs pronostiques connus et inconnus entre les groupes.

Les sujets, les thérapeutes et les évaluateurs sont dans la mesure du possible en aveugle (on dit aussi en insu), c'est-à-dire qu'ils ne savent pas dans quel groupe est le patient. Ceci permet que le traitement soit la seule variable qui soit différente entre les groupes. Ce n'est pas toujours possible, quand le traitement nécessite une participation active du sujet (Wikipedia consulté le 15/10/2021).

N'en déplaise à certains thuriféraires de la pharmacine [1][2], cette approche expérimentale de laboratoire présente cependant des limites et inconvénients et peut produire de la fausse science ou patascience.

Quand les inconvénients et les limites deviennent prépondérants, il convient de privilégier d'autres approches

1. Les essais cliniques randomisés (ECR) sont chers : les financeurs ont un intérêt économique à les conduire et les publier, ce qui peut introduire différents biais. Ils concerneront a priori des traitements pour lesquels on espère une retour sur investissement important : à priori des produits innovants plutôt que des produits difficilement brevetables ou de faible coût.
   
   
2. Ils supposent un rôle similaire des personnes testées, et si possible passif pour éviter que les résultats soient biaisés par des modes d'emploi différents.
   
   
3. Il n'est pas aisé de convaincre les participants à bénéficier du traitement réputé le moins efficace, d'où des difficultés inhérentes de recrutement et ultérieurement des retraits de consentement à participer.
   
   
4. Les essais cliniques randomisés (ECR) supposent évidemment une homogénéités des caractéristiques des groupes de personnes incluses dans le test : âge, répartition des sexes, niveau socio-culturel, etc. Ils peuvent n'être représentatifs que d'une minorité des futurs bénéficiaires. Ainsi aucun test n'a porté sur les effets secondaires de la varénicline les femmes enceintes, faute d'avoir pu prouver au préalable le faible risque d'impact sur le fœtus. Idem pour les mineurs.
   
   
5. Ils supposent aussi une grande uniformité dans les modes de dispensation et d'accompagnement thérapeutique par les équipes qui en sont chargées : ceci est difficile à garantir quand différents sites d'essais géographiques sont mis en œuvre.
   
   
6. A défaut de gratuité ou prise en charge à 100%, les traitements utilisés comme référence (produit existant) doivent être ensuite accessibles dans des conditions économiques comparables. Ainsi il semble infondé de comparer un produit remboursé par l'Assurance Maladie et un produit qui ne l'est pas, notamment dans le cas - général - où il est procédé à une randomisation des traitements, ne laissant pas le choix au patient d'une solution qu'il pourra préférer pour des raisons économiques.
   
   
7. Les essais cliniques ne permettent pas de prendre en compte un apprentissage des patients de leur expérience, pendant l'essai et puis ensuite dans la durée. Dans le cas de la cessation du tabagisme pourtant, comme pour beaucoup d'addictions, il est reconnu que les rechutes sont la norme... et qu'elles constituent un apprentissage au fil du temps. Pour bien faire, il conviendrait de n'inclure que des tentatives premières d'arrêt (et donc a priori une majorité de mineurs !).
   
   
8. Les ECR sont très longs à mettre en place, à mener, à publier. Ils sont le plus souvent pas ou peu flexibles. Ils ne permettent généralement pas de valider en temps utile des traitements soumis à une évolution technique rapide (comme l'est encore la cigarette électronique par ex.).
   
   
9. Enfin, une des velléités des défenseurs des ECR est de repousser dans l'anecdotique l'ensemble des observations non contrôlées parce que non contrôlables (notamment à cause de l'évolution du marché, des modes, des techniques). Il en résulte que les décideurs et organismes en charge de la santé ne disposeront que d'éléments limités de décision, éléments qui peuvent être en outre devenus périmés à la publication d'un essai des années après son lancement.
   
   
10. Etc.

Conclusion

Les essais cliniques favorisent les 'interventions' pharmaceutiques : il s'avère que leurs contraintes expérimentales ne permettent pas la prise en compte d'une réalité complexe - et dynamique - des situations. Malgré leurs travers bien connus, les études observationnelles autoriseront des décisions mieux justifiées.

