Voici la suite de notre billet Les mensonges en blouse blanche, ça suffit ! où UnAirNeuf.org rapportait les propos de Dr Borgne lors de l’émission Le téléphone sonne sur France Inter en février dernier [1, 2]. Dr Borgne, choisie par le Service Public comme une porte-parole des tabacologues et donc à ce titre représentative des méthodes préconisées par cette sous-corporation médicale y proférait des affirmations surprenantes : désinformation intentionnelle ou ignorance ?
Dr Borgne muette sur ses liens d'intérêt
Mais il y a d'abord ce que Dr Borgne n'a pas déclaré : ses liens d’intérêts avec les entreprises proposant des produits pour l'arrêt du tabac. Comme l'écrivait Richard Smith, ancien rédacteur en chef du British Medical Journal [3] :
« Ce qui n’est pas transparent est considéré
comme biaisé, incompétent ou corrompu -
jusqu’à preuve du contraire. »
L'association Formindep l'a repris comme devise.
Madame Borgne ne respecte pas la loi obligeant les professionnels de santé s'exprimant en public de déclarer leurs liens d'intérêt éventuels avec les firmes proposant des traitements [4]. Il conviendrait de solliciter un avis à l'autorité compétente, l'Ordre départemental des Médecins de Seine Saint-Denis. Chacun peut le faire, car l'aveu en a été fait [5].
Qu'elle s'en défende ou non, ses propos ne peuvent être que biaisés en faveur des produits pharmaceutiques dont elle fait ici la promotion. Si personne n'est totalement objectif ni totalement neutre, le minimum est de savoir qui parle, et pour qui. Bien que les invités de cette émission fassent référence à la loi (mal respectée à leurs dires), cela ne les gêne absolument pas d'ignorer celle qui leur fait obligation de déclarer leurs liens d'intérêt.
« Il y a des associations ou des ‘systèmes’ qui vont dans les entreprises »
Sollicitée par l'animateur Alain Bedouet sur les rapports fumeurs/non fumeurs dans l'entreprise, Dr Anne Borgne réfléchit à haute voix :
Je réfléchissais à l’application de la loi d’une part mais aussi à l’axe d’action que peuvent avoir les entreprises, qui serait de proposer des aides à cette problématique de la dépendance tabagique à leurs salariés. Il y a des associations ou des systèmes qui vont dans les entreprises.
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"Il y a des associations ou des ‘systèmes’ qui vont dans les entreprises" : cette formulation permet de dévaloriser une réalité : les employeurs préfèrent souvent confier les prestations d'aide à la cessation du tabagisme à des entreprises qui ne sont pas des services de santé. Les prestataires marchands sont appelés "systèmes" ? Surtout ne pas laisser penser que des organisations soumises à la concurrence y font du beau travail ; mieux vaudrait retenir les "associations" qui n'y sont pas soumises et peuvent s'abstenir de rendre compte de leurs résultats.
Dans l'esprit de Dr Borgne, tout se passe comme si l'aide à l'arrêt du tabac devait être exclue des prestations marchandes. Dr Borgne, qui a conduit toute sa carrière dans l'Assistance Publique (publique) serait inspirée d'oser s'intéresser à ce que les entreprises privées qui connaissent les entreprises privées sont capables de faire. S'il en existe c'est – a priori – qu'elles sont compétitives…
Dr Borgne poursuit dans un français approximatif : la faute à l'enthousiasme ? Ses anacoluthes qui passent dans un discours hectique sont proprement indigestes une fois transcrites :
Moi ça m’est arrivé de faire ce genre d’action et d’aller dans l’entreprise informer les fumeurs en groupe sur ce que c’est que la dépendance, comment on peut les aider et on est très étonné du nombre de personnes qui finalement dont cette intervention va permettre une décision de changer.
Cela ne veut pas dire qu’ils vont arrêter du jour au lendemain, on connait la difficulté, la nécessité de la maturation d’une décision mais on va participer à quelque chose pour qu’ils essayent de changer et peut-être que les entreprises peuvent financer ces campagnes d’aide à l’arrêt et des traitements pour aider les gens à arrêter s’ils en ont besoin.
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Enthousiasme peut-être, et elle n'oublie pas de promouvoir un financement de ces "campagnes" et des traitements "pour aider les gens à arrêter s’ils en ont besoin", "traitements" dont l'intérêt sera précisé ensuite.
Les gommes et les patchs ne seraient que très peu efficaces : c'est un peu compliqué pour Dr Borgne
Alain Bedouet lit alors un message de Laurence, une auditrice de Fréjus : « On entend maintenant dire et je l’ai lu aussi dans des magazines que certains produits anti-tabac, les gommes mais aussi et surtout les patchs ne seraient que très peu efficaces. Qu’en est-il vraiment ? »
[Échanges sur les rapports fumeurs/non fumeurs en entreprise, interventions de Dr Dumortier et Martinet, puis Alain Bedouet sollicite à nouveau Anne Borgne ] « On entend maintenant dire et je l’ai lu aussi dans des magazines que certains produits anti-tabac, les gommes mais aussi et surtout les patchs ne seraient que très peu efficaces. Qu’en est-il vraiment ? » |
Anne Borgne (11’06) : Il y a en effet un article qui a été publié récemment dans une revue américaine et dont la conclusion, je résume ici, était « Les traitements de substitution nicotinique ne sont pas efficaces ». Ça a été repris par les médias. On s’est aperçu que cette étude quand même avait des biais dans sa réalisation et que c’était une étude rétrospective qui avait interrogé des fumeurs deux ans, sur une période de deux ans… je ne veux pas entrer dans les détails parce que c’est un peu compliqué.
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L'étude américaine à laquelle Dr Borgne fait référence a fait l'objet d'un article de UnAirNeuf.org Arrêter de fumer: patch et pâte à mâcher à la nicotine seraient inefficaces (AFP) [6].
Dans la version américaine du communiqué de presse de l'AFP, il est même précisé :
Not only were relapse rates about the same among those who used NRT and those who did not, the study found that heavily dependent smokers who took NRT without professional therapy were twice as likely to relapse as those who did not use NRT. "This may indicate that some heavily dependent smokers perceive NRT as a sort of 'magic' pill, and upon realizing it is not, they find themselves without support in their quitting efforts, doomed to failure," said the study in the journal Tobacco Control.
Traduction : non seulement la substitution nicotinique (NRT) est statistiquement inefficace, mais sans accompagnement thérapeutique elle accroit le taux de rechute des fumeurs très dépendants, contrairement à la doxa habituelle. Comme par hasard (?), cette mention disparait dans la version française. Eh, l'AFP, ce n'est pas beau de s'auto-censurer ! Quels intérêts fallait-il protéger ??
Dr Borgne refuse d'entrer dans les détails « parce que c’est un peu compliqué ». Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre car cette étude conteste la politique déployée par les acolytes de Dr Borgne pour prévenir le tabagisme. Normalement la science progresse par remise en cause des savoirs passés : ici ça ne compte pas, il y a des biais, etc. Circulez, chez les anti-tabac, il ne fait pas bon contester le dogme pharmaceutique en vigueur.
Toute étude présente des limites et une certaine dose de subjectivité : chacun a plus tendance à trouver ce qui conforte ce à quoi il croit que ce qu'il ne cherche pas et encore moins ce qu'il lui coûterait de reconnaitre. Certains spécialistes se sont fendus de longs exposés pour démonter cette publication, dont l'un des auteurs est l'un des experts historiques de la lutte anti-tabac aux États-Unis d'Amérique. On peut discuter, et le débat fait progresser la science. Mais ce qu'en dit Dr Borgne est atterant.
Cette publication de Harvard aux USA montre que les fumeurs ont sensiblement le même taux de succès qu'ils aient - ou non - eu recours à la nicotine pharmaceutique. Dr Borgne la dénigre avec l'autorité de quelqu'un qui sait ce qu'est la science, le fait qu'il s'agit d'une étude "rétrospective", ce qui ne prouverait rien, etc.
« On s’est aperçu que cette étude quand même avait des biais dans sa réalisation et que c’était une étude rétrospective qui avait interrogé des fumeurs deux ans, sur une période de deux ans… Je ne veux pas entrer dans les détails parce que c’est un peu compliqué. »
D'abord, pourquoi les études rétrospectives auraient-elles peu d'intérêt ? Selon elle, l'équipe de Harvard serait celle d'amateurs ne sachant pas bâtir un protocole solide ! Mais non, chère Anne, ou vous n'avez pas lu l'article, ou vous êtres nulle en anglais. On constitue un panel de fumeurs qui viennent d'arrêter, on les contacte après deux ans puis quatre ans pour savoir s'il y a une différence de reprise du tabagisme selon qu'ils ont utilisé ou non des substituts nicotiniques au départ (il n'y en pas). Cette étude est donc "prospective", comme l'indique d'ailleurs son titre :
A prospective cohort study challenging the effectiveness of population-based medical intervention for smoking cessation
C'est l'enthousiasme de partager des notions compliquées à la télévision qui vous aura sans doute joué un tour...