Aussi dans le cas de la cigarette électronique (qui n'est pas un produit de santé), les effets sur la cessation du tabagisme ont avantage à être évalués par des études d'observation.

Notes

1. Nous qualifions de 'thuriféraires' ces patascientifiques de laboratoire qui espèrent enfumer le monde entier en faisant croire que seuls les ECR priment, au détriment des autres sources de savoir.
   Etymologie : emprunté au latin médiéval t(h)uriferarius, dérivé du latin t(h)urifer « qui offre l'encens aux faux dieux » (source CNTRL).
   
   
2. Nous nommons pharmacine cette médecine devenue caniche de l'industrie. Comme si la cessation du tabagisme se réduisait à une question de nicotine !
   Dans un pays où l'on a le droit d'emmerder Dieu, ne serait-il pas possible de critiquer le fanatisme d'une corporation se sentant intouchable ?
   Lisez svp. par exemple cette humeur de Dr Luc PERINO du 21 octobre 2021 :
   Fermer les facultés de médecine ?
   Extraits :

• • 95% des facultés de médecine n’ont aucune politique pour protéger leurs étudiants de l’influence de l’industrie ;
  • Les universitaires ont eux-mêmes subi ces biais de formation et leur carrière ne progresse pas en fonction de leur compétence clinique, mais en fonction du nombre de leurs publications quasi-exclusivement financées et gérées par l’industrie ;
  • Nos étudiants, raisonnablement suspicieux devant un camelot, succombent au charme savant de leur maître ;
  • Malgré l’évidence de la complexité sociale et des nouvelles contraintes environnementales comme causes des maladies, l’enseignement reste basé sur une conception monofactorielle des maladies et de leurs diagnostics ;
  • Tout l’enseignement est formaté par le réductionnisme scientifique imposé par l’industrie soumise elle-même aux impératifs de preuves réductionnistes...

Professionnels de santé, soutenez l'appel pour défendre la cigarette électronique dans l'intérêt des seuls fumeurs (vintage 17 octobre 2015)

[Série Vintage] Il y a six ans déjà, le 17 octobre 2015, UnAirNeuf.org publiait :

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Professionnels de santé, soutenez l'appel pour défendre la
cigarette électronique dans l'intérêt des seuls fumeurs

Un rapport E-cigarettes: an evidence update de Public Health England, organisme gouvernemental au Royaume-Uni présentait en août dernier huit conclusions :

1. Les fumeurs ayant essayé sans succès d’autres méthodes d’arrêt pourraient être encouragés à essayer les cigarettes électroniques pour cesser de fumer. Les services d’aide à l’arrêt devraient soutenir les vapoteurs en leur proposant un soutien comportemental pour l'arrêt complet.
2. Encourager les fumeurs qui ne peuvent ou ne veulent pas cesser de fumer à se mettre à vapoter pourrait aider à réduire les risques, les décès et les inégalités de santé liés au tabagisme.
3. Il n’y a aucune preuve que les cigarettes électroniques entravent le déclin à long terme du tabagisme chez les jeunes et les adultes ; elles pourraient même y contribuer. Malgré quelques expérimentations avec la cigarette électronique parmi les non-fumeurs, les cigarettes électroniques attirent rarement à une utilisation régulière des expérimentateurs n'ayant jamais fumé.
4. Des études récentes confirment les conclusions de l’étude Cochrane indiquant que la cigarette électronique peut aider les gens à cesser de fumer et à réduire leur consommation de cigarettes. Il est également prouvé que la cigarette électronique peut encourager l’arrêt ou la réduction de la consommation de cigarettes, même chez ceux qui n’ont pas l’intention d’arrêter de fumer ou refusant une aide. Plus de recherches sont nécessaires dans ce domaine.
5. Lorsqu’elles sont utilisées comme prévu, les cigarettes électroniques ne présentent aucun risque d’empoisonnement à la nicotine pour les vapoteurs mais les flacons de e-liquides doivent être fournis avec un emballage équipé d’un bouchon de sécurité enfants. La précision de l’étiquetage du taux de nicotine ne soulève actuellement aucune préoccupation majeure.
6. La perception erronée que les cigarettes électroniques sont aussi nocives que les cigarettes traditionnelles a cru durant les 12 derniers mois en contradiction avec l’avis des experts qui estiment actuellement que vapoter est environ 95% moins nocif que fumer.
7. La protection des enfants non-fumeurs et l’assurance de la sécurité et de l'efficacité des produits sur le marché sont clairement des objectifs importants ; les nouvelles règlementations actuellement en cours d’élaboration devraient également maximiser les bénéfices du vapotage en termes de santé publique.
8. Une vigilance continue et des recherches dans ce domaine sont nécessaires.