C'est la diminution des signes de manque qu’on devrait mesurer quand on mesure l’efficacité de ces traitements
Ensuite Dr Borgne propose une nouvelle théorie médicale, celle de traitements pharmaceutiques dont l'efficacité doit être évaluée par le confort que leurs consommateurs ressentent et non par la réussite du traitement.
Anne Borgne : Et je me dis aussi qu’on se trompe de mesure parce qu’on mesure l’abstinence à deux ans d’un traitement qu’on a pris pendant trois mois alors que tous les traitements d’aide à l’arrêt du tabac, que ce soient les substituts nicotiniques ou d’autres traitements, leur efficacité est de réduire le syndrome de manque et donc d’être une des armes qui vont aider ces fumeurs à arrêter de fumer.
Mais les traitements ne vont pas faire que leur environnement va aller mieux, que leur dépression, s’ils en ont une, va être guérie, que leur décision va se maintenir avec le temps. C’est un bras de levier pour agir sur les signes de manque qui vont pousser les gens à refumer. Donc ce qu’on devrait mesurer quand on mesure l’efficacité de ces traitements, c’est la diminution des signes de manque.
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Pour Anne Borgne, mesurer le taux d'abstinents à deux ans n'est pas déterminant. Comme le pointe Robert Molimard [7], ceci constitue une dangereuse (et lucrative ?) dérive conceptuelle :
En santé publique comme en médecine, la prévention des risques doit porter sur des critères cliniques validés et pertinents pour les citoyens ou les malades. Fonder des décisions sur des critères "intermédiaires", comme l’alcoolémie dans la prévention des accidents de la circulation ou le cholestérol pour la prévention cardiaque, expose au risque de manipulations par des intérêts privés et de dérive démocratique.
La dérive consiste à mettre en avant des critères intermédiaires en oubliant l'objectif réel, qui est ici la cessation du tabagisme, seule indication pour laquelle ces produits ont obtenu une autorisation de mise sur le marché.
Dr Borgne valide notre appellation et nous l'en remercions vivement : selon ses propos, les dérivés nicotiniques vendus en pharmacie, inefficaces pour l'arrêt à terme, sont utiles comme palliatifs rendant la tentative de sevrage moins inconfortable. Ce que montre l'étude de l'École de Santé Publique de Harvard, c'est que ce confort n'a statistiquement pas d'influence sur l'abstinence durable : boire un coup de rouge ou se dorer dans une chaise longue a autant d'effet que ces gri-gris. Nous avons l'honneur de l'expliquer sur UnAirNeuf.org depuis plus de cinq ans !
Le mythe de la dépendance à la nicotine : patascience encore
Anne Borgne, en verve, défend ensuite que la dépendance à la nicotine "n'a plus besoin de faire ses preuves". Avis d'autorité !
Question d’auditeur : Pierre Rémy (Nice, 18’30)
Bonsoir, je voulais simplement répondre au docteur Anne Borgne sur un point, celui de la dépendance à la nicotine. En fait, j’ai eu le plaisir de suivre un médecin sur Lyon, le docteur Emmanuel Khalatbari, qui clame depuis 35 ans qu’il faut arrêter de mentir aux fumeurs.
Alain Bedouet : Alors on ment aux fumeurs ? Non, non mais bon ! Hein, euh… Alors ?
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Anne Borgne : La dépendance à la nicotine n’a plus besoin de faire ses preuves. Les neurosciences ont montré qu’il y avait une vraie dépendance à la nicotine. On a même montré quels étaient les circuits cérébraux et quels neuromédiateurs étaient impliqués et cette dépendance est similaire à la dépendance à l’alcool, à la dépendance aux opiacés, à la dépendance à la cocaïne, etc. Les mécanismes comportementaux et psychologiques sont les mêmes. Je crois qu’on ne peut pas faire cette preuve. Je connais le docteur Khalatbari de nom et je pense que ce qu’il dit n’est pas la vérité.
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Malheureusement tant les travaux de l'équipe dirigée par le neurobiologiste Jean-Pol Tassin [8, 9] que ceux de Robert Molimard en France et d'autres présentés dans l'ouvrage de Hanan Frenk et Reuven Dar : Dépendance à la nicotine. Critique d'une théorie (Paris, Les Belles Lettres, 2004) montrent que ceci ne fait pas consensus. La théorie de la dépendance à la nicotine est contemporaine de la mise sur le marché des dérivés nicotiniques pharmaceutiques : c'est consommer du tabac qui rend dépendant, pas la nicotine seule. D'ailleurs si la nicotine rendait dépendant, sa vente en officine serait probablement interdite (et il existerait un marché parallèle).