Dr Philippe Presles, membre des comités scientifiques de l'AIDUCE et de SOS Addictions, lance un appel aux professionnels de santé pour défendre la cigarette électronique dans l'intérêt des seuls fumeurs. Nous les invitons à en prendre connaissance sans délai et de le soutenir (cliquer ici svp).

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Un an plus tard se créait l’association SOVAPE, dédiée à la promotion de la réduction de risques du tabagisme en axant particulièrement son regard et ses actions sur le vapotage. Ce mois-ci elle lance son Appel aux médecins à soutenir l’opportunité du vapotage pour la lutte contre le cancer :

Félicitations aux plus de cent médecins qui ont déjà publiquement adhéré. Pour signer, c'est ici.

À lire sur le même sujet

1. Ceux qui tirent profit des maladies chroniques des fumeurs œuvrent-ils efficacement à les prévenir ?
2. Dénoncer les pratiques de l’industrie ? Brisons l'omertà médicale aussi !

 

Les médicaments sont malades, Champix est éventé (vintage 07 octobre 2011)

Tel un phœnix, UnAirNeuf.org a repris ses publications après plusieurs années de pause. La situation des remèdes au tabagisme n'a entre temps pas beaucoup progressé et les infox comme la patascience sont toujours d'actualité. Pour l'illustrer, nous republierons quelques anciens articles à leur date anniversaire : comme le bon vin, ils seront tagués avec le nouveau mot-clé Vintage.

Nous commençons aujourd'hui par Les médicaments sont malades, Champix est éventé publié il y a exactement dix ans et nous l'éclairerons en fonction d'une actualité plus récente : l'annonce par Pfizer du retrait de sa spécialité de varénicline [1].

Parmi les aides pharmaceutiques vantées pour la cessation du tabagisme, la part du marché français de Champix° a été de 3,1 % en 2020. Sur les six premiers mois de 2021, elle a encore baissé à 2,66 % (les centièmes comptent à ce niveau !). Bref, cela ne fait pas bézef pour ce que la Société Française de Tabacologie qualifie de "médicament de référence", le plus efficace selon ses bouffissures... Le ridicule ne tue pas heureusement [2].

Nous vous proposons d'en tirer trois enseignements :

1. La pharmacovigilance va beaucoup moins vite que la promotion de Big Pharma, ce qui a permis de diffuser largement ce traitement avant que nombre d'effets indésirables puissent émerger puis soient analysés. D'une façon générale, vu l'incompétence de l'industrie pharmaceutique à proposer un remède au tabagisme chronique pour les 1000 raisons recensées ailleurs dans ce blog, toute annonce claironnée de produit nouveau continuera à faire un buzz énorme, avant de retomber comme un soufflé.
   
   
2. Pfizer s'est vraiment démené pour combattre la mauvaise réputation de son produit, au point où les autorités de santé françaises l'ont exclu du remboursement par l'Assurance Maladie. En 2017, le produit fut inclus dans la nouvelle politique plus favorable de prise en charge - remboursement à 65% - des principales spécialités pharmaceutiques réputées aider à l'arrêt du tabac. Les prescripteurs ne disposent que d'une gamme limitée de produits tous passablement inefficaces : on ne peut leur en vouloir de marauder de l'un à l'autre pour ne pas passer pour des zozos auprès de leurs patients frustrés de leurs échecs à répétition. Comme s'acharne à le recommander la revue Prescrire depuis 2006, quand une aide médicamenteuse est jugée utile (en vue d'un suivi thérapeutique par ex.), la nicotine pharmaceutique reste une meilleure prescription.
   
   
3. Cet arrêt de commercialisation est a priori durable et possiblement définitif depuis que les brevets de Champix° sont tombés dans le domaine public aux États-Unis, qui représentent  75% de son CA mondial (sous la marque Chantix®).
   Ceci va compromettre la bonne fin de l'essai clinique ECSMOKE piloté par l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris à fin de comparaison de l'efficacité sur la cessation du tabagisme de la cigarette électronique avec cette aide considérée 'de référence'.
   Normalement il ne devrait plus y avoir de recrutements de fumeurs affectés au traitement avec la varénicline : faute d'un échantillon statistique suffisant, il sera illégitime de tirer de cet ambitieux projet quelque conclusion scientifiquement établie. À quelque chose malheur est bon car son financement d'un million d'euros sur le dos du contribuable pouvait être jugé particulièrement tiré par les cheveux [3].
   
   Bon vent Champix° !

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Les médicaments sont malades, Champix est éventé
UnAirNeuf.org, 07/10/2011

Les scandales sanitaires à répétition sapent la confiance des médecins prescripteurs. C'est le cas pour Champix* dont l'utilité promise comme traitement d'aide à l'arrêt du tabac a fait long feu.

Voici la courbe des ventes en France en mois de traitement : le produit qui faisait "Pschitt" est bien éventé !

Source :  OFDT, tableau de bord mensuel Tabac, 22.09.2011

À lire sur le même sujet

• UnAirNeuf.org, il y a cinq ans déjà : Varénicline ou Champix° : maousse innovo, tout rikiki
• Champix délisté ? Improbable

* Champix® (Chantix® aux USA) est la marque commerciale de Pfizer® de la spécialité nommée varénicline selon la dénomination commune internationale de l'OMS

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Références

1. À la demande de l'Agence Européenne du Médicament, Pfizer rappelle tous les lots de varénicline (Champix°)
2. La varénicline permet un taux de cessation du tabagisme équivalent ou non supérieur aux autres options médicales dont la dangerosité est connue et faible, cf. Aubin et al. ; Varenicline versus transdermal nicotine patch for smoking cessation ; Thorax, 2008
3. Cigarette électronique : un million d’euros d’argent public au cœur d’une polémique
   Le blog de Jean-Yves Nau, 31 octobre 2018
   
   

À la demande de l'Agence Européenne du Médicament, Pfizer rappelle tous les lots de varénicline (Champix°)

Sur demande du Comité des médicaments à usage humain de l'Agence Européenne du Médicament (EMA), Pfizer rappelle les lots de produits dépassant la limite acceptable [1]. Faisant suite à la décision de la US FDA il y a quelques semaines [2], tous les lots de Champix° (varénicline) sont rappelés en raison de la présence de N-nitroso-varénicline à un taux supérieur à la limite acceptable fixée au niveau de l’Union Européenne.

Le rappel de lots entraîne de nouvelles ruptures de stock de Champix°. Pour les patients actuellement traités avec la varénicline en vue de l'arrêt du tabac, il pourrait ne pas être possible de terminer le traitement. Les professionnels de santé pourront envisager la prescription d’un traitement alternatif...

Pfizer précise dans son information que les professionnels de santé devront également tenir compte de la nécessité d’un arrêt progressif du traitement, comme indiqué dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP) [3] :

« À la fin du traitement, l’arrêt de Champix° a été associé à une augmentation

1. de l’irritabilité,
2. de l’envie de fumer,
3. de la dépression,
   

et/ou de l’insomnie pour tout au plus 3% des patients. »

Références

1. Champix (varénicline) – Rappel de lots en raison de la présence de l’impureté N-nitrosovarénicline à un taux supérieur à la limite acceptable
   Lettre aux professionnels de santé, ANSM, octobre 2021
2. Pfizer suspend la distribution de Champix° aux USA
   UnAirNeuf.org, 17/09/2021
3. Renseignements importants concernant les effets secondaires de Champix° (tartrate de varénicline)
   UnAirNeuf.org, 07/09/2010

Pour la collaboration Cochrane aussi, la nicotine pharmaceutique ne gagne pas le match face à la cigarette électronique

Pour la collaboration Cochrane aussi, la nicotine pharmaceutique perd le match face à la cigarette électronique à la nicotine.