Le Professeur Robert Molimard (dont Anne Borgne a été l'élève en tabacologie) a récemment adressé au président de la Haute Autorité de Santé une lettre détaillant le mythe de l’addiction à la nicotine [10] : quatorze pages y dénoncent les mystifications et approximations scientifiques que la tabacologie aurait avantage à éviter. On peut y inclure les propos de Dr Borgne : accordons-lui quelque droit à l'ignorance ou à l'erreur, mais pas celui de mentir avec aplomb [11].
Un débat d'idée, pas de chasse aux sorcières svp
Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire échos aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.
Jean Jaurès, Discours à la jeunesse, 1903, à Albi,
in Anthologie de Jean Jaurès, Louis Lévy, Calmann-Lévy (1983), ISBN 2826605771, p. 273.
UnAirNeuf.org ambitionne de défendre les intérêts des fumeurs avant ceux d'autres parties prenantes qui tirent profit de leur ignorance ou de leur naïveté. Nous proposons un décryptage des propos de Dr Borgne, à l'encontre de laquelle nous n'avons pas d'animosité particulière. Elle a gagné ses galons dans la petite communauté des leaders d'opinion par son implication dans la clinique du sevrage tabagique, en milieu hospitalier mieux que sur des paillasses de laboratoire. Les fumeurs qui la rencontrent peuvent être mis en confiance par sa capacité à faire partager un enthousiasme passionné auquel il est difficile de résister. Ceci mérite le respect.
Veuillez seulement considérer cet article comme un exercice de décryptage d'une désinformation, les médecins médiatisés étant évidemment plus susceptibles d'être dénoncés. Au(x) travers de ce porte-parole, ce sont les croyances et les propos de tous les tabacologues liés à l'industrie pharmaceutique qui sont ici visés ; ces tabacologues sont de plus salariés sur fonds publics, rémunérés par les impôts et charges sociales : ils ont à nous rendre compte.
Nous avons choisi de passer sous silence les déclarations à l'emporte-pièce d'un autre invité de l'émission, le professeur de pneumologie Yves Martinet. Rappelons pour mémoire ses propos rapportés par l'AFP et cités dans notre article La cigarette électronique, leurre ou panacée ? début 2011 :
« La cigarette électronique est à la fois "une arnaque et un gadget". Ce produit ne présente aucun intérêt médical pour arrêter de fumer, il y a d'ailleurs des pays qui l'interdisent. »
Si c'est une arnaque, elle va bientôt dépasser en chiffre d'affaires celle des gri-gris de nicotine, qui est de l'ordre de deux milliards de dollars annuels, ceci de façon spontanée, par la seul vertu de l'innovation, d'un marché non oligopolistique et du e-commerce. Gadget certes, mais Pr Martinet se montre aveugle à la réalité autant qu'incompétent sur ce sujet : 81 % des vapoteurs déclarent avoir arrêté de fumer en moins d'un mois indique un sondage du forum-ecigarette.com. Ces vapoteurs enthousiastes sont plus légitimes que cette médecine aveugle et pleine de préjugés. A t-on jamais vu un forum d'utilisateurs de nicotine pharmaceutique ?
La cigarette électronique serait une arnaque parce que "non médical" ? Prétention critiquable, comme si seule la médecine était en mesure de juger d'un comportement social. Même si la cigarette électronique n'est pas une panacée, désinformation intentionnelle ET ignorance se cumulent dans cet avis péremptoire et à tout le moins périmé : la défense et l'illustration de la cigarette électronique fait actuellement rage dans les colloques internationaux de spécialistes, entre
- ceux liés de près ou de loin aux intérêts d'une industrie pharmaceutique dont leur carrière dépend encore et dont l'intérêt est l'interdiction de ce produit concurrent et
- ceux qui restent fidèles au principe Hippocratique : d'abord ne pas nuire.
Le fait majeur est que le risque qu'il y a à vapoter (qui n'est certes pas nul) est une infime fraction de celui qu'il y a à continuer de fumer. Comme le disait Barack Obama, sceptique [12] : « Je veux être sûr que ce soient les faits qui motivent les décisions scientifiques et non l'inverse. » Avec cette éructation du Pr Martinet, on peut en douter.