La collaboration Cochrane publie régulièrement une mise à jour de son analyse de l’impact de l’usage de la cigarette électronique sur la cessation du tabagisme [1]. Cochrane est une référence parmi les éditeurs de publications scientifiques : son souci d'indépendance vis-à-vis de l’industrie et d'autres influenceurs puissants nous fournit les meilleures garanties d’exactitude.

Malheureusement la qualité des études comparatives d’efficacité de la cigarette électronique pour l’arrêt du tabac est globalement faible. Le problème est connu : les essais cliniques randomisés (ECR) en double aveugle, étalon-or de la pharmacologie, ne sont pas aisément applicables à un produit grand public qui n’est pas un traitement médical ainsi qu'à cause de l'infinie variété de ses utilisations. Malgré les constats de l’efficacité du vapotage non contestables en population, les preuves expérimentales de certitude sont limitées par ces imprécisions, et il est probable qu’elles le resteront durablement [2]. Les « pudeurs de gazelle » des conclusions de Cochrane se justifient - enfin - à cause du faible nombre d’études publiées dans le monde et solides scientifiquement (7 ! à ce jour pour lesquelles le risque de biais est faible).

Voici donc notre traduction du résumé à destination du grand public publié le 14 septembre 2021 par la collaboration Cochrane prenant en compte les derniers éléments connus [3]. Lentement mais surement, un consensus se construit…

Résumé

Les cigarettes électroniques peuvent-elles aider les gens à arrêter de fumer et ont-elles des effets indésirables lorsqu'elles sont utilisées à cette fin ?

Que sont les cigarettes électroniques ?

Les cigarettes électroniques (e‐cigarettes) sont des appareils portatifs qui fonctionnent en chauffant un liquide qui contient généralement de la nicotine et des arômes. Les cigarettes électroniques permettent d'inhaler de la nicotine sous forme de vapeur plutôt que de fumer. Parce qu'elles ne brûlent pas de tabac, les cigarettes électroniques n'exposent pas les utilisateurs aux mêmes niveaux de dérivés chimiques qui peuvent provoquer des maladies chez les personnes qui fument du tabac.

Utiliser une cigarette électronique est communément appelé « vapotage ». De nombreux fumeurs vapotent s'aider à cesser le tabagisme. Dans cette revue, nous nous concentrons principalement sur les cigarettes électroniques à la nicotine.

Pourquoi nous avons fait cette revue Cochrane

Cesser de fumer réduit le risque de cancer du poumon, de crise cardiaque et de nombreuses autres maladies. Beaucoup de gens ont du mal à arrêter de fumer. Nous voulions savoir si l'utilisation de cigarettes électroniques pouvait aider les gens à arrêter de fumer, et si les personnes qui les utilisent à cette fin ressentent des effets indésirables.

Qu'avons-nous fait ?

Nous avons recherché des études portant sur l'utilisation des cigarettes électroniques pour arrêter de fumer.

Nous avons recherché des essais contrôlés randomisés, dans lesquels les traitements reçus par les personnes étaient décidés au hasard. Ce type d'étude fournit généralement les preuves les plus fiables sur les effets d'un traitement. Nous avons également recherché des études dans lesquelles tout le monde a disposé d'une cigarette électronique.

Nous étions intéressés à découvrir :

• combien de personnes ont arrêté de fumer pendant au moins six mois ; et
• combien de personnes ont eu des effets indésirables, rapportés après au moins une semaine d'utilisation.

Date de recherche : nous avons inclus des références publiées jusqu'au 1er mai 2021.

Ce que nous avons trouvé

Nous avons trouvé 61 études portant sur 16 759 adultes fumeurs. Les études ont comparé les cigarettes électroniques avec :

• un traitement nicotinique de substitution, comme les timbres transdermiques ou les gommes ;
• la varénicline (marque Champix° de Pfizer) ;
• les cigarettes électroniques sans nicotine ;
• d'autres types de cigarettes électroniques contenant de la nicotine (par exemple appareils à dosettes, mods) ;
• un soutien comportemental, tel que des conseils ; et enfin
• un arrêt franc (sans aide).

La plupart des études prises en compte ont été menées aux États-Unis (26 études), au Royaume-Uni (11) et en Italie (7).

Quels sont les résultats de notre recherche ?

Plus de personnes probablement cessent de fumer pendant au moins six mois en utilisant des cigarettes électroniques à la nicotine qu'en utilisant un traitement nicotinique de substitution (4 études, 1924 fumeurs) ou qu'en vapotant sans nicotine (5 études, 1447 fumeurs).

Les cigarettes électroniques à la nicotine peuvent aider plus de personnes à cesser de fumer que sans aide ni seulement un soutien comportemental (6 études, 2 886 personnes).

Pour 100 personnes utilisant des cigarettes électroniques à la nicotine pour cesser de fumer, 9 à 14 pourraient réussir contre seulement 6 personnes sur 100 utilisant un traitement nicotinique de substitution, 7 sur 100 utilisant des cigarettes électroniques sans nicotine ou quatre personnes sur 100 sans aide ou seulement un soutien comportemental.

Nous ne pouvons affirmer qu'il existe une différence entre le nombre d'effets indésirables survenant suite à l'utilisation des cigarettes électroniques à la nicotine par rapport au traitement nicotinique de substitution, à l'absence d'aide ou de soutien comportemental uniquement. Il y a quelques indices que les effets indésirables non graves sont plus fréquents dans les groupes bénéficiant de cigarettes électroniques à la nicotine par rapport à l'absence d'aide ou de soutien comportemental uniquement. Des quantités similaires d'effets indésirables, y compris des effets indésirables graves, ont été signalés pour d'autres comparaisons. Il n'y a probablement aucune différence dans le nombre d'effets indésirables non graves chez les personnes utilisant des cigarettes électroniques avec nicotine par rapport aux cigarettes électroniques sans nicotine.

Les effets indésirables signalés le plus souvent avec les cigarettes électroniques à la nicotine étaient une irritation de la gorge ou de la bouche, des maux de tête, de la toux et des nausées. Ces effets ont diminué au fil du temps à mesure que les gens continuaient à utiliser des cigarettes électroniques à la nicotine.

Quelle est la fiabilité de ces résultats ?

Nos résultats sont basés sur un petit nombre d'études et, dans certaines, les données variaient considérablement.

Nous sommes cependant modérément convaincus que les cigarettes électroniques avec nicotine aident plus de personnes à cesser de fumer que le traitement nicotinique de substitution ou les cigarettes électroniques sans nicotine. D'autres études sont encore nécessaires pour le confirmer.

Les études comparant les cigarettes électroniques à la nicotine avec un soutien comportemental ou l’absence d’aide ont également montré des taux d'arrêt plus élevés chez les fumeurs ayant adopté le vapotage mais fournissent des données moins fiables en raison de problèmes liés à leur méthodologie.

La plupart de nos résultats pour les effets indésirables pourront changer lorsque davantage de données probantes seront disponibles.

Conclusion

Les cigarettes électroniques à la nicotine aident probablement les gens à arrêter de fumer pendant au moins six mois. Elles sont probablement plus efficaces que le traitement nicotinique de substitution et les cigarettes électroniques sans nicotine.

Elles peuvent fonctionner mieux que l'absence d'aide ou le soutien comportemental seul, et elles peuvent ne pas être associées à des effets indésirables graves.

Cependant, nous avons besoin d'autres études de qualité pour garantir cliniquement l'efficacité des cigarettes électroniques et notamment  des modèles récents qui libèrent mieux la nicotine que les modèles anciens.

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Références

1. Étude Cochrane : confirmation que la vape est plus efficace que les autres substituts nicotiniques,
   Vapingpost, 14/10/2020
2. Cf. par ex. (sur 135 personnes) : E-cigarettes versus nicotine replacement treatment as harm reduction interventions for smokers who find quitting difficult: Randomised controlled trial. 
   Myers Smith & al. Addiction, 2021
3. Electronic cigarettes for smoking cessation
   Cochrane Database of Systematic Reviews, Issue 9 ; 14 septembre 2021