D'ailleurs Pr Martinet a pris le chemin de Damas [13]. TrendyMen.fr. rapporte ses propos récents le 5 septembre 2012 [14] :
Pour le pneumologue Pr Martinet, la cigarette électronique peut être une solution de transition : « L’intuition serait de penser que c’est forcément moins nocif que la cigarette, qui est vraiment pire que tout pour la santé. Mais cela ne fait pas office de preuve. Alors quand je reçois des patients qui me disent que les e-cigarettes les aident, je ne m’y oppose pas si c’est pour une durée courte de l’ordre de quelques semaines ou quelques mois. Mais au-delà, je ne saurais que recommander d’employer une méthode classique qui a fait ses preuves ».
« La cigarette électronique peut être une solution de transition » : attention Professeur ! Aller à Damas par les temps qui courent, c'est dangereux pour vos abattis. Vous auriez gagné à être plus prudent dans vos propos passés.
UnAirNeuf.org a également dénoncé à de très nombreuses reprises dans le passé les propos de Bertrand Dautzenberg, président de l'association Office de Prévention du Tabagisme, qui trouve inutile de mentionner dans les medias ses nombreux liens d'intérêts avec les firmes proposant des produits pharmaceutiques pour le sevrage de la cigarette, notamment Pfizer. S'imaginant au dessus de la loi et 'intouchable', il contribue plutôt à la perte de confiance généralisée envers une certaine médecine hospitalo-centrée comme envers les autorités sanitaires.
p.s. : Si vous ne vous sentez pas vous-même en mesure de dénoncer la désinformation en matière de tabacologie, vous pouvez contribuer au débat en partageant cet article avec votre réseau social. Merci. Vos autres suggestions sont bienvenues.
Références
- Les mensonges en blouse blanche, ça suffit !
- Le téléphone sonne - France Inter, mercredi 1er février 2012 : Locaux non fumeurs, 5 ans après : quel bilan pour la loi d'interdiction de fumer au travail ?
- Transparency is a modern essential but it is not! ; Richard Smith ([email protected]), BMJ 2004 ; 328
“What isn't transparent is assumed to be biased, incompetent, or corrupt until proved otherwise.” This sentence “came to me” in some way. I might have dreamt it (I have strange dreams), composed it during a discussion, or even heard it said by somebody else. Usually when I use the sentence—which is very often—I precede it with “Whether you like it or not…” The sentence is much less a judgment of how things should be and much more an observation of how they are.
- article L 4113-13 - Code de la Santé publique
« Les membres des professions médicales qui ont des liens avec des entreprises et établissements produisant ou exploitant des produits de santé ou des organismes de conseil intervenant sur ces produits sont tenus de les faire connaître au public lorsqu'ils s'expriment lors d'une manifestation publique ou dans la presse écrite ou audiovisuelle sur de tels produits. »
- Cf. Tabacologues sous influence (31/01/2008)
- Les patchs ne gagnent pas le match : encore une étude prouvant l'inefficacité totale des palliatifs de nicotine, et dépêche AFP du 09.01.2012 : Nicotine therapy doesn't help smokers quit: study
- Robert Molimard, L’alcoolémie, une dangereuse (et lucrative ?) dérive conceptuelle
- Nicotine et dépendance : les idées reçues partent en fumée
- La théorie de la dépendance à la nicotine prend un nouveau coup dans l'aile
- Le mythe de l’addiction à la nicotine, Lettre du professeur Molimard au Président de la Haute Autorité de Santé (HAS), Formindep 02.08.2012
- Malheureusement, le mensonge scientifique est peu dénoncé en France, cf. La sanction des fraudeurs en France est inexistante, les lanceurs d'alerte ne sont pas protégés,
Hervé Maisonneuve, Rédaction Médicale et Scientifique, 30.08.2012
- Obama : « Je veux être sûr que ce soient les faits qui motivent les décisions scientifiques et non l'inverse. »
- Selon Wikipedia, "L'expression chemin de Damas évoque un parcours provoquant un changement radical d'attitude chez celui qui le vit (cf. Retournement). Elle évoque l'expérience de Saint-Paul, persécuteur des chrétiens quelques années après la mort de Jésus : selon les Actes des Apôtres, se rendant à Damas, il eut une illumination et une révélation qui en firent le principal prosélyte des premières heures du Christianisme."
- Les cigarettes électroniques peu efficaces et dangereuses ?, Guillaume pour TrendyMen.fr., 05.09.2012
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